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Critique de Peluche0706


Dès le départ, on sait que l'on va suivre le destin de 2 femmes qui ne se connaissent pas mais qui ont un lien venant du passé.

Pour s'en expliquer, l'autrice nous raconte le procès de Georges Despaux accusé d'intelligence avec les allemands lors de la seconde guerre mondiale.
En parallèle de l'avancée du procès au palais de justice de Pau en décembre 1945, on le suit lorsqu'il est interné en camp de concentration (Compiègne, Auschwitz, Buchenwald,…).

Georges Despaux est connu notamment pour avoir publié des dessins de sa vie dans les camps. Certains de ces dessins sont dans le livre. C'est d'une violence de voir ces dessins car, lorsqu'on lit l'autrice, on ne peut que s'imaginer les scènes rapportées. Les voir en dessin rend les choses plus vraies encore.

Ayant des séquelles de la poliomyélite, il va être interné dans le block 55, autrement nommé le « boulevard des Invalides » ou la maison des horreurs. Je vous laisse découvrir pourquoi.

En plus du procès et de la vie dans les camps, il nous est rapporté l'enquête qu'a mené David, le fils d'un ami fidèle de Georges. Cet ami, Samuel Vanmolen était un jeune étudiant juif en médecine, qui lui aussi était dans les camps. David a reçu en héritage de son père ces dessins. Son père ne lui a jamais raconté sa vie dans les camps et Davis se retrouve avec ces seuls dessins pour avoir un aperçu de ce qu'il a vécu. David a connu Georges lorsqu'il était enfant et en a un vague souvenir mais il se pose des questions à son sujet, notamment parce qu'il se rappelle qu'il avait quitté sa femme et ses 5 enfants et que cela l'avait marqué.

Le procès tel que raconté de prime abord par l'autrice est assez ambigu. La seconde guerre mondiale est à peine terminée que l' « épuration judiciaire » a lieu. Georges est soupçonné d'avoir pris part à un parti collaborationniste avant et pendant la guerre et d'être antisémite, entre autres. Seulement voilà, l'autrice nous explique insidieusement, qu'à la sortie de la guerre, les personnes tentées de collaborer ou tout du moins collaborer « passivement », étaient nombreuses et que cette période était propice à être docile envers l'occupant pour obtenir plus de nourritures ou autres agréments.

C'est donc avec une certaine ambiguïté que commence cette lecture. Et en avançant dans ma lecture, j'ai un peu revu mes a priori sur ce sujet. le livre est fort dans ce sens : qu'aurait-on fait nous-même pendant la guerre ? Aurait-on été tout blanc de reproches ? Aurait-on été tenté d'aller vers l'ennemi, ne serait-ce que pour manger mieux et aider sa famille autant qu'on le peut ?

Ce livre est nécessaire pour bien prendre conscience que le traumatisme de la guerre va bien au-delà de la période 39-45. La colère, la haine, la tristesse ont bien été présentes bien des mois voire des années après. Il fallait rendre des comptes et c'est d'autant plus traumatisant lorsque c'est son propre pays qui nous juge.

Ce fut une très bonne lecture, qui m'a donné personnellement une autre perspective sur cette période bien noire. A lire !

Je remercie Netgalley et les éditions Ecriture pour cette lecture.
#Indigne #NetGalleyFrance

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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