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Critiques de Sacha Sperling (72)
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Mes illusions donnent sur la cour

Sacha a quatorze ans et est élève de troisième. Enfant de parents connus et divorcés, habitant le sixième arrondissement de Paris et appartenant à la jeunesse dorée, il nous raconte ses frasques en compagnie notamment d’Augustin, avec qui il goûte aux « joies » du sexe, de l’alcool et de la drogue. ● Entièrement écrit au présent de l’indicatif avec des phrases brèves, le récit se lit bien et rapidement. Même si certaines pensées se veulent profondes, et s’il raconte une descente dans un enfer au petit pied, le texte est léger. Il n’y a rien de très nouveau ici, que ce soit au niveau du style ou de ce qui est raconté, mais le texte a un certain charme, peut-être plus adapté à un lectorat lui-même adolescent.
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Le fils du pêcheur

« La fiction, c'est la part de vérité qu'il existe en chaque mensonge. » (Stephen King)





« le fils du pêcheur » (Robert Laffont, 2021) est la troisième autofiction de Sacha Sperling depuis la parution, en 2009, de « Mes illusions donnent sur la cour », alors que l'auteur avait seulement dix-neuf ans, récit encensé par la critique. Frédéric Beigbeder écrivait lors de sa parution « c'est le « Bonjour tristesse » de la rentrée. »»





Il s'agit, aujourd'hui, de la narration croisée, passée et actuelle, de l'histoire de deux amours toxiques et dévastatrices - la drogue, l'alcool, la maladie, la dépression, la mort, les questions matérielles et financières perverties - à Paris entre Mona et Sacha, trentenaires, d'une part, et ce dernier - lorsqu'il quitte son amie et la capitale pour rejoindre sa Normandie natale - et Léo, vingt-ans, d'autre part, son deuxième amour.





« J'ai été amoureux deux fois », écrit l'auteur.





Un roman est rarement le fruit de la seule imagination ; il convoque toujours la mémoire. La composition de la recette est ensuite affaire de raffinement entre ces deux ingrédients. Mais que penser et que croire du roman mêlant la fiction et la réalité autobiographique, a fortiori d'un auteur âgé de dix-neuf ans ? « L'impudeur ET la délivrance de l'autofiction » écrivait, en 1999, un critique littéraire au Monde.





Sacha Sperling, enfant de réalisateurs de cinéma, est doué pour inventer des histoires - qui au fil des autofictions se répètent à l'envi à travers le héros de son récit - lui-même - un « gamin » geignard, paresseux, flegmatique et apathique.





Le récit est incontestablement très bien écrit. Comment exiger davantage aujourd'hui au coeur d'une nouvelle littérature très médiocre ?





L'intrigue, dont on peut déplorer la lenteur durant la première moitié du livre, laisse quelquefois perplexe. À cet égard, on aimerait connaitre le sens des propos de l'auteur au début du récit, repris sur la quatrième de couverture : « j'ai détruit le mec que j'aimais ».





Ce n'est pas l'impression que nous laisse le roman à la fin de la lecture. Pourtant, cette question n'est pas un point de détail. Elle serait presque essentielle à la cohérence du récit si l'on considère que dans la liaison amoureuse entre Sacha et Mona existaient en germe les problèmes que l'on rencontre – renforcés - dans celle entre Léo et Sacha.





Et c'est pourquoi le dénouement de l'histoire entre ces derniers laisse perplexe quant à la portée « auto-fictionnelle ».





Une fin bâclée ou une impasse ? Une impasse, surement, dans laquelle, d'ailleurs, Sacha - bébé et trentenaire geignard – s'est toujours enfermé. Et le piège de l'auto-fiction semble rattrapper Sacha Sperling. Où se situe la frontière entre la réalité et la fiction, le mythe du double littéraire ?





Sacha écrit : « j'ai été amoureux deux fois… Je les ai aimés pareil. Je veux dire aussi fort… ». Rien n'est moins sûr, car Sacha ne semble pas connaitre le sens du mot « Amour ». Quand il exige de sa thérapeute qu'elle lui donne des mots sur ses maux :





« je veux des mots ». De guerre lasse, le spécialiste est sans appel : « instabilité émotionnelle. Faille égotique… Troubles narcissiques… peur systématique d'abandon… Angoisses paranoïdes, renforcées par la prise constante de stupéfiants. Tendance à la dépression… »





Alors qui a détruit l'autre ? Et si Sacha, tout simplement, ne s'était borné qu'à révéler ses troubles psychiatriques, réels ou fictionnels ?





Dans quelle mesure cette relation n'a pas été que la seule conséquence de l'unique schéma affectif et amoureux invariablement connu et idéalisé de Sacha, depuis toujours ? Sacha n'est-il pas le seul artisan de sa propre infortune ? N'a-t-il pas reproduit ses errements, ses turpitudes et inconduites pour, en définitive, se détruire lui-même avant de rejeter la responsabilité sur les autres, sa mère, son père, Mona, Léo… ?





