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Critique de juline


« Bobigny 1972 » est un roman graphique engagé qui retrace un procès qui nous semblerait révoltant aujourd'hui. En effet, Marie-Claire Chevalier, enfant de 15 ans au moment des faits, est accusée d'avoir eu un avortement après être tombée enceinte suite à un viol. J'évite volontairement le mot « subir » qui est bien sûr mis en avant dans la plaidoirie de Gisèle Halimi et les autres témoins, mais parce qu'il ne semble pas venir à l'esprit de ces hommes, qui à l'époque, ont jugé cette jeune fille. D'ailleurs, je poursuis sur ma lancée, le procès dans ses débuts semblent assez irréaliste, car les hommes de la cour ont remis en cause la parole de Marie-Claire qui revenait sur les faits et sur le viol qui a déclenché l'avortement. Ils ont douté de ce viol, car elle n'a pas porté plainte, en la plaçant comme une affabulatrice et comme la criminelle. Certains passages en tant que femme me semblent révoltants et dénonce la méconnaissance du monde féminin par les hommes.
Quoique j'en dise, la bande dessinée remet bien le contexte en place. Un contexte d'acquisition des droits de la femme, dont la bande dessinée se fait la mémoire.
J'avais déjà entendu parlé de cette affaire, sans vraiment en connaître les détails (il est évoqué notamment des « Les grandes oubliées » de Titiou Lecoq que j'ai lu récemment et qui m'a donné l'envie d'en savoir plus). J'ai découvert grâce à ma lecture, que Gisèle Halimi s'est fait l'avocate de Marie-Claire Chevalier et de sa mère (gratuitement, car les sujets de ces types de procès, comme c'est évoqué dans le livre, sont souvent des femmes peu aisées). Son travail lors de ce procès est assez étonnant, car on nous dit qu'elle a fait en sorte de juger la loi qui interdisait les femmes d'avorter, en faisant intervenir, non des témoins directs mais des médecins pratiquant l'avortement (dont le prix nobel de la médecine), des femmes dont Simone de Beauvoir et Delphine Seyrig... ayant subis des avortements, pour montrer le caractère absurde de la loi appliquée de manière non égalitaire.
L'ouvrage prend fin, avec le discours de Simone Veil devant l'Assemblée nationale…
Je pense que cette bande dessinée est surtout éducative, elle nous remet bien en mémoire ce que nous avons gagné, comment et à quel point il faut qu'on y fasse attention.
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