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Critique de MakeSomeoneHappy


Je suis à peu près persuadé que Duras doit se lire à haute voix. Sinon, on passe à côté, on regarde le bus s'en aller et on reste là sans comprendre.
C'est une langue qui ne se comprend qu'à voix haute (d'où le théâtre).
A défaut, elle reste comme une langue étrangère. Elle doit l'être pour beaucoup, j'imagine.
C'est une langue à entendre et à sentir, plus encore qu'à comprendre. Plutôt, c'est une langue que l'on ne comprend que et seulement quand, on se met à simplement l'entendre.
Bien sûr il y a toute cette formidable intelligence dans ses interviews. Ces phrases qu'il faut relire 2 ou 3 fois pour en saisir le sens et parfois même sans en saisir le sens. Une intelligence supérieure à la nôtre, c'est évident, une intelligence extravagante, mais qui ne nous repousse pas, non, qui nous entraîne plutôt.
On part avec elle et on la suit même sans savoir où elle nous entraîne. Vaguement fascinante. Carrément bluffante parfois.
Et puis, au-delà des interviews, restent bien sûr les textes. Les paroles des acteurs et les indications de mise en scène lorsqu'il s'agit de théâtre.
Et donc, ce besoin irrépressible, après 10 pages d'India Song, de prendre mon stylo et d'écrire. Sans peur, avec élan. Plongée de mots. L'effet Duras. Rien à comprendre, tout à sentir. Degré de sensibilité profondément humain. Ultra humain. Pas de jours monotones, pas de ces jours qui fuient. Retour à Duras pour 10 minutes, même pas et déjà mes mots qui renaissent, cette lumière qui s'éclaire en moi, ce souffle de vie.
Sans jugement, sans crainte. Dire simplement et écrire simplement. le mot fera sens quel que soit le mot. le mot sera cet instant de vie. Ce souffle chaud. Ce corps qui existe par cette âme qui vibre.
Rien à comprendre, tout à sentir. Et à écrire, presque les yeux fermés. Curieux de ce que ça donnera à la relecture demain matin.
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