Lire un livre de
Nina Bouraoui n'est pas une distraction mais une expérience. Son écriture introspective nous amène secrètement à explorer nos propres rapports au réel d'une manière saisissante. Il y a l'Amie, la Chanteuse, Diane de Zurich que l'on connaissait déjà, le père, la mère, la soeur, les grands-parents, et surtout la France et l'Algérie en toile de fond du déchirement de ceux qui sont des deux, sans être réellement ni de l'une ou de l'autre. N'était-ce d'ailleurs pas le même pays à une époque pas si lointaine ? La psy n'est que la destinataire des mauvaises pensées, fruits du manque d'amour et de l'indifférence dont nous souffrons tous à différents degrés. L'amour et l'écriture arrivent si bien à reconstruire l'enfance perdue et celle où elle s'est perdue, dans ces mauvaises pensées justement. C'est peut-être moi, le fait d'avoir eu un parcours un peu similaire (vie à l'étranger, la meilleure amie désirée dans les premières années de l'adolesence, une famille de marbre) mais ce livre m'a beaucoup touchée, plus que n'importe lequel depuis bien longtemps.
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