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Critiques de Zéno Bianu (129)
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Métamorphoses d'un mariage

« Un beau jour, tu ne veux plus rien conserver pour toi-même, tu n’attends plus de la vie ni bien-être, ni apaisement, ni satisfaction, mais tu aspires à exister pleinement quitte à en mourir …..Alors ce jour là, tu éprouves le désir de connaître une passion dévorante. »



J’éprouve toujours la sensation de pénétrer à pas feutrés dans un roman de Sandor Marai. Lecture tout en contraste de deux confessions ; J’ai quitté Imma Monso qui est une auteure d’aujourd’hui, une battante et me voilà dans cette ambiance slave envoûtante, mélancolique, nostalgique avec en mains, ce roman exigeant, qui demande une lecture attentive.



Sandor Marai me convie, de son écriture élégante, à un plongeon dans l’âme humaine. Me voilà installée dans un salon de thé à Budapest, le café « Gerbeaud » sans aucun doute. L’auteur invite son lecteur à prendre place au milieu de son récit et à recevoir les confidences des trois intervenants : Ilonka, première épouse de Peter, Peter, et Judit, domestique chez les parents de ce dernier qui deviendra sa seconde épouse.



Sur un sujet somme toute banal, Sandor Marai nous offre l’histoire de la décomposition d’un mariage mais aussi de la décomposition d’un pays envahi, torturé, meurtri. C’est ce qui en fait aussi un témoignage de grande valeur : une étude de cette société hongroise de l’entre deux-guerres, celle d’Horthy mais aussi celle de l’après guerre sous le joug des communistes. Il parvient à embrassé plusieurs thèmes, celui de la Hongrie comme celui de l’intime, ou celui de l’écrivain désenchanté, amer, le grand ami Lazar de Peter.



Ce qui m’a le plus troublée, ce sont les confidences de Peter. A bien l’écouter, j’ai perçu dans l’écriture plutôt les méditations de l’auteur, je devenais dépositaire d’une part de son intimité. C’est amer, morose, mélancolique. Héritier lui-même de la grande bourgeoisie, je l’ai senti portant comme un fardeau les convenances de cette classe sociale pendant l’entre deux-guerres, avec ses codes, les usages en vigueur régissant les rapports aux autres classes sociales. Et en même temps, à travers les réflexions et le désenchantement de l’ami Lazar, la fin d’une certaine culture, d’un mode de vie. Peter évoque son questionnement sur le sens de la vie, sur la solitude, sur les femmes. Il décrit les sentiments humains avec subtilité, profondeur. A travers la question essentielle de Peter : peut-on se mentir à soi-même longtemps sans risque, nager à contre courant de ses propres aspirations, préserver les apparences, l’auteur ne se pose-t-il pas une question existentielle comme il pose la question de l’amour entre deux personnes issues d’un milieu différent.



Dans cette atmosphère d’une époque révolue propice aux confidences mezza voce, IIanka et Judit se sont épanchées. Elles ont parlé de leur vie sous le prisme individuelle de chacune mais j’ai reçu leur histoire avec plus de distance. IIanka, honnête, amoureuse, cultivée mais trahie et Judit, qui va intriguer auprès de Peter dès qu’elle comprend qu’elle suscite l’émoi chez celui-ci, réglant ainsi ses comptes avec une classe sociale qu’elle déteste, ce sera sa lutte des classes.



J’ai retenu la confession, le questionnement de Peter, et l’Histoire de la Hongrie qui est un déchirement pour l’auteur, j’ai ressenti sa détresse, c’est poignant et je me réjouis de ne pas avoir vécu sous de tels cieux. Le récit démarre pendant l’entre deux guerres pour se prolonger jusqu’en 1979. Si j’ai bien compris, il y a deux romans en un seul, l’un paru en 1941 et l’autre qui sera terminé à San Diégo en 1979.



« Moi, je l’ai écoutée sans piper, jusqu’à l’aube. Ce qu’elle m’a raconté, on aurait dit un polar…. Elle m’a parlé de la vie chez les riches. »





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Haïku : Anthologie du poème court japonais

"Eclipse de lune -

je regrette

ce haïku qui m'échappe"

(Kimura Toshio)



C'est comme si je voyais la scène...

La nuit est tiède, les cerisiers sont en fleur, et les poètes sont tous pleins d'inspiration devant ce phénomène lunaire. Et, son tour venu, Toshio Kimura cale... En se rattrapant aussitôt avec ces quelques mots qui disent tout. Devant un spectacle tel que l'éclipse, parfois les mots manquent, il faut le dire. Et les connaisseurs à l'âme poétique applaudissent...



Depuis la fin de l'été, ce recueil est sur mon chevet. Je lis, je relis, je commence à reconnaître la "patte" de tel ou tel poète. Bashô le philosophe, Buson le peintre, Issa le malicieux... tous capables de créer toutes sortes de choses avec leurs trois lignes courtes. Des tableaux colorés, des situations, des sensations, parfois des odeurs...



