AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SZRAMOWO


Il ne neigera pas cette année.

Le froid est sec et cassant. L’odeur du feu de bois remplit lentement l’air du soir, titille la fraîcheur échappée de la végétation.

Là, sur le seuil, entre le dehors et le dedans, entre la peau nue de la ville et les foyers emmitouflés, Sophia se tient debout sur le balcon, renverse la tête en arrière, inspire, ne veut pas laisser l’air sortir de son corps.

Sur les contours dentelés des maisons d’en face scintillent les décorations en LED. De leurs intérieurs lui parviennent des rires, des voix graves et légères, parfois une note de piano.

Sophia pense aux repas de Noël auxquels elle ne sera pas conviée.

Elle pense à sa mère. Morte l’année de sa retraite de la boutique, à l’époque une retoucherie, avant de la léguer à Sophia, lasse, dissimulant à peine sa crainte quant à l’avenir du commerce des bibelots fantaisie.

Elle pense à son père qu’elle n’a pas connu. La légende familiale attribue à sa mère une escapade amoureuse fulgurante avec un Grec, ouvrier immigré engagé au chantier de la ville à l’époque. Sur quoi la principale intéressée a toujours préservé un sourire mystifiant, l’autre : présumé imaginaire. À chaque âge, le vide a pris une forme différente, forgée au gré de colère, douleur, chagrin, curiosité et regret.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}