(Chronique courte car davantage détaillée dans celle de la Trilogie new-yorkaise).
Le moins accessible des 3 tomes de la Trilogie, Revenants – toujours traduit par
Pierre Furlan - intensifie d'un cran la mise en abîme du lecteur : fini le jeu avec les personnages, leurs doubles et leurs analogies, puisqu'ils sont ici rendus anonymes par des couleurs. « L'affaire semble relativement simple. Blanc voudrait que Bleu file un dénommé Noir ». Et cela donne quoi ? Rien…
Rien si ce n'est une certaine forme d'angoisse qui s'installe dans cette filature qui n'en est pas une, dans ces déambulations parmi les revenants, écrivains ou politiques, dont l'âme hante Orange Street, dans cette confrontation avec soi-même avouons-le, un peu lassante. C'est voulu, certes - « Alors soudain, il comprend que le secret c'est d'aller lentement, plus lentement qu'il ne l'a jamais fait jusqu'alors quand il s'agit de mots » - mais lu de manière isolée, ça n'est pas la meilleure entrée dans l'oeuvre de
Paul Auster.
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