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Critique de Sachenka


Je l’ai déjà écrit et je me répète : je suis toujours embêté quand vient le temps de rédiger une critique sur un recueil de nouvelles. Ça finit souvent en un résumé chacune des histoires qui le composent, j’ai l’impression de ne pouvoir qu’en effleurer l’ensemble. Mais bon, je me suis imposé à nouveau cette tâche puisqu’il n’y avait aucune critique sur cette œuvre, « La trentième année », de la grande poétesse autrichienne Ingeborg Bachmann. Une situation qu’il fallait rectifier !

Souvent, dans tous le recueils de nouvelles, certaines histoires sont moins bien réussies. Mais, dans le cas de Bachmann, elles laissent toujours un souvenir évanescent. Il en reste un petit quelque chose, que ce soit une impression, un vague souvenir. Dans tous les cas, j’aime beaucoup cette oeuvre de Bachmann, comme toutes les autres, et cela pour différentes raisons.

Des intrigues puissantes et simples à la fois. L’auteure décrit des situations de la vie de tous les jours, auxquelles tout le monde peut s’identifier. Le temps qui passe, la trentaine (cette année charnière qui nous amène à réfléchir à nos accomplissements, à notre vie…), les relations parents/enfants, les relations amoureuses, l’amitié entre femmes, le deuil, etc. Bref, des situations qui ne devraient laisser personne indifférent.

Personnages forts, tant féminins que masculins. Je le précise car, selon moi – et s’il-vous-plait, ne me taxez pas de mysogyne ni de sexiste ! –, les écrivains femmes en général réussissent moins bien à rendre réellement justice aux personnages masculins. Certaines, plusieurs, beaucoup y parviennent, bien sur. Mais Bachmann est dans une catégorie toute spéciale. Les nouvelles « Tout » et « La trentième année » en sont la preuve. Mais les personnages féminins ne sont pas en reste, comme dans « Du côté de Gomorrhe », où les deux protagonistes Charlotte et Mara entretiennent une relation poignante toute en tendresse.

Émotions fortes. Mais attention, on ne tombe pas dans le mélo-dramatique ni dans le tragique. Et encore moins dans l’eau-de-rose ou le pathétique. Les personnages sont racontés alors qu’ils traversent des moments-clé de leur existence mais Bachmann réussit à nous transmettre leurs états d’âme sans fard ni mascarade. Sans trompette ni tambour. Des émotions brutes. Mais tellement criantes de vérité. Un peu comme dans la nouvelle « Ondine s’en va », dans laquelle la narratrice crie sa haine des Hans – en fait, des hommes en général – qui l’on trompée, abandonnée. Partout il y a cette intensité qui provient d’une folie subconsciente.

Je ne connaissais pas beaucoup Ingeborg Bachmann. Alors récemment j’ai lu de ses œuvres comme « Franza », puis « Malina ». J’ai voulu poursuivre et je me suis lancé dans le recueil « La trentième année » que j’ai beaucoup aimé. Décidément, une auteure à découvrir.
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