Ce jour-là, dans le camp, j'ai vu des hommes, des femmes, des enfants se vider de leur existence, et je suis mort avec eux. Plus exactement, je suis mort après, en sortant du camp. Je n'ai pas compris ce que je voyais dans le camp, parce ce qui avait lieu se situait au-delà du compréhensible, dans un domaine où la terreur vous conduit, et où elle vous fige. J'ai pris soin de ne pas mourir à l'intérieur du camp : je pensais aux deux juifs du ghetto, au serment que je leur avais fait.