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Citation de sebthoja


Ainsi, des quatre coins de l'Empire surgirent des hordes de misérables. Müntzer chantait, la foule venait. Le landgrave de Hesse n'en croyait pas ses yeux. Puis ce furent les ouvriers des villes, les fous, toute la paysannerie se souleva brusquement. Il y eut un grand effroi chez les nobles et les bourgeois. Les femmes quittaient le foyer, les enfants marchaient à travers champs la suite du Saint-Esprit. Les jeunes filles, les vagabonds, la populace atroce, les bêtes même ! On vit ainsi toutes sortes de gens, allant par deux ou trois, tout seuls aussi, partis sans bagage, sans rien. On ne savait pas ce qu'ils voulaient. Les seigneurs et leurs bandes armées n'osaient plus rien faire ; ils les regardaient passer, effarés. Une vague crainte commençait de naître. Que fallait-il décider ? On n'avait jamais vu ça. Tout le monde laissait derrière lui sa maison, sa cahute, et rejoignait la foule errante. Et où allaient-ils tous ces gens ? On l'ignorait. On craignait même de les disperser. Ils dormaient dans les bois, dans la paille, rêvant.

Pages 60-61, Actes Sud, 2019.
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