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Critique de Bibliosam


1665, la peste ravage Londres pour la quatrième fois dans le siècle. Defoe, l'auteur de Robinson Crusoé, nous en livre un témoignage passionnant.

Je cultive depuis toujours (bien avant la Covid) une fascination inexplicable pour les pandémies dans l’Histoire. Je n𠆚vais encore jamais lu de témoignages relatant la vie quotidienne des populations touchées par ce fléau.

Ce n𠆞st pas un roman mais un reportage. Avec une approche journalistique de grande qualité Defoe dresse le portrait de la société sous le joug de la peste et de la maladie en elle-même. Il nous raconte les mesures prises par les autorités pour limiter la propagation mais aussi le quotidien de la population en s𠆚ppuyant sur des chiffres et les ordonnances prises par les autorités.

La peur, le rejet de l𠆚utre, le recours au charlatanisme, c𠆞st cet aspect sociologique qui m𠆚 le plus intéressée.
Les plus fortunés ont quitté la ville dès les premiers signes pour leurs maisons de campagne laissant les plus pauvres à leur malheureux destin.
La peur de la mort entrainait une certaine régression. Elle poussait à la folie et à la violence mais aussi à briser les liens sociaux.

Si le mal entrait dans une maison, la famille qui occupait celle-ci y était enfermée. Marqué d’une croix rouge et de la phrase « Que Dieu aie pitié de nous », elles étaient condamnées à une mort certaine. Cette mesure étant ressentie comme injuste, elle a poussé de nombreuses personnes infectées à se jeter sur les routes et à propager la maladie.
La période d’incubation étant assez longue et les marques de la gangrène arrivant à l𠆚ube de la mort, c𠆞st ainsi que le mal a causé tant de ravages.

Et quand tout le monde s𠆞st cru condamné, qu’il n’y avait rien à faire pour lutter contre la peste, ils se sont remis à vivre normalement abandonnant leur destin à la providence causant des résurgences.

On ne peut ignorer la résonance particulière de ce récit avec avec la situation actuelle. Les siècles passent et une partie de l’âme humaine reste la même.
Au delà du témoignage, Defoe livre de nombreuses mises en gardes pour les générations futures au cas où le mal viendrait à réapparaitre. Pars vite et reviens tard.
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