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Critique de Myriam3


Après quarante ans d'exil en Suisse, la Hongroise Agota Kristof éprouve encore la souffrance d'être pour toujours étrangère dans son pays mais surtout, analphabète. Jamais elle ne parlera sans fautes, jamais elle ne pourra écrire sans consulter sans cesse dictionnaires et manuels de conjugaison.
Dans ce récit autobiographique dont le sujet principal est l'écriture, l'auteure parle avec pudeur des souffrances qu'elle a traversée, la misère et la solitude tout d'abord alors que le communisme russe s'empare de la Hongrie, la pauvreté d'un enseignement réduit à ce qui n'est pas censuré et l'obligation d'apprendre contre sa propre volonté une langue de dominant, puis l'exil, la pauvreté encore et encore la solitude dans un pays inconnu dans lequel elle ne peut même plus se réfugier dans les romans.
Le livre est court, il se lit très vite, mais il n'en est pas moins fort et très émouvant, comme tout ce qu'elle écrit dans une langue qui n'est pourtant pas la sienne. "Ce dont je suis sûre, c'est que j'aurais écrit, n'importe où, dans n'importe quelle langue".
Agota Kristof continue à considérer le français comme une langue ennemie, une langue qu'elle doit continuellement affronter, apprendre à dompter mais qu'elle a pourtant choisie pour écrire.
le roman ne dit pas si elle est retournée voir sa famille une fois le Mur tombé, le communisme fini, si elle a été tentée de "rentrer", récupérer sa langue, lire et écrire en hongrois. Peut-être le chemin a t'il été trop douloureux pour maintenant faire machine arrière?
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