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Critique de JIEMDE


À Port Saint Joe, Mississippi, au milieu des années 50, les marais viennent de rendre le corps de Beulah Ross, jeune nymphette locale à la vie légère. Peu de temps après, Luther Eustis est arrêté. Père de famille à la vie réglée et pratiquant assidu de l'église locale, il avait sur un coup de tête quitté son foyer pour vivre quelques jours en Robinson avec Beulah sur une île déserte des marais, avant de réapparaître sans explication. Reconnaissant les faits, la chaise électrique l'attend.

Et puis ? Et puis rien d'autre. Autour de ce simple fait divers, Shelby Foote – traduit par Maurice-Edgar Coindreau et Hervé Belkiri Deluen – se livre dans Tourbillon à un exercice de style exploratoire de ce microcosme sociétal du Deep South US de l'après-guerre. Convoquant un à un les acteurs ou témoins du drame au fil des chapitres – Eustis, sa femme, un journaliste, un flic, la vieille ermite de l'île, le greffier, l'avocat… - Foote densifie son histoires simple en libérant les voix et dévoilant les âmes.

Ressort alors tout le poids de la religion qui pèse sur les différents protagonistes de l'histoire, non comme une tentative de justification mais comme une mise en lumière des mécanismes complexes et partagés qui ont conduit à un drame qui apparaît alors comme inéluctable.

Tourbillon, c'est le livre où il ne se passe rien, et où tant de choses se jouent pourtant. C'est L'Inconnu de la poste de l'autre côté de l'Atlantique. Et Shelby Foote, c'est Florence Aubenas projetée dans le Mississippi des années 50 : factuel, introspectif, complet.

Pourtant, même si l'exercice de style est brillant et réussi, je n'arrive toujours pas à être totalement conquis par cette écriture et ce style qui s'étire doucement, sentiment déjà éprouvé dans Shiloh. Je referme Tourbillon avec le sentiment du grand livre que je n'ai pas totalement perçu à sa juste mesure.
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