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Critique de JeanAugustinAmarDuRivier


Effectivement, l'air du temps se prête de nouveau a un danger comparable à celui qui sévit à la fin de la première moitié du XXème siècle. Mein Kampf n'a-t-il pas été, à son époque, l'arbre qui cache la forêt ? Et Adolf Hitler, le Diabolus ex machina de l'époque ? Donc, s'intéresser à la machine qui fabriqua Adolf Hitler, au processus qui l'a engendré est crucial pour éviter une reproduction des horreurs perpétrées. Comme, le décrit le reportage tant controversé d'Hannah Arendt, sur la banalité du mal, les pires horreurs seraient perpétrées collectivement lorsque l'air du temps les rend possibles, acceptables, souhaitées. La banalité rend l'accomplissement du mal dénué d'effroi, une émotion salutaire qui contrecarre sa réalisation.
Donc, interrogeons-nous au sujet de l'air du temps, de l'atmosphère collective de l'époque qui a préparé le terrain et qui semblait bonne au très grand nombre.
Un mot, un concept reviennent inéluctablement: l'eugénisme. Il s'agit par définition de « l'ensemble des méthodes et pratiques visant à sélectionner les individus d'une population en se basant sur leur patrimoine génétique et à éliminer les individus n'entrant pas dans un cadre de sélection prédéfini »
Dans ce contexte, l'un des objectifs qui semblait bon et convaincant était de lutter contre la décadence, de pallier une inquiétude de dégénérescence. Dans ce contexte, il devint banal, voire souhaitable, pour soi-disant améliorer la société, d'extraire du peuple puis de stériliser différentes catégories de populations mises à l'index. La suite prouva que de la stérilisation à l'extermination la distance fut faible et les obstacles de toutes natures franchis. En particulier lorsque la mise à l'index concerna des personnes qui, par des traditions nauséeuses, y étaient régulièrement inscrites.
En ce début du XXIéme siècle, les crises se succèdent. Or nous savons que lorsque l'inquiétude nous gagne, à titre individuel ou collectif, nous tendons à faire comme bon nous semble et le plus souvent nous nous trompons gravement. Nos consciences collectives et individuelles sont déboussolées. Nous ne savons pas ce que nous faisons.
En conséquence, à la condition que cette réédition commentée préserve autant notre coeur que notre intellect d'une redite de l'abomination, n'hésitons pas à nous interroger au sujet de nouvelles formes d'eugénisme réactualisées dont le mécanisme produira inéluctablement des choses épouvantables.
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