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Critique de aa67


aa67
22 septembre 2023
Ode à la nature mais surtout ode à la vie plutôt qu'à celle de la seule beauté physique.

Marie Charrel, journaliste et écrivaine, est publiée depuis 2010 mais je n'avais lu aucun de ses précédents romans. Celui-ci a donc été une belle découverte d'autrice toute en rondeur. Les thèmes qu'elle aborde ici sont empreints de cette empathie qui manque souvent à l'humanité vis-à-vis de l'imperfection.
Sa description des paysages est si fine, si douce que même celui qui n'est pas un amoureux fou de la nature le deviendra au fil du livre. Les paysages, la faune et la flore en général, font partie intégrante du récit. Sans eux ce roman n'aurait certainement pas cette profondeur. Au travers de la beauté entourant les personnages principaux, Marie Charrel les rend quelque part plus beaux, plus intenses. La nature va, à sa manière, jouer un rôle dans la guérison d'Hannah et Jack.

L'incipit relate un fait dramatique, une jeune femme attaquée par un improbable ours blanc et entrainée au fond de l'eau. Notre curiosité est immédiatement attisée.

Le récit va papillonner entre 1926, année de mariage des parents d'Hannah, 1945 année de présentation des deux personnages principaux et 1956, l'histoire et son dénouement.
En 1926, Aika, la mère d'Hannah, est, comme beaucoup de ses congénères japonaises à l'époque, attirée au Canada par une proposition alléchante de mariage. Aika, ayant un père ruiné après avoir fait fortune dans la pêche, s'est vue embarquée dans cette spirale. A l'époque, les dites fiançailles par correspondance et organisées sur simple échange de photos (réalistes ou arrangées, c'est selon), font légion. Aika va immédiatement déchanter en voyant l'homme qui l'attend à son arrivée et après un long périple en bateau en provenance du Japon. Cet homme, Kuma, deviendra le père d'Hannah. On sent dès cet instant que la tristesse fera partie du décor.

On saute ensuite en octobre 1945 en Colombie-Britanique afin de nous faire connaitre Jack, patrouilleur dans des eaux riches en saumons, ses chiens Buck et Astrée, et Mark, ce demi-frère qui génère chez lui de douloureux souvenirs.

Puis on arrive en 1956 dans une maison des Hautes Terres canadiennes où ce sera au tour d'Hannah de nous être présentée : Hannah, la jeune femme de l'incipit.
L'arrivée d'un troisième personnage va réellement lancer l'histoire.

Les drames du passé vont progressivement remonter à la surface. On va lire de belles phrases telles :
« Elle a désappris les choses simples, les relations humaines »
Ou « Ecrire, lire et marcher pour s'éloigner des fantômes ».

Et le livre se referme sur une dernière précision « Vingt et un mille japonais et canadiens d'origine japonaise furent internés durant la Seconde Guerre Mondiale dans des camps comme Greenwood en Colombie-Britanique. En 1988 seulement des excuses et des dédommagements du gouvernement. »
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