"Du fleuriste

le bruit des ciseaux -

je fais la grasse matinée"

(Ozaki Hôsai)



... sentez-vous aussi les pivoines et le vent chaud qui entre par la fenêtre ouverte ? Il est dix heures, peut-être dimanche; en tout cas, la rue est bien calme.



"Sous le divin nez

du divin Bouddha

pend une morve de glace"



... Kobayashi Issa, sans hésiter ! Chaud et froid à la fois, irrévérencieux dans sa contemplation révérencieuse.



Le recueil est précédé d'une introduction assez solide quant à la forme et la philosophie des haïkus. Un poème qui doit durer le temps d'un souffle, composé d'une partie immuable, ou éternelle (situation, saison) et d'une partie variable, créative et surprenante. La question de métrique et du nombre des syllabes est, à mon avis, moins importante pour un lecteur occidental - il est difficile de recréer la métrique originale par une traduction.

Mais quand vous êtes devant un haïku tel que



"Dans ce jardin

un siècle

de feuilles mortes !" de Bashô, vous ne pensez pas forcément à compter les syllabes, n'est-ce pas ?



Le tout est classé par saison - je déconseille cependant de le lire en ordre - huit poèmes à la suite commençant par "cerisiers en fleur..." peuvent facilement rompre l'émerveillement. C'est un livre à feuilleter; revoir les poèmes... vous vous souvenez encore des images qu'un haïku précis vous a créé avant. Et peut-être aurez vous les mêmes, ou d'autres - selon votre humeur. C'est la magie de la "partie éphémère" qui n'attend que vous.



Tant de choses à dire -

cette critique

m'échappe aussi !
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Métamorphoses d'un mariage

N'avez-vous jamais fait l'expérience d'un souvenir, par vous oublié, mais rapporté par celui ou celle qui l'a vécu avec vous ? Chacun de ceux qui nous ont connu détient une part de notre vérité. de notre histoire. Ma mémoire c'est les autres. 



Né avec le XXème siècle, à Košice (Cassovie), dans l'actuelle Slovaquie, cet immense écrivain hongrois, mort en exil en Californie, signe ici un roman psychologique subtil autour de son thème de prédilection : les chassé-croisé amoureux d'une bourgeoisie déclinante.

“Méfiez-vous de la vérité : elle commet toujours des erreurs” écrivait Romain Gary. La vérité est morcelée, comme une porcelaine brisée. Les Métamorphoses d'un mariage s'évertuent à recoller les morceaux. Certes, l'amphore ne retrouvera jamais son unité, il restera quelques fragments perdus dans la nuit de l'oubli. 




L'histoire débute avec l'ex-épouse, Ilanka, se poursuit avec l'ex-époux, Péter, et laisse enfin la parole à Judit, celle qui s'est invitée à la table de la bourgeoisie, celle qui a transgressé les lois d'airains des codes de classe et des sacrements du mariage.



De Pest à Buda, le lecteur recueille les souvenirs de ces personnages à travers les trois longs chapitres du livre. Il est le confident de l'intimité bourgeoise de ce mariage, mais davantage encore. Que ce soit autour d'une glace à la pistache dans un café de Budapest, autour d'un vin hongrois à la fermeture d'un bar ou lové dans les draps fins d'une garçonnière de Rome, le procédé littéraire, qui consiste à placer le narrateur face à un interlocuteur muet, crée tout de suite une intimité et une quasi absence d'intermédiation entre les « confessions du bourgeois » et le lecteur. Nous suivons ces vies sur plus de trente ans, de l'ambiance feutrée des salons mondains de l'entre-deux-guerre à l'occupation allemande puis bolchevik de la Hongrie. Le temps de l'écriture n'en est pas moins long puisque l'auteur débute son roman en 1949, à Pausilippe et en termine l'épilogue en 1979, à San Diego. Márai, aujourd'hui célébré dans son pays, mourra en exil, avant de voir le mur de Berlin s'effondrer, l'année de sa mort.



L'épure de la bourgeoisie s'étiole, s'érode, guerre après guerre, Péter en étant le dernier représentant, sous les yeux de l'écrivain, Lazar, chroniqueur du crépuscule. Malade de l'injustice, malade d'être un artiste sans spécialité, Péter est hanté par la solitude et le remords. Ilanka, finit à son tour par souffler sur “les braises” du souvenir de Judit, la bonne de la famille, et celle qui pensait faire une belle union ne récolte qu'un « divorce à Buda ». 



Márai Sandor se vit-il comme un passeur de flambeaux, forcé de témoigner du « monde d'hier » ? Ou est-ce la nostalgie qu'il expie tout au long des 500 pages de ce livre. Toujours est-il que l'auteur magyar surprend, il habite ses différents narrateurs de façon singulière et vraisemblable et ainsi donne à chacun des chapitres une tonalité et un caractère propre. 



