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Critique de Shakespeare


L'égo serait responsable de presque tous nos maux : il nous détournerait du droit chemin, du succès et d'une vie paisible. C'est du moins ce qu'affirme l'auteur et entrepreneur américain Ryan Holiday, dans un livre au titre on ne peut plus explicite : l'égo est l'ennemi (Ego is the ennemy), publié en 2016. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un ouvrage portant sur le stoïcisme, l'auteur, qui a été conférencier à la Stoicon 2016, s'en inspire partiellement pour critiquer les comportements égotiques et expliquer en quoi ces derniers sont nocifs.

Selon Ryan Holiday, « l'égo est une croyance malsaine en notre propre importance », synonyme d'« arrogance », d' « ambition autocentrée » (p.2). Il nous rend dépendant, créé des besoins comme celui d'être meilleur qu'untel, d'avoir plus que quidam ou d'être reconnu pour telle ou telle réalisation. Il nous pousse à croire en notre singularité, à être ambitieux, à faire de grandes choses. Même si ces croyances égotiques ont façonné de grands hommes et de grandes femmes, elles ont surtout empêché une majorité d'individus de se construire pleinement.

Pour démontrer ce propos, le livre se décompose en trois grandes parties : Aspire (avoir de l'ambition) ; Success (le succès) ; Failure (l'échec). L'objectif est d'accompagner le lecteur dans la déconstruction – ou plutôt la destruction partielle – de son égo, avant que de mauvaises habitudes ne soient incorporées. A terme, il s'agit de devenir une personne humble, disciplinée, courageuse. L'auteur résume cela en trois maximes : « humble dans nos aspirations » ; « reconnaissant dans notre succès » ; « résilient dans nos échecs » (p.6). En assimilant les leçons de cet écrit, nous devrions être apte à faire face à toutes les vicissitudes du destin.

Dans tout ce que nous entreprenons, l'égo nous empêche bien souvent d'atteindre les objectifs. Cela ne vient pas de nulle part : nos valeurs culturelles, transmises par la société et notre éducation, nous déterminent presque tout le temps à chercher la reconnaissance et l'estime de soi à travers les buts que nous nous fixons. On en vient à s'aliéner dans des désirs qui ne nous correspondent pas. Combien d'étudiants se retrouvent, par exemple, dans des filières et écoles prestigieuses alors mêmes que ces dernières ne leur plaisent pas ? Combien de cadres dirigeants n'osent pas délaisser les rétributions d'un métier de pouvoir alors même que cela ne leur correspond pas ? Combiens de choix dictés par le désir de reconnaissance ?

Ce qui est rare, explique Ryan Holiday, ce n'est d'ailleurs pas le talent ou la compétence, mais plutôt l'humilité, la diligence et la conscience de soi. Pour obtenir ces qualités, un travail de longue haleine est nécessaire. Il implique notamment d'être capable de prendre du recul sur soi : « le détachement est une sorte d'antidote naturelle contre l'égo » (p.21).

Sur ce chemin de l'humilité, les réseaux sociaux représentent un véritable challenge : ils nous poussent à l'exhibition méliorative de notre vie, à chercher une réassurance extérieure là où la rassurance intérieure est nécessaire. Ils nous envoient à la chasse aux likes et aux coeurs, nous détournent de l'action en nous faisant parler de l'action elle-même. L'auteur donne l'exemple de l'écrivaine Emily Gould qui n'a cessé de promouvoir un projet de roman sur ses réseaux sociaux, à donner des conseils d'écriture, à parler de ses idées… pour, finalement, ne jamais l'écrire. Il ne faudrait pas parler mais agir.

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