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Critique de AtelierdeClaire


Du brouillard à foison, Cambridge au début des années 1990, son Université prestigieuse où il se passe des choses bien peu avouables... et le duo d'enquêteurs Barbara Havers et Thomas Linley, venus de Scotland Yard pour aider à élucider le meurtre sordide d'une jeune étudiante... Tout cela était plutôt prometteur.

Pourtant, pour ma première immersion dans l'univers d'Elizabeth George, me voilà un peu partagée...

En termes d'ambiance British, c'était très réussi, on y était dans les moindres détails. Et c'est justement ça le problème : les détails, car on a atteint un niveau de compilation tellement extrême d'informations et d'histoires gigognes faisant intervenir une multitude de personnages, que le récit s'en est ressenti, s'est essoufflé, a perdu en fluidité, en dynamisme, et donc en suspense, ce qui est un comble pour un policier.

A avoir cherché à recréer un environnement ultra réaliste, l'autrice s'est noyée dans tant de descriptions que même moi qui suis adepte de romans contemplatifs, j'ai un peu saturé et que mon plaisir de lecture s'est trouvé émoussé par tant de "remplissage".

Pour un roman de plus de 500 pages, j'étais loin de la frénésie d'un "page turner".
Il m'a manqué de la tension, un rythme et un dynamisme qui auraient pu se trouver en allégeant le récit d'une bonne part d'informations superflues.

De plus, à l'exception des chapitres concernant la vie personnelle du duo d'enquêteurs et de leurs proches, qui m'ont vraiment émue et touchée, leur conférant une humanité très appréciable, je n'ai ressenti le reste du temps, à l'égard de la plupart des autres personnages, qu'une forme d'indifférence, voire même d'antipathie, tout au mieux un peu de pitié ou de compassion, et ce, malgré les tragédies vécues et les thématiques fortes abordées : handicap, parentalité, choix de vies, carriérisme, deuil...

Et puis, j'ai trouvé plutôt dérangeante la place quasi obsessionnelle attribuée à la sexualité dans ce roman, et le style employé, très cru, limite pornographique, qui tranchait assez bizarrement avec le reste de l'écriture.
Je n'ai pas compris l'intérêt réel de ces paragraphes plus que suggestifs, si ce n'est d'apporter une dose de glauque supplémentaire ??

Tout compte fait, les points forts de ce roman (car il y en a tout de même!), n'étaient donc pas tant à mes yeux l'intrigue policière et sa résolution en tant que telles, que la personnalité du duo d'enquêteurs et l'évolution de leur vie privée, la découverte du milieu universitaire de Cambridge, (concernant aussi bien les étudiants que les professeurs), le travail sur la psychologie des personnages, mais aussi et surtout, la partie importante consacrée à l'art, à la peinture, à la création artistique et à ses exigences, ainsi qu'à la critique d'art, que j'ai trouvée extrêmement intéressante, originale et inattendue, bien amenée et documentée, et si ingénieusement intégrée à l'histoire.
J'ai appris des choses, alors que je ne m'y attendais pas en lisant un policier, et j'adore ce genre de surprise !

--> Challenge Solidaire Babelio 2022
--> Challenge Pavés Babelio 2022
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