La réalité ne dépasse-t-elle pas la fiction ?





Quoi qu'il en soit, « le fils du pêcheur » - à la suite des précédentes auto-fictions de l'auteur - est un très bon récit, remarquablement bien écrit, que je recommande vivement.





Bonne lecture.





Michel






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J'ai perdu tout ce que j'aimais

Ce jeune homme de vingt-trois ans a publié un roman quelques années plus tôt, qui lui a valu un succès rapide (grâce à quelques coups de pouce ?), mais cela n'a pas plu à tout le monde. De retour en France après un break à Los Angeles, le voilà poursuivi par un corbeau. Menace réelle ou paranoïa ?



On n'imagine pas à quel point la vie d'un pauvre petit garçon riche peut être épuisante. Que de responsabilités et de décisions à prendre ! Dormir ou s'avachir devant la TV ? Coca ou Corona ? Herbe ou coke ? Xanax, Valium ou Lexomil ? Aller en boîte ou faire la fête chez des copains ? Se 'mettre au bout de la bite' (sic) son ex- ou une inconnue ? Faire les courses pour remplir le frigo ou se contenter de Krisprolls ? Rester pâlichon ou faire des UV ? Porter une Breitling ou une Rolex ? Quelle voiture choisir pour faire des pointes de vitesse ?



Voilà le genre d'atermoiements que l'on subit ici, sur plus de quatre cents pages faciles et rapides à lire mais totalement dénuées d'intérêt à mes yeux. Le récit est largement autobiographique, auteur et narrateur mènent la même vie, portent le même nom, leurs livres publiés aussi.

Sperling n'a pas eu à aller loin pour trouver l'exemple d'un quotidien aussi creux et d'un univers à ce point superficiel. Pour ferrer le lecteur, ou tout au moins l'inciter à finir l'ouvrage, l'auteur a saupoudré ces banalités d'un peu de suspense autour d'un personnage mystérieux. Tout cela pour aboutir à un dénouement grotesque et facile, classique.

En quelques mots : un roman nombriliste, plat, ridicule.



Certes, avoir des parents riches, célèbres, influents dans certains milieux (coup double ici avec papa et maman) n'empêche pas d'avoir du talent. Hélas, l'environnement 'qui va bien' ne crée pas le génie non plus.

Petit S. deviendra grand écrivain ? Il semble vouloir marcher sur les traces de Beigbeder et de Zeller qu'il évoque en début d'ouvrage. Reste à mûrir, trouver un style et des idées, autre chose que des anecdotes personnelles inspirées par un ego démesuré. En attendant, il y aura les bonnes fées... Merci Papa, merci Maman, tous les ans il voudrait qu'ça r'commence - pas moi.

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Mes illusions donnent sur la cour

Je crois bien que c'est la première fois que je lis un livre sur l'adolescence qui retranscrit aussi fidèlement les états d'âme que l'on a à cette époque.

La jeunesse de l'auteur y est peut-être pour quelque chose mais tant mieux. C'est très bien écrit. L'auteur réussit parfaitement à nous faire ressentir cette mélancolie si caractéristique de cette époque de la vie.

A moins une, je me retrouvais allongée dans ma chambre d'ado l'esprit dans le vague fixant mes posters de Nirvana.
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Le fils du pêcheur

Première rencontre littéraire avec Sacha Sperling, un jeune auteur français à la carrière prometteuse. J’ai reçu ce livre gratuitement dans le cadre de l’opération Masse critique de Babelio, qui propose chaque mois une sélection de titres à découvrir et à chroniquer. Il faut dire que celui-ci a particulièrement attisé ma curiosité par son synopsis frappant et original, qui rappelle peut-être un peu les premières phrases hachées du grand Albert Camus dans L’Étranger. « Au cours des dix dernières années, j’ai été amoureux deux fois. Elle s’appelait Mona, il s’appelait Léo. J’ai vécu avec elle à Paris, avec lui en Normandie. J’ai été en couple pendant sept ans avec elle, avec lui pendant sept mois. Je les ai aimés pareil. Je veux dire, aussi fort » : c’est beau, c’est fort, ça donne envie d’en apprendre plus.



Dans Le fils du pêcheur, l’auteur nous ouvre son coeur sans pudeur et particulièrement sa vie amoureuse et intime. En couple depuis de nombreuses années avec Mona, les deux jeunes gens essaient de bâtir une famille et de concevoir un enfant… en vain. Les faux espoirs s’enchaînent, couplés au décès tragique du père de Mona, qui fait voler leur couple en éclat… ou peut-être pas totalement. Mona et Sacha restent en contact, se guettent à distance, s’attendent mutuellement, espèrent peut-être reconstruire quelque chose un jour ou l’autre. Mais la vie, elle, n’attend pas. Retiré en plein milieu de la campagne, Sacha fait la rencontre de Léo, le fils du pêcheur, le garçon du voisin. Coup de coeur immédiat entre ces deux hommes que tout oppose, qui vont se découvrir progressivement et vivre une histoire d’amour cachée, en dehors des sentiers battus.



