AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de horline


Avec la biographie, l'adaptation de roman est devenue un sacré filon pour la bande dessinée. Arto Paasilinna ne pouvait y échapper avec ses romans déjantés : le héros de le Meunier Hurlant, est passé sous le crayon de Nicolas Dumontheuil dans une veine tout aussi délirante. Et c'est plutôt réussi.
Avec un coup de crayon gras et dynamique, il croque ses personnages avec un graphisme expressif qui tord les visages jusqu'au grotesque. Ce sont de véritables gueules dans une histoire qui ne laisse aucune mise en bouche au pauvre Agnar Huttunen, un gars du sud un peu perché certes, mais très vite pris en grippe par les habitants d'un village isolé de Laponie finlandaise.
Les règles de la bande dessinée imposant certains choix, l'auteur aligne les situations outrancières à travers un découpage rythmé, un dessin un peu chargé qui déborde parfois des cases : Nicolas Dumontheuil a choisi la dynamique de scénario et privilégié les péripéties loufoques qui ne manquent pas avec un meunier qui se révèle plein de ressources alors qu'il est malmené par les habitants du village d'Oulu qui s'enflamment à la moindre étincelle. Il faut dire qu'après l'invasion russe et la guerre contre les Nazis, un homme qui hurle la nuit et imite le cri des animaux constitue un grave danger pour ce coin reculé bouillonnant de bêtise humaine.
L'histoire est menée fiévreusement, et les contours du canevas d'origine apparaissent tailladés avec férocité, on se dit que la dimension frivole l'emporte sur toute autre considération. On finit les 152 pages avec la sensation d'avoir effectué un sprint halluciné dans lequel les personnages ne savent être grands que dans l'infamie et face à laquelle seule une pureté infinie semble faire poids.
À défaut de connaître l'oeuvre originale, sa version illustrée, par son humour et sa démesure, offre une lecture bien divertissante. Et c'est déjà pas mal.
Commenter  J’apprécie          492



Ont apprécié cette critique (49)voir plus




{* *}