« Le corps humain, tu sais, contient soixante-dix pour cent d'éléments liquides et trente pour cent d'éléments solides. de même, la vanité représente soixante-dix pour cent du caractère humain, le reste étant partagé entre le désir, la générosité, la peur de la mort et l'honnêteté.” Si le début du livre est plein d'intrigue, il arrive un moment où la subtilité des émotions, le suspense (car il y a du suspense) ne suffisent plus et il y a une sorte de répétition sourde qui se fait sentir, et parfois même un sentiment de banalité, car la langue (à tout le moins la traduction) n'est pas d'une aussi grande singularité que celle, très riche et raffinée d'un Zweig ou celle chirurgicale, précise et scientifique d'un Musil, deux autres monuments littéraires de la Mitteleuropa.



Ces répétitions, en partie imputables à la structure du livre, les différents personnages ayant vécu partiellement les mêmes évènements, sont moins digestes lorsque les considérations fleuves sur l'art, la culture, le rôle de l'écrivain, la mission du bourgeois et sa critique tournent un peu sur elles-mêmes. Au contraire, lorsque les répétitions nous permettent de voir le même évènement sous un prisme différent, avec des informations que nous ignorions ou une interprétation plus nuancée, alors Márai nous emporte dans le courant danubien d'une jouissance littéraire redoutablement efficace.



Cette chronique du sentiment d'être “passé à côté” porte le nom original de “Az igazi, Judit…és az utóhang”, et c'est sans doute cette dernière partie du titre “…et l'arrière-goût”, qui définit le mieux l'odeur douce-amère du passé, l'odeur de foin sur la peau, de cet art de vivre et d'aimer bourgeois, avec ses conquêtes et ses névroses.



Derrière la mélancolie non pas d'un âge d'or mais plutôt d'une époque pleine de promesses finalement non tenues, on devine toute l'ambivalence de l'auteur vis-à-vis de la bourgeoisie hongroise, dont il se fait tour à tour dépositaire et fossoyeur.

C'est toujours « l'arrière-goût » qu'écrit Márai dans cette incapacité à rencontrer l'autre, cette solitude à deux, cet échec du “vouloir-saisir”, comme l'eut dit Roland Barthes dans ses “Fragments d'un discours amoureux”. 



Qu'en pensez-vous ?
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Un feu au coeur du vent

Superbe anthologie qui nous met une trentaine de siècles de poésie indienne en collection poche. Un sacré défi, mais Zéno Bianu a fait du sacrément bon boulot.

Des hymnes védiques à la poésie contemporaine, il nous fait découvrir des écritures poétiques le plus souvent très profondes, vibrantes, qu’elles soient spirituelles ou charnelles, ou qu’elles mêlent les deux, qu’elles chantent avec ferveur l’union émerveillante de la terre et des terriens:

«La terre que voici est du miel pour tous les êtres, et tous les êtres sont du miel pour cette terre»

(Upanishads)

ou qu’elles dévoilent une dimension angoissante de notre monde à laquelle les hommes restent étrangement aveugles:

«La nuit somnole.

Quelqu’un a creusé une sape dans le cœur de l’homme

Pour voler des rêves.

Le vol des rêves est le pire des vols.



Les Traces du vol sont dans chaque rue,

Dans chaque ville de chaque pays,

Mais nul ne les voit.

Nul n’est surpris.



Parfois comme un chien à la chaîne,

Un poème solitaire aboie.»



(Amrita Pritam)



Aboyante ou méditative, la poésie indienne semble en quête d’«un feu au cœur du vent», un feu dansant et vivifiant, en quête d’une porte vers l’absolu, d’une voix d’accès à l’Éveil. Par-delà la diversité des textes, «c’est le même chant hanté qui persiste», écrit Zéno Bianu. Qu’il soit remercié de nous le faire découvrir avec ce «Trésor de la poésie indienne».
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Haikus de printemps et d'été

Un coquelicot à la main

je traverse

la foule*



Cette édition est extraite du volume Haïku : Anthologie du poème court japonais (Poésie/Gallimard n°369). le florilège présent comprend 200 traductions de haïkus (3 par pages) de 40 auteurs différents antérieurs aux années 1950. Il est précédé d'une instructive petite histoire du haïku. Il est suivi de notes éclairantes et d'un index chronologique des quarante auteurs.

Je trouve que ce petit recueil est une bonne idée cadeau. Mais attention méfiez-vous du calendrier japonais qui ne correspond pas au nôtre. Ne soyez plus surpris comme je l'étais de trouver des kigo (mots de saison) qui ne correspondent pas à ce qu'on voit dans la nature comme des fleurs en hiver.

