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Critique de Gribouille_idf


« D'où vient cette impression de nous débattre incrustés dans un état de fait inerte, d'être comme écrasés sous un enchevêtrement de faits accomplis, agglomérés sans appel depuis la nuit des temps, d'être comme consignés dans une structure économique échafaudée de telle sorte qu'en supprimer, en déplacer la moindre pièce ou même en frôler le socle ferait tout s'effondrer - et nous sous les décombres ? » Telle est la question qui aurait pu donner lieu au second volet, plus de vingt ans passés, du bestseller de Viviane Forrester, « L'horreur économique ».
Malheureusement, elle nous aura quitté trop tôt et laissé un travail inachevé. Ce petit livre avait l'ambition, encore une fois et comme elle a su si bien le faire auparavant, de pointer les contradictions d'un système qui a la capacité de se renouveler au fur et à mesure des crises qui le traversent.
Même sous la forme d'un « manifeste politique », Viviane Forrester arrive à démonter ces « jeux de substitution » qui ne font même plus réagir les syndicats, les salariés et la gauche. Comment peuvent-ils eux-même les utiliser dans leur langage ? s'indigne l'auteure. A ce propos, l'exemple de la transformation lexicale du licenciement en « plan social » est lumineuse. Il faut lire les pages 36 à 39 sur ce glissement sémantique; cette forme sournoise d'acceptation des rapports de domination. Et on le sait depuis Pierre Bourdieu, la domination est à son paroxysme lorsqu'elle est intériorisée. N'est-ce pas là le pouvoir le plus insaisissable du capitalisme ?
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