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Critique de Eve-Yeshe


Jon Gutiérrez, est un policier sur la touche depuis qu'il a voulu faire tomber un proxénète, violent, en lui mettant sur le dos un trafic d'héroïne, monté de toutes pièces. Dans son grand élan de générosité et d'empathie, il a expliqué son geste à la compagne de l'homme en question, mais cette dernière a filmé la scène sur son téléphone portable et la vidéo a été virale sur les réseaux sociaux.

Un homme se présente pour son « entretien », Mentor, qui lui propose un étrange marché : rendre chez Antonia Scott, qui est en mode survie depuis trois ans, car son mari est dans le coma après avoir été agressé à leur domicile et Jon réussit à la convaincre de reprendre du service, tout sera effacé.

Après une prise de contact houleuse, Jon parvient à entraîner Antonia sur une scène de crime : dans une villa somptueuse, dans un quartier richissime, un jeune homme a été retrouvé mort sur le canapé, dans une position théâtrale un verre à moitié vide dans une main, qui contient en fait du sang. le jeune a été totalement vidé de son sang. Aucune trace de violence dans la pièce, donc il a été tué ailleurs et mystérieusement sa disparition n'avait pas été signalé par la famille.

Un binôme se forme, avec deux personnalités très différentes : Jon est un policier, plutôt bien noté, un peu en marge des autres car il est homosexuel et ne s'en cache pas, vit avec sa mère alors qu'Antonia appartient à une organisation qui traque les criminels de façon peu orthodoxe, créée sous couvert de Bruxelles, l'Union européenne.

Antonia est surdouée et elle a été sélectionnée puis formée par Mentor pour son « unité d'élite » avec des méthodes dignes du KGB (ou de la CIA comme on veut !) privation de sommeil, tests à répétition à effectuer le plus rapidement possible, sinon décharge électrique… elle a des crises d'angoisse, des phobies et toujours une boite de « pilules » à portée de main pour canaliser l'anxiété et éviter d'être dépassée par ses pensées (comme des singes dans la tête comme elle dit !)

Cette enquête va nous emmener vers d'autres enlèvements dans des familles richissimes avec un mode opératoire curieux : celui qui enlève téléphone aux familles mais au lieu de leur demander une rançon, il leur demande quelque chose qu'ils ne peuvent pas faire car cela ternirait leur réputation : ou ils reconnaissent leurs « méfaits » ou la personne enlevée meurt dans un délai de 5 jours. Que vaut la vie d'une personne face à la réputation ?

L'enquête est rondement menée avec des scènes intenses (une course poursuite à 200 à l'heure, notamment), une rivalité entre les policiers chargés de l'enquête et notre duo Reine rouge (référence à Alice de l'autre côté du miroir, où la Reine rouge est obligée de marcher constamment pour pouvoir rester sur place), des informations qu'on n'échange pas, un journaliste qui veut la peau de Jon…

La reine rouge dit à Alice que dans son pays, il faut courir pour rester au même endroit, poursuit Mentor. Appliqué à l'évolution des espèces, ça signifie qu'il est nécessaire de s'adapter continuellement pour rester au niveau des prédateurs.

Au passage, l'auteur nous fait découvrir la vie personnelle, les traumatismes, de Jon et Antonia ce qui les rend attachants…

C'est la première fois que je croise la route de Juan Gomez-Jurado et ce ne sera sûrement pas la dernière, car l'idée est originale, l'histoire et le rythme d'une telle intensité que la lecture devient très vite addictive. J'adore être harponnée de cette manière par un thriller, et j'attends de pied ferme le second tome de la trilogie Antonia Scott car Reine rouge est le début de l'aventure.

Un grand merci à NetGalley et aux Fleuve-éditions qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont j'ai hâte de retrouver la plume.

#ReineRouge #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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