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Critique de Bouteyalamer


À première vue, les histoires amoureuses et génitales de deux copines, Rose et Solange. Mais plutôt les visions complémentaires de la fabrication de Solange en deux chapitres : « D'après Rose », « Selon Solange ». Une construction au forceps, dans les chantiers les plus rudes. Rose, programmée par sa mère, va fonder une famille et travailler dans le soin. La mère de Solange est seule, dépressive, abandonnique. Solange se bat contre la détresse matérielle, morale et affective, elle croit se sauver de son village à Bordeaux, de Bordeaux à Paris, de Paris à Londres, de Londres à Los Angeles. le théâtre lui permet de se construire une figure, mais le monde agressif du cinéma pervertit son image. Dans le court chapitre de conclusion, « Ensemble », elle croit inviter Rose à son triomphe.

Le style de Darrieussecq est vivant, rapide, d'allure spontanée. Quelques recherches d'effet, du genre « On devrait se marier, dit Rose » et dix pages plus loin « D'accord, marions-nous », ou encore « La mère à Rose lui dit de sortir Thierry dehors ». Mais aussi de séduisants raccourcis : « Jouer, c'est ne plus être là, disparaître. Ouf ». « Elle est intéressante, elle le sait, elle le sent. Mais c'est quand, que la vie commence ? ». L'écriture est puissante dans les impasses de Solange, le besoin d'exister envers et contre tout, le déni, l'angoisse du SIDA. Et les scènes terrifiantes de l'accouchement, des pages que devraient lire les personnels des maternités.
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