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Critique de hrousset


Rachilde, homme de lettres : c'est ainsi que Marguerite Eymery, d'origine périgourdine voulut être connue et reconnue. Rachilde, parce qu'elle se pensait habitée par un gentilhomme suédois du 16ème siècle, rencontrée au cours d'une soirée de tables tournantes et homme de lettres parce qu'elle refusait sa féminité, s'habillant comme un homme, bénéficiant, comme la grande Sarah Bernhardt d'un permis officiel de circuler en travesti, et dans la recherche de pouvoir dans le monde et en particulier dans celui des lettres. Une forte personnalité donc, nourrie de lectures fantastiques, et érotiques, et personnalité forgée précocement entre un père autoritaire et une mère absente qui finira ses jours en asile psychiatrique, Elle quitte rapidement sa famille pour se retrouver à Paris où son talent littéraire est rapidement reconnu. Il est vrai que le caractère scandaleux de ses premiers ouvrages et en particulier de « Monsieur Venus «, rapidement censuré et interdit contribua à ce succès. Sa réputation d'écrivain fut ensuite entretenue par une soixantaine de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre dont l'intérêt tenait aussi bien aux sujets scabreux et à une vie publique libérée qu'à la qualité littéraire. On comprend que cette existence où elle connut de près tout le milieu littéraire parisien très dynamique et hétéroclite, sur une longue période (née en 1860, elle mourut en 1956) ait pu inspirer une auteure contemporaine.
La vie elle-même de Rachilde est un roman, et c'est l'occasion de rencontrer de nombreux contemporains :Alfred Jarry, Catulle Mendès dont elle fut très amoureuse, Jean Lorrain qui l'accompagna longtemps, Marcel Schwob ,Barrès que l'on s'étonne de voir préfacer une réédition de « Monsieur » Venus, Paul Léautaud bien sûr au Mercure de France, Paul Valery, Mallarmé…sans oublier quelques femmes, Colette avec laquelle les rapports furent souvent tendus et d'autres :Liane de Pougy ,Lucie Delarue Mardrus .qui aimaient les femmes .
En réalité, ce qui reste aujourd'hui de Rachilde, dans l'histoire littéraire est surtout son activité d'éditrice et de critique très pertinente (en dehors de son avis sur Marcel Proust…), dans le cadre du Mercure de France avec Alfred Calmette le directeur, qu'elle épousa finalement assez tôt à l'âge de 30 ans. le Mercure de France comportait à la fois une revue très appréciée et une maison d'édition très active. La NRF de Gallimard prendra progressivement la place. Elle restera très connue grâce à Léautaud qui fait état de son activité dans son journal littéraire.
Cécile Chabaud nous livre ainsi une biographie romancée en une cinquantaine d'épisodes brefs, dans un style un peu précieux, maïs efficace. On regrette seulement que le parti pris de faire un roman plutôt qu'une biographie donne plus d'importance aux premières années sulfureuses, qu'à la période de maturité au Mercure de France.
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