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Critique de marina53


Début des années 40, la guerre fait rage. Cela fait des mois que Rachel n'a pas eu de nouvelles de ses parents. Pour la protéger des Allemands, ceux-ci l'ont placée à la Maison des Enfants de Sèvres, dirigée par la surnommée Goéland. Depuis que le mari de la directrice, Pingouin, lui a prêté un Rolleiflex, elle ne s'en sépare plus et est devenue responsable de l'atelier photo. Elle adore regarder le monde à travers le viseur. Mais, bientôt, la guerre semble se rapprocher. Rachel et ses amis, Sarah et Jeannot, apprennent qu'un camp pour les Juifs a été ouvert à Drancy. Que l'étoile jaune devient désormais obligatoire. Qu'au moindre contrôle d'identité, l'on risque de les embarquer. Les enseignants décident alors de changer les prénom et nom des enfants. Rachel Cohen devient Catherine Colin. Survient alors ce qui sera appelé La Rafle du Vel d'Hiv'. La situation devient trop dangereuse et les enfants doivent passer en zone libre. Séparée de Sarah, Catherine va se retrouver à la pension des soeurs de la Sainte Providence...

Adapté du roman éponyme de Julia Billet qui racontait l'histoire de sa mère, pensionnaire à la Maison de Sèvres, cet album retrace le parcours mouvementé de Rachel Cohen. de la Maison de Sèvres à une planque de résistants en passant par une pension de soeurs ou une ferme familiale, elle n'aura de cesse de fuir et de se cacher des Allemands (parfois aussi des Français). Un parcours, ponctué de rencontres bienveillantes et généreuses, certes romancé mais qui n'en demeure pas moins très touchant. La jeune Rachel est un personnage très attachant et fait montre d'une grande maturité. Elle rendra grâce à toutes ces personnes rencontrées via son appareil photo qu'elle ne quitte jamais. Des clichés qui se dévoilent au fil des pages. le récit se révèle délicat, tout en douceur malgré la dureté et l'horreur de l'époque. Claire Fauvel nous offre ainsi une formidable adaptation du roman, notamment grâce à la douceur de son trait et de sa palette de couleurs.

Un album remarquable d'autant que l'on découvre, en toute fin, les vrais clichés pris par la maman de Julia Billet. Notamment Goéland et Pingouin, pionniers d'une pédagogie nouvelle encore révolutionnaire aujourd'hui, à la Maison d'enfants de Sèvres, et décorés de la médaille des justes bien des années après la guerre.
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