« Les saisons au Japon

Dans le calendrier japonais, les saisons sont définies selon un calendrier luni-solaire où les solstices et les équinoxes marquent les milieux de saisons. C'était également le cas dans la tradition européenne, mais le calendrier actuel place les solstices et les équinoxes au début des saisons. Pour les kigo chaque saison est divisée en trois périodes (début, milieu, fin) » (Wikipedia, article Kigo)

Printemps :

• Début : 4 février - 5 mars

• Milieu : 6 mars - 4 avril

• Fin : 5 avril - 5 mai

Été :

• Début : 6 mai - 5 juin

• Milieu : 6 juin - 6 juillet

• Fin : 7 juillet - 7 août

Automne :

• Début : 8 août - 7 septembre

• Milieu : 8 septembre - 7 octobre

• Fin : 8 octobre - 6 novembre

Hiver :

• Début : 7 novembre - 6 décembre

• Milieu : 7 décembre - 4 janvier

• Fin : 5 janvier - 3 février



*Issa (1765-1827)

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Métamorphoses d'un mariage

Comment ne pas s’attacher à ce chassé - croisé amoureux dense, empreint d’une mélancolie subtile, mélange historico - social - politique, riche de réflexions , «  L’histoire » , sorte de récit- confession , trois monologues maîtrisés , trois personnages , trois versions d’un même drame ?



Ce roman met en scène trois personnes : l’épouse amoureuse , belle, intelligente, honnête et cultivée, sensible, une bourgeoise issue de la classe moyenne , Ilonka, épouse délaissée et trahie, le mari Péter , un bourgeois aisé cédant à la passion, la femme au ruban violet , la domestique ambitieuse qui brise le couple ——Judit——-

Les monologues prenant le lecteur à témoin ou adressés à une amie , longtemps après les faits , donnent en premier la parole à Ilonka : elle tente de percer à jour et de conquérir son mari , inaccessible , occupé ailleurs ou indifférent, cette «  Solitude à deux » , cette froideur , ces convenances, le manque de sincérité et de naturel propres à la bourgeoisie , les Fameuses  «  apparences »un mur qui conduisit à l’échec.,



Ensuite Peter évoque ses deux mariages soldés par un échec , son enfance , sa jeunesse, ses voyages, son désir secret, son regret intense de ne pas être un écrivain ou un artiste .

Puis Judit , la servante devenue maîtresse de maison par son mariage avec Peter en secondes noces, elle a vécu une enfance misérable.



Au départ , une vie de domestique , oui , comme bonniche, affirme t- elle chez des bourgeois aisés qu’elle méprisait au plus haut point , tout en les enviant et les moquant avec une ironie amère doublée de cruauté et de froideur réfléchie, ce qui donne de longs paragraphes jubilatoires , qui dissèquent finement les antagonismes de classe .



Peter décrit longuement ses échecs conjugaux successifs, les travers de la bourgeoisie et les idées préconçues de l’époque pour les hommes.

L’auteur analyse le désarroi d’une bourgeoisie qui périclite , les sentiments et l’état d’esprit des protagonistes avec une finesse et une profondeur saisissantes, un jeu de miroirs cernant au plus près la Vérité des personnages, leurs états d’âme montrant la solitude des êtres qui s’enferment dans un carcan.



Il dissèque minutieusement la fin d’un monde et d’une société hiérarchisée —- le déclin inéluctable de la bourgeoisie Hongroise de l’entre- deux guerres, le climat d’une époque.

Une fresque sociale politique, sociale, métaphysique évoquant les mutations , les soubresauts et les changements qui suivirent la deuxième guerre mondiale .

J’ai beaucoup aimé ce roman psychologique qui rappelle Stefan Zweig et Schnitzler.: élégant, tendre , à la fois dans l’intimité des êtres et la mutation d’une société entière , posant des questions éternelles et de multiples interrogations avec une lucidité exemplaire .

Magnifique .

Encore un ouvrage qui dormait dans ma bibliothèque !



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Haïku : Anthologie du poème court japonais

Né de la rencontre de l'infini et du fugitif, le haiku est un instantané de vie fixé pour l'éternité.



Trois petits vers tout simples qui, le temps d'une respiration, provoquent une émotion, une sensation, une réminiscence.

Un émerveillement.



Du printemps à l'hiver, cette anthologie se découpe en quatre parties, précédées de quelques pages d'explications concernant ce court poème très évocateur qu'est le haiku, «explosion spontanée d'une fleur de sens».



« Fût-ce en mille éclats

elle est toujours là

la lune dans l'eau! »

(Ueda Chôshû)

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Haïku : Anthologie du poème court japonais



Voilà une façon très intéressante et pertinente de découvrir l'art subtil du haiku. C'est par le biais de cette anthologie que j'ai connu Zėno Bianu, qui collabore ici avec Corinne Atlan .





