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Critique de keisha


keisha
13 septembre 2009
Phyllis Dorothy James est au roman policier ce que la Rolls est à l'automobile : solide, sérieux, fiable, classieux et british. Née en 1920, elle vient de faire paraître la dernière en date des aventures de son inspecteur - poète, Adam Dalgliesh, intitulé "Une mort esthétique". Cette Dame est épatante!

Cette fois pas d'enquête policière classique, mais un vrai roman au style travaillé et des personnages à la psychologie bien fouillée. Sans oublier une bonne description de l'Angletere contemporaine.

Philippa Palfrey a toujours su qu'elle a été adoptée à l'âge de 8 ans; elle ne ressent pas d'affection filiale à l'égard de ses parents adoptifs et lorsqu'elle atteint ses 18 ans elle décide de profiter d'une loi récente lui permettant de connaître ses origines .

Ce qu'elle découvre est particulièrement choquant : son père a violé une fillette de 12 ans, que sa mère a ensuite assassinée ... D'ailleurs sa mère va sortir de prison. Philippa la contacte et lui propose de passer deux mois ensemble dans un appartement loué.

Le père de l'enfant assassinée attend aussi la meurtrière à sa sortie de prison, car il a promis à sa femme de venger leur fille.

Inutile d'en dire plus! le sujet est un peu casse cou, mais P.D. James le traite magistralement. Ses personnages ne sont pas taillés d'une pièce et évoluent au fil des événements. Elle distille les informations sur la mère de Philippa. On suit alternativement l'évolution des relations entre mère et fille, ainsi que la traque du père.
Un bon roman subtilement mené!

Les avis de Dominique (Nuages et vent),

Et comme je suis incorrigible, je ne résiste pas au plaisir de citer des passages où l'auteur révèle son goût pour ses illustres devancières:
"-'Si, lors de ton choix [d'un chien], tu pouvais faire en sorte de jeter ton dévolu sur un specimen de petite taille et modérément jappeur, je t'en saurais gré.'
Hilda sut alors qu'elle avait gagné la partie. Elle se rappela ce que Philippa lui avait dit un jour : quand Maurice parlait comme un personnage dun roman de Jane Austen, cela signifiait qu'il était de bonne humeur."

"-Qu'est-ce que tu lisais en prison?
- Surtout les romanciers de l'époque victorienne. (...) La lecture carcérale exige deux choses : que le livre soit très long et que l'auteur soit capable de créer un monde particulier et différent. Je suis devenue une sorte d'autorité en matière de romans-fleuves, tu sais, ces histoires où des femmes intelligentes et masochistes poussent la perversité à épouser l'homme qui ne leur convient pas, ou même à ne pas se marier du tout. Tu vois ce que je veux dire : Un portrait de femmes, Middlemarch, The Small House at Allington.
- Est-ce que le fait de les lire en prison ne t'a pas dégoûtée de ces livres?
- Non, pendant que je les lisais, je n'étais pas en prison. Grâce à Middlemarch, je suis restée saine d'esprit pendant six semaines. Cet ouvrage comporte quatre-vingt-six chapitres. Je me suis rationnée à deux par jour."
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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