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Critique de Nastasia-B


Le Hussard Sur le Toit, c'est une sorte de grand road-movie provençal à travers une belle épidémie de choléra au XIXème siècle. Je ne ferai pas mystère que j'ai un avis mitigé à propos de ce livre :

1) Sur le versant positif, la puissance d'évocation est à la hauteur de l'objectif que s'est fixé l'auteur, Jean Giono. On a vraiment l'impression de voir les gens crever devant nous, comme des mouches !

De même, le thème du choléra, choisi pour ce roman, semble posséder une valeur symbolique plus universelle, au sens de "la catastrophe qui s'abat sur les gens", cela pourrait être la guerre ou un désastre naturel quelconque. Cela a le mérite de faire ressortir beaucoup de côtés sombres de l'humain, savamment enfouis et dissimulés en temps calmes.

La note d'espoir de Giono pourrait être que, même en ces temps de farouche adversité, où il y a fort à faire, ne serait-ce que pour passer au travers du fléau et sauver sa peau, il se trouve toujours deux ou trois âmes nobles qui ne s'abaissent pas à l'égoïsme ou à l'appât du gain, mais qui savent se montrer grandes dans les grandes occasions, et racheter, bien petitement certes, l'honneur terni de l'espèce humaine.

2) Sur le versant négatif, j'avais hâte de lire ce livre qui jouit d'une assez grande réputation et de découvrir son auteur dont je n'avais jamais rien lu auparavant. M'attendant à être surprise en bien, je dois confesser que c'est plutôt l'inverse qui s'est produit.

Le style d'abord, au lexique très technique, mais sans grande nuance de lyrisme a quelque chose d'aride à mon goût. Les dialogues ne m'ont pas non plus transporté dans l'allégresse. Un je-ne-sais-quoi d'artificiel et d'hyper théâtral (au mauvais sens du terme) m'ont empêché d'y plonger pleinement.

Le thème ensuite : traverser une zone infestée de choléra, c'est-à-dire se heurter aux habitants hostiles et soupçonneux, côtoyer les cadavres de cholériques, ne pas attraper la maladie, ces trois leitmotiv sans cesse répétés et mis en avant, font que ce thème peut avoir un petit côté lassant ou dérangeant à la longue.

Angelo est un jeune aristocrate italien, colonel de hussards, qui fuit son Piémont natal, auquel il est pourtant viscéralement attaché, afin d'échapper aux poursuites qui ne manqueraient pas de le conduire à la potence après avoir tué en duel un officier autrichien.

Il passe donc du côté français, mais sur l'autre versant des Alpes, c'est un paysage d'apocalypse qui l'attend. En effet, la Provence est complètement ravagée par une terrible épidémie de choléra. Se frayant péniblement un chemin entre les cadavres jusqu'à Manosque où il espère retrouver son frère de lait, Giuseppe, il arrive dans une ville fantôme.

La population y est décimée ou partie, la suspicion et la hargne y sont partout. Angelo, jouissant d'un magnifique statut de réfugié étranger ne tarde pas à être accusé de tous les maux possibles et imaginables. La foule (ou du moins ce qu'il en reste !) veut des coupables et du sang. L'étranger apparaît manifestement être une victime idéale.

Mais Angelo, qui n'est pas la moitié d'un hussard et auquel grimper ne fait pas peur, muni de ses belles bottes, décide, faute de cheval, de chevaucher les toits... Ça permettra toujours d'attendre et de voir venir avant de trouver un meilleur moyen de survivre à la contagion et de ne pas se faire étriper sur la place publique...

Au cours d'une de ses pérégrinations apicales, notre hussard italien, fringant certes mais tiraillé par la faim, échoue dans une belle demeure qui semble, comme beaucoup d'autres, abandonnée. Mais abandonnée, elle ne l'est pas tout à fait. Il y rencontre une charmante jeune femme aristocrate nommée Pauline...

Que va-t-il se produire entre ces deux-là ?
Réponse A : Va-t-elle le chasser ?
Réponse B : L'aimer ?
Réponse C : Aucun des deux ?
C'est ce que vous découvrirez à la lecture si le coeur vous en dit.

Une drôle d'impression au final, mi-figue mi-raisin, mi-fugue mi-reviens, et peut-être est-ce bien ainsi... Au demeurant, ceci n'est qu'un petit avis, jeté par hasard sur le toit et vous connaissez la suite...
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