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Critique de Krout


Je ne suis pas Russe. Malgré cela une petite voix indisciplinée m'a souvent soufflé : L'auteur n'est pas Russe ! L'auteur n'est pas Russe ! Peut-être est-il photographe à insérer tant de clichés ? Bien que plaisante ma lecture à cause de ce fait m'a laissé un peu en dehors, même « vrai » comme ce « Staline » les personnages n'ont pas pris corps. La première partie trace l'intrigant enlèvement d'une femme médecin par Staline pour le magnétisme de ses mains guérisseuses. Au plus je lisais, au plus j'avais l'impression de connaître cette histoire. de fait j'ai vu le film éponyme et chose rare, la lecture ne m'a pas paru plus intéressante. L'effet André Dussolier ?


La fin du bouquin s'attache à émettre plusieurs hypothèses sur le naufrage d'un sous-marin nucléaire lors d'un exercice de la flotte du Nord destiné à impressionner les forces de l'Otan. Baptisé l'Oskar dans le roman. Marc Dugain nous raconte sa version de la tragédie des 128 sous-mariniers du Kursk en mer de Barents le 20août 2000, sous Poutine donc. Existe aussi un film réalisé par Thomas Vinterberg.


Au milieu, un périlleux exercice d'équilibriste pour faire le lien entre ces deux affaires, les rattacher en une grande saga familiale sur trois générations, établir un lien entre Plotov (le Poutine romancé) et Staline (le Staline romancé) par l'intermédiaire du cuisinier de ce dernier dans sa retraite caucasienne. En sus un rocambolesque test du KGB pour s'assurer du degré de fidélité à la Maison du jeune agent à quelques jours de la tombée du mur de Berlin. Un mot sur Gorbatchev : « Pérestroïka », trois sur Eltsine : « Bob l'éponge ». Cette construction est pour le moins alambiquée. Ah que j'aime la beauté simple et lumineuse de l'ellipse !


L'écriture est efficace et sans pathos, c'est enlevé et se lit facilement, je me suis pris à tourner les pages avec plaisir, manque un vrai fil conducteur. Au sortir de ma lecture, chose à peine croyable j'en suis encore à me demander quel est le vrai sujet de ce livre. Ce ne semble être ni le communisme, ni sa fin, ni l'ultra-libéralisme (mafieux) qui lui a succédé. Ce n'est pas la Glasnost qui par un jeu de transparence n'apparait pas. Dommage Gorbatchev m'est toujours une énigme et le fait qu'il soit toujours en vie un mystère. Si Gorbatchev était central le titre aurait du être La non-exécution extraordinaire. Quoi alors ?


Une idée m'a bien traversé l'esprit, peut-être le romancier s'attache-t-il à démontrer la thèse suivante. « La révolution a duré un peu plus de soixante-dix ans, si l'on accepte l'idée que la révolution est bien le trajet que parcourt une planète pour revenir à son point de départ, en tournant sur elle-même. » Une autre petite phrase apposant le Tsar blanc, le Tsar rouge, le Tsar bleu, sous-entend que seule la couleur change. Goulag et Vodka sont mentionnés à plusieurs reprises, entre les deux le petit peuple se tait.
Cela expliquerait la nécessité de ce périlleux grand écart vandamesque au risque d'une prise en étau entre Staline et Poutine.
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