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Critique de Michel69004


"Son roman le plus personnel" annonce le bandeau.
Il me semble que c'est à la fois parfaitement faux et en même temps complètement vrai.
Battisti écrit depuis la cellule d'un quartier de haute sécurité d'une prison sarde ( Il a été transféré récemment en Calabre) . Il a avoué en 2019 avoir effectivement tué , blessé et floué toute l'intelligentsia française ralliée à sa cause ( la liste est longue, de Danièle Mitterand à Fred Vargas, de BHL à Miou-Miou etc....)
Sa biographie "connue" est incroyable. Retenons ses démêlés avec la justice italienne ( assassinats pendant les années de plomb) et une oeuvre littéraire (une vingtaine de romans ou d'essais) .
Il va fuir à l'étranger, passer 8 ans au Mexique, 14 ans en France, 14 ans au Brésil avant son ultime refuge en Bolivie ( 2018-2019).
Lorsqu'on évoque Battisti tout devient polémique , tout devient politique.
Il est très difficile, dans ce contexte, d'écrire un billet objectif en se réfugiant ,par exemple, derrière la qualité littéraire.
"Le Guet-Apens" c'est du très gros calibre . Failli être flingué (comme dit Céline Minard).
Cesare devient Adriano dans ce roman flamboyant. Une constellation de personnages secondaires défilent dans ce livre aux multiples intrigues et à la chronologie anarchique. Trois instances topologiques : la cellule sarde (chapitres non titrés), le Brésil, la Bolivie.
On comprend très vite que le "Qui a trahi " est un leurre et que tout le monde s'en fiche d'ailleurs. le lecteur comme l'auteur.
Le propos est de fustiger la déliquescence profonde de l'Amérique du Sud : le coupable est l'alliance incestueuse (politiquement) entre le Brésil de Bolsonaro et la Bolivie d'Evo Morales pour servir l'Italie de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles .
En plus compliqué bien sur.
Adriano a laissé au Brésil femme et enfant , compagnons de fuite et militants. Amis et ennemis. Tous ce petit monde se croise dans une symphonie baroque où le personnage de Mariluz sort du lot. Militante brésilienne , elle a un frère trans , Fredy, devenu pro-Bolsonaro à force de ....féquenter les militaires.
On transpire, on frissonne, on se perd beaucoup mais on se retrouve où tout a commencé : en cellule.
Il me semble ( c'est mon modeste avis ) que même ( et surtout) si Battisti nous embrouille il faut juger ce livre pour ce qu'il est : un singulier OLNI , imprégné de Garcia-Marqués, de Borgés et de Guevara. Entre autres....
Accrochez-vous!!!! Et faites vous votre avis, j'ai hâte.

Oulala , J'allais oublié de remercier les éditions du Seuil et Masse Critique.
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