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Critique de Sarindar


Lourde tâche laissée par l'historien Jean Favier à ses enfants - qui s'en sont bien sortis - que de leur confier ses mémoires, son journal et ses papiers personnels avec mission de publier ou pas des passages choisis par leurs soins après sa mort, survenue le 12 août 2014. La difficulté était d'autant plus grande qu'une partie de cet ensemble avait disparu et que d'autres extraits étaient destinés à rester confidentiels parce qu'ils auraient pu gêner certaines personnes encore en vie (la prudence dans ce cas s'impose en effet).
Mais, insistons-y, les héritiers de Jean Favier ont fait du beau travail.
Grâce à eux, nous avons en partage, ce livre publié post mortem, qui aurait pu s'intituler Palais de la Mémoire, selon le souhait premier de l'auteur, mais qui a pris finalement le titre bien trouvé de : Les palais de l'Histoire.
L'archiviste de formation qu'était Jean Favier nous a donc livré une partie substantielle des archives de sa propre vie, publique et privée, de son enfance jusqu'à sa mort.
On se souvient qu'il fut chartiste par goût du Moyen-Âge - l'École des Chartes était le repaire de passionnés du Moyen-Âge -, avant de devenir professeur de lycée à Orléans puis professeur d'université (de Rennes à la Sorbonne, en passant par Rouen), directeur des Archives de France (1975-1994) et des Archives nationales, et enfin président de la Bibliothèque nationale de France, de 1994 à 1997. Cela entre autres choses, ce qui montre la place qu'il put tenir dans la politique culturelle de notre pays. On se souvient aussi qu'il fut membre de l'Académie des Inscrptions et Belles-Lettres à partir de 1985, ce qui lui offrit également la chance de devenir le conservateur du château de Langeais.
Il a, de par ses multiples fonctions, approché beaucoup d'hommes et femmes politiques et il est, pour une part, à l'origine de la loi sur les archives votée en 1979, sous Valéry Giscard d'Estaing.
Il eut cependant, au milieu de toutes ces activités, le temps et le bonheur d'écrire.
On lui doit, en effet, quantité d'ouvrages sur le Moyen-Âge, et des portraits impériaux et royaux, de Charlemagne à Louis XI, en n'oubliant pas son travail sur Philippe le Bel.
C'est avec la même minutie et le souci du détail qui importe qu'il aborde ses souvenirs personnels, et l'on suit avec plaisir son parcours familial, estudiantin, littéraire, son goût pour la musique, etc. Au passage, Jean Favier nous rapporte quantité d'anecdotes, toutes plus éclairantes les unes que les autres, amusantes ou pas, car ses joies ont été grandes et les difficultés rencontrées aussi, qui ne nous sont pas épargnées.
L'ensemble est écrit avec précision et franchise, et l'on reconnaît chez son auteur l'honnête homme qu'il fut toujours.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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