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Critique de madameduberry


Livre coté 5 étoiles, loyalement , mesuré à l'aune du plaisir éprouvé à le lire. Eh oui,, le plaisir immédiat n'est pas toujours au rendez-vous à la lecture de certains chefs d'oeuvres littéraires, et inversement il y a des plaisirs, sinon coupables, du moins difficilement avouables. Car tout lecteur ou lectrice a conservé un rapport premier aux livres et à la lecture, dont Annie François sait très bien parler, et qui coexistera toujours à la lecture apprise, cultivée, qui elle ne survient pas forcément . Et si elle survient, il arrive qu'elle étouffe ce plaisir ancien, cette jouissance même, de la lecture de l'enfant, qu'elle lui soit faite par autrui, ou qu'il s'arrache les yeux à la pratiquer solitairement. Pennac, Proust, Leiris, Simone de Beauvoir, Sartre, pour ne citer que quelques uns d'entre eux, évoquent cette dualité où parfois l'enfant reprend le dessus. J'ai donc éprouvé une joie parfaitement enfantine à lire "d'une traite" cet ouvrage, qui est venu à point me relancer dans une pratique de plus en plus rare de la lecture dans ce qu'elle a de plus ancien pour ma part: le contact physique avec un livre de papier, l'isolement social volontaire qu'elle entraîne pour un temps, isolement apparent puisque lire permet de s'envoler, tel Nils Holgersson, au dessus du paysage qui compose notre vie ordinaire, pour mieux la voir et la comprendre.Lire est une véritable manie, un besoin, une addiction pour beaucoup d'entre nous, c'est une boulimie, qui alterne parfois avec une anorexie. Pour nombre d' enfants "d'avant les écrans", ce fut une fenêtre sur le monde, mais aussi souvent une transgression, une première expérimentation de la nécessaire séparation d'avec les parents, une consolation , un voyage immobile loin des murs du pensionnat, etc. Donc, en pleine période anorexique, je rencontrai enfin ce livre dont je connaissais l'existence, dans une boîte à livres installée sur la voie publique par un club philantropique (merci à lui) au milieu d'autres joyaux dans un état impeccable. Lu dans la journée pendant ma pause et dans le train il éclaira ma journée de travail et relance mon désir de lecture grâce à son format plaisant de vignettes décrivant la vie ordinaire d'une bibliophage assumée. J'ai bien ri en découvrant qu'un des remèdes à la panne de désir de lire est décrit dans ce livre de façon assez similaire puisque la lecture de nouvelles est alors conseillée. Bouquiner vient rejoindre sur mon étagère un autre ouvrage que j'ai beaucoup aimé : Des bibliothèque pleines de fantômes, de Jacques Bonnet.
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