Quoi de plus logique que de présenter ces poèmes de l'instant par saisons ?Le terme utilisé est "kigo" et il paraît que les traditionalistes considèrent qu'un haiku sans kigo ou mot de saison n'en est pas vraiment un.Dans l'introduction, les auteurs nous font bien comprendre que la richesse et les sens multiples des mots japonais rendent la traduction assez complexe.Mais passionnante aussi.





Comment traduire l'éphémère, le fugace, quelle que soit la langue ? Comment exprimer cette " floraison spontanée d'une évidence", ainsi qu' il est si joliment dit ?



Au-delà d'un engouement occidental qui prend des allures de mode, de "c'est dans l'air du temps" ( bien adapté à ce type de poème, je trouve!), il faut reconnaître que le haiku attire, séduit, retient.



Souffle fragile

le haiku inspire

vibration de l'instant



Oscillant entre simplicité, philosophie de vie,exaltation de la nature mais aussi prosaïsme et humour,le haiku nous déroute, nous surprend, nous émerveille, par l'éclair de vérité, la fulgurance des sens qu'il ėveille en nous.Comme le magnifique écho qu'a eu en moi ce poème :



" Au clair de lune

je laisse ma barque

pour entrer dans le ciel"



Koda Rohan



Le clin d'oeil malicieux me plaît aussi, quand Issa écrit :



" Grimpe en douceur

petit escargot

tu es sur le Fuji!"



Le lecteur n'est pas sensible à tous les haïkus proposés, et c'est normal, chacun sa propre résonance, son ressenti particulier. Mais il reste , après lecture par touches, au fil des jours, une impression de sérénité, de repos de l'âme. Un effleurement de papillon, un frisson de vie...







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Un feu au coeur du vent



Déployant des poèmes depuis 1300 avant Jésus-Christ jusqu'à nos jours, cette anthologie permet vraiment de découvrir la richesse et la diversité des auteurs indiens.



On connait souvent Kabîr et Tagore, mais beaucoup moins tant d'autres poètes, comme Shankara ou Râmprâsad .Ce qu'ils ont tous en commun, c'est cette dimension cosmique, où l'homme est accordé au monde, au souffle, au chant védique, à la lumière. C'est aussi la sensualité , l'aspect charnel fusionnant avec les élans spirituels. Le réel cru et violent coexistant avec la douceur, l'élan du coeur. Cela reflète bien l'Inde tout en contrastes, multiple, déroutante.



Outre Tagore, le poète-monde, qui m'emporte dans ses chants, j'ai eu un coup de coeur pour Ayyappa Taniker et Nissim Ezekiel, plus proches de nous, du 20 ème siècle.



" Même quand la mort te hante

Garde le souvenir de la lumière " , écrit le premier.



Et d'Ezekiel, j'ai déjà cité le magnifique poème " un mot pour le vent" ( dont est extrait le titre de ce recueil).



J'ai beaucoup aimé aussi Jibananda Das, également moderne, dont le lyrisme sensuel enflamme l'imagination:



" Mon coeur s'emplit d'une odeur d'herbe

Du parfum du soleil inondant l'horizon.

D'un souffle agité, gigantesque, débordant,

Pareil au feulement de la tigresse en amour,

Et de l'ivresse bleue de la vie"



Superbe, non? Un trésor, en effet, cette poésie indienne.





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Poèmes à dire : Une anthologie de poésie contempo..

Poèmes à dire : Une anthologie de poésie contemporaine francophone



Voilà une anthologie qui veut nous en donner pour notre argent : un survol rapide du domaine poétique de langue française au XXe siècle. Je m'attendais pour être sincère à ce que contemporain ne commençât que dans les années d'après guerre (la seconde) mais non l'on remonte jusqu'à Claudel.

Mais rien de tel qu'une petite piqûre de rappel pour nous répéter combien le XXe fut poétique ! Cela nous permet de s'émerveiller à nouveau devant la beauté du poème L'Émigrant de Landor Road d'Apollinaire mais aussi quelques merveilleux textes d'Apollinaire, Breton, Char, Cocteau, Leiris, Prévert...

Mais aussi quelques découvertes comme - je n'en épingle qu'une à venir dans mes citations - : Abdellatif Laâbi et son poème Migration.

L'anthologie nous offre surtout, au travers d'une centaine de poèmes, l'opportunité de nous rendre compte ce qui a permis à cette poésie libérée de la métrique et la rime de rester poésie, de l'être encore plus grâce à la maîtrise de l'anaphore ou la répétition, au rythme plus vif, à l'inspiration plus vigoureuse.

Petit reproche : le format du recueil est trop dense pour de la poésie: les textes et même les auteur se suivent sans qu'on change de page comme si on voulait nous la vendre à rabais, cette superbe poésie qui, selon moi a besoin d'espace et de blancheur pour résonner comme une peinture abstraite a besoin de sa zone de repos pour l'œil.
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Haïku : Anthologie du poème court japonais

Ce recueil est parfait pour découvrir le Haiku grâce à ses pages de présentation en intro et ses explications à la fin du livre, juste avant la chronologie des auteurs.

