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Critique de ODP31


Moi Président...
Le célèbre syntagme du livreur de croissants en scooter, aurait pu servir de titre au dernier roman de Marc Dugain.
Si moi président, j'imposerai l'usage du mot « chocolatine » et si moi président, j'interdirai la circulation des campings cars sur les routes de montagne, mais comme moi, pas président, ces décisions fondamentales pour la société ne seront jamais tamponnées au 49-3.
« Je » présidentiel », le prochain président livre ses confessions dans un roman que je qualifierai davantage d'intuition que d'anticipation tant le réalisme ombrage ici la fiction.
Sponsorisé par les GAFAM, le narrateur, qui a fait fortune grâce à une start-up qui doit tout au génie d'un ami, est élu sans avoir la vocation ou l'obsession du pouvoir à la présidence d'une république fatiguée. Il présente son action sous forme de confessions sans filtre ni pardon.
L'homme se veut innovant, terme qui sera donc toujours à la mode dans 5 ans. Il veut supprimer le sénat, pourtant meilleur Ehpad de France, et imposer les contribuables en fonction de leurs émissions en CO2. Ses réformes vont mettre la France dans la rue et confirmer notre appétence pour la randonnée.
Ses ennuis ne vont pas s'arrêter là. Sa dealeuse de cocaïne va se faire arrêter, son épouse journaliste n'a pas le goût des pièces jaunes et pour une figuration en first lady, Poutine patine toujours sur les démocraties, une mère porteuse d'emmerdes et d'espérance à Mazariniser, les chinois sont chez moi, son surmenage avec dix sollicitations à la seconde et ses conseillers aux intelligences artificielles. La routine d'un président avec une frontière sans douane entre le compromis et la compromission.
Autant j'avais été déçu par ses derniers romans qui digressaient trop en direction d'un complotisme de zinc avec un auteur qui croyait un peu trop aux histoires qu'il racontait, autant « Tsunami » emporte tous mes suffrages. Elu avec un score de dictateur. C'est simple, je classe ce roman en seconde position dans l'oeuvre de Dugain derrière l'inégalable « La malédiction d'Edgar » et juste devant la trilogie de « l'Emprise ».
L'auteur a retrouvé son humour, perdu à trop fréquenter les milieux autorisés qui tournent en rond, il inflationne (verbe que je propose d'ajouter dans le dictionnaire) les rebondissements, et il ne manque ni d'intuition, ni d'inspiration ou plutôt d'expirations sur un système à bout de souffle.
Moi président, surement pas. Je ne saurai plus après qui râler.
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