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Critique de jlvlivres


Dans le tome 2 « Athéisme de l'Ecriture », Henri Atlan essaye de découvrir les structures de la nature des choses, via la science, mais aussi d'en définir une éthique, définie comme étant « l'articulation du normatif et du descriptif ». Dit en d'autres termes c'est l'articulation entre « tu dois » et « voici ce qui est », entre « le qui » et « le quoi ». Naturellement, si l'application de cette éthique est relativement aisée dans les sciences dites dures, telles que la physique ou les mathématiques, il n'en est pas de même dans les sciences du vivant. « C'est à partir d'une certaine idée de l'homme qu'on peut utiliser la biologie au service de celui-ci ». D'où la nécessité de définir la formation « d'une certaine idée de l'homme » au préalable. Cela se complique encore avec « les interprétations anthropomorphiques des activités d'animaux, de plantes ou de structures géologiques [qui] sont de moins en moins justifiées quand elles sont attribuées à des corps de plus en plus différenciés des corps humains. ». En effet, la différenciation entre le vivant et le non-vivant s'effectue sur une base quasi antagoniste. Chimie du carbone dans le second cas, et métabolisme de la cellule dans premier. Or ces deux ensembles n'ont pas le même niveau d'organisation, la principale différence provenant des rétroactions qui peuvent impliquer de l'auto-organisation et de l'émergence. Ces derniers effets sont essentiellement mécaniques et ne nécessitent aucunement « de faire appel à des propriétés mystérieuses de la Vie ou de l'Esprit pour expliquer causalement leur survenue ». C'est selon Henri Atlan, après ses études de la Kabbale, du Talmud et de Spinoza, la grande conclusion de ses réflexions. Il en arrive donc nécessairement à une compréhension des sciences et de la nature qui doit forcément être athée. Exit « le Grand Architecte planifiant la construction de l'Univers » Tout aussi intéressant de constater que cette notion de Grand Architecte est combattue par quelqu'un qui vient de passer son temps à étudier les textes sacrés.
Pour arriver à ces idées, il convient de séparer « le hasard physique, dans la nature » différent du « hasard formel des mathématiques » en ce que le premier serait « créateur ». C'est le grand thème de Henri Atlan, avec les trois différents niveaux de l'éthique. Chose qu'il reprendra plus tard dans « Croyances », avec les niveaux de croyance. Il insiste alors sur la non intervention du libre arbitre. Il faudrait pour cela distinguer trois étapes. i) un niveau fondamental où le bien et le mal se confondent avec le plaisir et la douleur. ii) un niveau avec des stratégies « où la recherche du bien et l'évitement du mal sont différées ». iii) un niveau où l'on porte des jugements sur le jugement moral, posant ainsi la question du relativisme. Pour ce qui est de l'humain, cellule ou groupe de cellules, « se pose la question fondamentale […] Qui ou Quoi ? » A la question « Qui ? » il n'y a pas de réponse vraiment possible, car il y a impossibilité de définir qui est vraiment quelqu'un. Pour le « Quoi ? », il s'agit de le mettre en relation avec d'autres évènements. C'est de la science que cela résulte. En d'autres termes, « Quand le "Je" est pour lui-même, fermé dans l'expérience de la présence à soi, il est un "Quoi?"; et quand il s'ouvre sur l'autre, alors il est un "Qui?" ». le problème alors devient entier entre l'embryon et la personne. « Quand un embryon devient-il une personne? Et quand sa forme (corps et visage) est-elle reconnue comme humaine ? ». Sauf que « La personne humaine, en tant que telle possède des droits et une dignité, c'est une réalité juridique, et non pas biologique ».
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