On y retrouve des auteurs de la période d'Edo (1600 - 1868) à nos contemporains, il est donc très complet et aussi très varié dans les Haiku.

Il y a eu une volonté de thématiser par saisons et sujets, ce qui semble une bonne idée pour s'y retrouver mais qui m'a personnellement gênée car si on lit une double page dans son ensemble, on y perd la fraîcheur, dans le sens où on retrouve la grenouille, la luciole ou le cerisier en fleur toutes les trois lignes, brièveté du poème oblige!

C'est donc un recueil à picorer au hasard des pages et donc, à garder auprès de soi.
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Infiniment proche et Le désespoir n'existe pas

Je ne connaissais ce poète que comme traducteur , pour la très belle " Anthologie du poème court japonais". Je découvre un artiste puissant, original, cosmopolite et inspiré.



Ses poèmes coulent fluides, ils se chantent, d'ailleurs l'un d'entre eux a pour titre " Invocation". " J'ai toujours voulu mesurer le poème au souffle, façonner une sorte d'écriture orale", écrit-il.Il utilise souvent le principe de l'anaphore, comme autant de refrains d'un même c(h)oeur.



Le recueil, autre particularité, fourmille de citations d'autres poètes, auteurs ou musiciens ( le jazz est une de ses passions) et même certains poèmes leur sont directement adressés. Cela crée un univers riche, pluridimensionnel, généreux car l'auteur s'associe aux autres artistes, les célèbre, leur parle.



Il y a une douceur indicible, un élan de vie, même pour évoquer la mort, qui me touche dans ses vers, notamment dans le magnifique " Bleu de silence"



" Alors le vent parle

Il dit mille choses(...)



Il dit

je suis un silence bleu

invraisemblablement

bleu

le souffle

de ta note bleue



la colonne d'air

de ton coeur"



Ce livre est tout à la fois un tourbillon de mots, une escale de sérénité, une plongée dans l'intériorité, un souffle ouvert sur les autres et la vie.Un chemin de lumière où se régénérer...
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Haïku : Anthologie du poème court japonais

J'adore ce souffle poétique, cet envol éphémère vers la beauté, cette buée chaude qui s'efface aussitôt.



Souffle poétique

Instantané de l'esprit

Voilà l'haïku



Ici le thème principal est la nature. D'ailleurs les parties de ce livret sont construites en fonction des saisons.

Leur tournure peut être grave, pleine d'humour, reposante, violente, emplie d'amour, triste...



Printemps :

Sur le sable du rivage

à chaque trace de pas

le printemps s'allonge (Masaoka Shiki)



Eté :

Sur la terre comme au ciel

les cerisiers fleurissent -

et moi je tousse (Nomiyama Asuka)



Automne :

Monstre

il montre son cul rond

le potiron (Natsume Sôseki)



Hiver :

Un coup de hache

dans la forêt d'hiver -

l'odeur me prend (Yosa Buson)



Hors saison :

Dans l'assiette de verre

le cliquetis des arêtes -

une famille ordinaire (Nagashima Yasuko)



Le haïku, la plus courte des formes poétiques, est composée de trois phrases de 5, 7 et 5 syllabes.

Son origine est lointaine et remonte aux alentours de l'an 760, avec pour ancêtre le tanka composé de deux parties : la première évoque la nature, la seconde un sentiment ou une émotion. C'est cette première partie qui donnera naissance, sous une forme indépendante, au haïku.

Beaucoup plus tard, vers les années 1930, les poètes japonais se démarqueront de ce thème traditionnel ( la nature ou la saison) et s'inspireront de la société, de la politique...

Pendant la guerre de 40, le pouvoir musellera les anti- traditionalistes allant jusqu'à arrêter certains d'entre eux pour "entrave à la sécurité de l'Etat".

Après Hiroshima, le Japon se tourne peu à peu vers l'Occident. Les poètes anti- traditionalistes reprennent vie et les haïkus partagent alors les références culturelles occidentales. Des écrivains de toutes nationalités vont à leur tour adopter l'écriture de ces courts poèmes.



Et des lecteurs du monde entier admireront la légèreté de ces petites plumes emportées par le vent de l'esprit.
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Petit éloge du bleu

Zéno Bianu est né à Paris en 1950 c’est un poète, essayiste, il est passionné de musique, de Jazz et d’Orient, il est en ce sens l’auteur d’une œuvre extrêmement riche et variée ;

Dans ce Petit éloge du bleu » mélodieux et poétique Zéno Bianu convoque :

- les plus grands poètes : - Rimbaud, Eluard, Bataille

- les génies de la peinture, du Quattrocento avec le peintre Bellini « qui s’est voué au bleu », et fait « surgir la lumière du bleu » dans son retable « la Vierge et l’Enfant. »

Van Gogh et « son bleu iris » qui « met en scène une ondulation d’or bleuté. Il distille, presque tacitement, un trésor olfactif. »

- les notes bleues de la musique : le bleu du jazz « juste une note bleue une blue note, pour glisser insensiblement du bleu au blues. » Nous partons alors à la rencontre de Chet « Cause i was born to be blue … murmures-tu inlassablement. Parce que le suis né pour être bleu – bluesy, bleui, bleuté », de Parker, Coltrane et le grand Miles Davis ils sont aussi imprégnés de bleu, de « bleu suprême » tantôt douceur, tantôt « beauté violente, peut-être même la couleur de la poésie »… Hendrix lui-même affirmait ne plus jouer des notes mais des couleurs » - Il y a aussi le bleu de la nature et ses infinis variations : lacs d’un « bleu sourd » et profond, les océans : « la forêt bleue des grands fonds » et « le bleu en deçà du bleu » des hauts sommets de l’Himalaya. « Un espace au-delà de l’espace, unique sur la planète. Entièrement tendu vers la lumière.»

Cet hymne à la vie, à la nature, au bleu qui se fond dans la lumière et nous mène naturellement vers la spiritualité, la philosophie bouddhique « et si le bleu était la couleur même de l’esprit ? »

Cet essai de 94 pages est un délice il coule, harmonieusement au rythme des notes, des couleurs, il vous charme vous soule et vous entête : c’est l’éloge du « bleu. Rien que le bleu. Tout le bleu ; un emportement céleste. Une saturation de lumière. »

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Georges Melies le magicien du cinéma

Enfant déjà, Georges Méliès avait un goût incontrôlable et un vrai talent pour le dessin, la peinture, ainsi qu’un grand intérêt pour tout ce qui est lié à la féérie, au monde des rêves. C’est tout naturellement qu’il s’orientera vers l’univers de la magie dont il fera son métier.



En 1895, fasciné par l’invention des Frères Lumière et devant leur refus de la lui vendre, Méliès va mettre au point sa propre boite à images pour enfin laisser libre cours à sa fabuleuse imagination tout en se démarquant totalement de leurs réalisations.



« Dans les documentaires des frères Lumière, les locomotives entrent en gare de La Ciotat ou d'ailleurs. Chez Méliès, elles abandonnent les rails pour s'envoler vers les étoiles. Avec Méliès, le cinéma va devenir le septième art. »



Ses talents de magiciens seront primordiaux pour l’évolution de son travail. Il va devenir précurseur dans le domaine des effets spéciaux du cinéma et inventer la plupart de ces effets tels que la surimpression, le flou, le ralenti, l’accéléré ou encore le fondu enchaîné. Trucs et trucages n’auront plus de secrets pour celui qui fera construire le premier studio de cinéma.



« Dans son studio de Montreuil, qui ressemble à une ruche tant l’activité y est intense, il joue tous les rôles : metteur en scène, opérateur, scénariste, ensemblier, acteur, illusionniste, producteur, décorateur. Il sait tout faire. Il est partout à la fois. C’est un expérimentateur, un touche à tout de génie. »



Influencé par Jules Verne et H.G. Wells, il va réaliser son chef-d’œuvre Le Voyage dans la lune. Une version féérique qui trouvera, quelques années plus tard, un écho plus que favorable chez les poètes surréalistes comme Breton, Eluard ou Aragon.



La fin de son existence ne sera malheureusement pas à la hauteur de son incommensurable apport au monde du septième art…



Une fois de plus, il aura suffi de quelques pages pour que la collection Des graines et des guides publiée aux Éditions à dos d’âne m’embarque dans l’univers d’un réalisateur dont je connaissais finalement bien peu.


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Métamorphoses d'un mariage

C’est l’après-guerre, un pont vient d’être reconstruit entre Buda et Pest, qui avaient été à nouveau séparées par les bombardements allemands. Les deux villes sont en ruines. Une foule déguenillée, sale, affamée, tout juste sortie des caves où elle fuyait les bombes, le traverse dans les deux sens. Un individu dénote parmi elle : Peter, un bourgeois impeccablement vêtu tenant sur son bras un pardessus. Il incarne la dignité d’une classe menacée, d’un monde à l’agonie. Brusquement une femme se jette à son cou. C’est Judit, son ex-femme, la deuxième, l’ancienne bonne de ses parents. Ils se voient pour la dernière fois. La Hongrie sera bientôt aux mains des Soviétiques, l’espoir d’un monde nouveau anéanti. Peter est sur le point d’émigrer aux États-Unis, il est désormais de trop dans son propre pays.



Ce roman est leur histoire, celle de Peter d’abord, marié à Ilonka, dont il aura un enfant qui malheureusement ne vivra pas, secrètement attiré par Judit, une femme du peuple, née dans la misère, qui nourrit à son égard des sentiments ambivalents. Ilonka comprend vite, malgré sa souffrance, qu’elle ne parviendra pas à conquérir le cœur de son mari et le laisse partir. Le mariage avec Judit sera également un échec, partagé entre la vaine générosité de l’un et le ressentiment de l’autre. C’est l’histoire d’individus pris dans la tourmente d’une époque qui touche à sa fin, racontée par les différents protagonistes. Peter est attaché à défendre les valeurs de sa classe, son humanisme, la culture, l’éducation. Illonka s’efforce de jouer son rôle mais sent que Peter lui échappe. Pour Judit la bourgeoisie est figée dans une accumulation d’objets et de rituels, qui lui font dire que c’est très compliqué d’être riche, en opposition à une classe sociale qui lutte pour sa survie.



Mais très vite une nouvelle menace s’élève, prétendant résoudre cette fracture sociale en prenant le pouvoir au nom du peuple, l’instauration de la dictature communiste. Et finalement pour beaucoup, va s’imposer l’exil aux Etats-Unis où là aussi la démocratie et la liberté restent souvent des illusions mais qui laissent la possibilité de se faire une place au soleil.

Un très beau roman sur la décomposition d’un monde, où un personnage, l’écrivain, ami de Peter, semble le témoin silencieux de cette agonie et le double de l’auteur qui analyse ce glissement avec une grande lucidité. Malgré quelques longueurs, encore un très grand roman de Sándor Márai.

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Haïku : Anthologie du poème court japonais

Merci aux amis babélionautes de m'avoir conseillé cette anthologie. Je la trouve particulièrement riche et variée. Je découvre beaucoup d'auteurs contemporains mais aussi des classiques peu connus, bien référencés dans la bibliographie p 213.

A mon avis, il est préférable de lire l'introduction et la synthèse historique finale, à part, pour s'instruire. Et, de picorer, au hasard, dans l'anthologie, pour se laisser envahir par l'émotion.
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Haïku : Anthologie du poème court japonais

très belle anthologie formant elle-même un petit bonheur



A mon sens la poésie est un art - la littérature étant une technique - et j’avoue ne pas être sensible à cette forme artistique, seul le haïku, quand il titille ma sensibilité, a le don de me bouleverser au point de verser une larme.

Le haïku, lui, est à la fois art et technique. Son principal charme, en tous cas pour ceux de cette anthologie, traduits du japonais, étant son pouvoir évocateur des éléments de la nature, des saisons, de certains sentiments, de la futilité et de l’impermanence. Serions-nous japonisants que les sonorités, les rythmes, viendraient compléter la force de ces bijoux. Tous cela dans 17 syllabes, le temps d’un souffle.



Alors certain traducteurs souhaitant préserver ces dimensions vont faire abstraction de la contrainte syllabique afin de pouvoir choisir les mots et les sons les plus justes.

Qu’importe. Le résultat est là sous forme de cette magnifique anthologie dans laquelle nous naviguons doucement, entrainés de poème en poème par le petit fil ténu des saisons et des sujets.



Sous forme d’introduction, les auteurs nous font une belle présentation du haïku, de ses particularités et de sa force, de son imprégnation bouddhiste essentielle et, sous forme de postface, ils nous gratifient d’une courte histoire de cette forme si particulière de poésie.



Un très bel ouvrage, en édition de poche, dans lequel, néophyte ou amateur chevronné, trouvera son bonheur



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Haïku : Anthologie du poème court japonais

Car ils ont compris ce qu'était la sagesse, les japonais ont donné naissance à de réelles petites merveilles de la vie, de la nature et des choses: les Haïkus.

Une fois qu'on en a lu un, qu'on l'a ressenti, qu'on a humé une partie de son essence, on effleure alors cette sagesse unique, véritable pierre précieuse qui se fait rare de nos jours...
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Satori Express

Ce poète français d'origine roumaine est vraiment un touche-à-tout de génie, travailleur de l'écriture poétique, infatigable, pour son éclectisme artistique, il nous offre avec ce recueil une synthèse de son œuvre et de sa personnalité caméléon. Au travers de ses vers on voyage sous tous les continents, on rend hommage à toutes les stars du cinéma, de la musique ou de la littérature qu'il apprécie et on découvre surtout ce poète polymorphe à l'universalisme poétique altruiste, dévorant par une activité débordante tous les domaines des arts et les mettant en symbiose avec son esprit ouvert et généreux au service d'une poésie empreinte d'une spiritualité mentale intimiste et personnelle. Car sans contestation possible, sa rhétorique versificatrice nous emporte vers des mondes impalpables aux sources de l'univers et de la vie, entraînant le lecteur dans une sphère littéraire ou les mots résonnent comme des diamants bruts offrant une ode à la beauté ineffable, mais cependant bien réelle.
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