Je ne saurais dire si j’ai apprécié ou non cette histoire. Ce serait d’abord juger la vie de l’auteur, ce que je ne souhaite pas. En revanche, je peux dire qu’elle m’a perturbée, tout autant que l’écriture de Sacha Sperling, très belle, aérienne, avec laquelle on se laisse facilement embarquer, mais que j’ai finalement trouvée détachée, assez froide, protocolaire. Il nous parle de sentiment, d’amour, de fusion, de passion, en nous laissant quand même à distance, nous empêchant de ressentir toutes ces émotions. Une ambivalence qui m’a causée quelques désagréments : je suis restée hermétique à l’histoire, ne réussissant pas à m’attacher aux personnages, à ressentir leurs émotions, ni à me plonger totalement dans le récit. Enfin, sans pour autant m’être totalement ennuyée, j’ai trouvé que certains passages s’étiraient en longueur, devenant presque pénible à la lecture. Finalement, il ne se passait pas grand chose durant les presque 350 pages de ce roman…



Un récit personnel et pudique, sans prétention. Une autofiction intéressante, particulièrement bien écrite et originale, qui manque quand même de profondeur et recèle des passages assez longs.
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Le fils du pêcheur

J’aimerai… faire de grandes et belles phrases bien construites pour vous parler de ce livre. J’aimerai vous dire que je l’ai apprécié. Non, ce n’est pas le cas. J’ai hésité sur le genre dans lequel je devais le classer. Roman ? Roman autobiographique ? Autofiction ? Il correspondrait plutôt à cette dernière case, comme d’autres titres écrits par Sacha Sperling – pour ne pas dire comme tous les autres titres.

Il est question ici de passion amoureuse, et le ton est donné dès le départ : « J’ai vu la femme que j’aimais se détruire. J’ai détruit le mec que j’aimais. » Encore faut-il être à la hauteur du programme ainsi donné, et je me suis dit, tel Félix de Vandenesse le héros du Lys dans la Vallée, remis à sa place par la comtesse de Manerville, Sacha Sperling, le narrateur-personnage principal, se donne une importance qu’il n’a pas, surtout, à mon sens, pour Léo, le fils du pêcheur qui donne son nom au roman. Il avait rencontré Mona dans J’ai perdu tout ce que j’aimais (déjà, ai-je envie de dire – le roman date de 2013), il montre la lente destruction de la jeune femme, accro à diverses substances, dans cette oeuvre. Pour avoir lu plusieurs titres signés Sacha Sperling, j’ai l’impression qu’il ne cesse de nous conter sa destruction, nécessaire pour qu’il construise une oeuvre littéraire. Il me fait penser à un personnage de Boris Vian, incapable d’écrire s’il ne souffre pas.



Oui, je pense beaucoup à d’autres romans en lisant la prose de Sacha Sperling, ce pauvre petit garçon parti se réfugier dans la maison familiale, ce gamin qui a fait sa première crise d’angoisse à vingt ans, qui depuis a pris des substances chimiques légales (les tranquillisants) ou illégales et qui attend le salut de son psy – quand il ne le cherche pas, encore et toujours, dans la fuite.



Même si le roman est bien écrit, j’ai l’impression, pour la fin de ma chronique, de recourir à nouveau à des clichés. Avoir un enfant, quand on veut redevenir un enfant, quand on part à la recherche de l’enfant que l’on a été, et que l’on a perdu de vue parce que l’on a voulu grandir trop vite, n’est pas véritablement possible. Lui et Mona sont à la croisée des chemins, Mona qui peine à rendre visite à son père malade, Mona qui finit par perdre son père. Sacha, liée à sa mère, mais pas tellement à son père. Léo, défini avant tout par son lien avec son père, et qui va devenir père à son tour.

Le fils du pêcheur ? L’histoire d’un pauvre petit garçon riche.

Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour ce partenariat.
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Histoire de petite fille

Mona ne passera pas sa vie à Paradise Hill, dans la banlieue de San Diego. Ici, l’horizon est trop bouché pour une ado de seize ans. Misère, ennui, alcool, drogue ou prostitution, le choix est limité. Surtout avec une mère qui a le feu au cul et un beau-père qui ne pense qu’à vous sauter. Alors Mona s’organise comme elle peut : Un petit ami dealer qui lui a fait perdre sa virginité à treize ans, un agent immobilier de quarante balais raide dingue d’elle pour l’entretenir. Et un jour, la fugue vers Los Angeles après un passage chez une copine majeure pour lui piquer ses papiers d’identité. Mona se teint en blonde, pose sur ses yeux des lentilles bleu clair et se prénomme dorénavant Holly. Sa rencontre avec un producteur de films porno lui ouvre les portes de la célébrité. Holly devient un phénomène et rassemble rapidement plus d’un million d’abonnés (payants) sur le site de son mentor. Elle donne de sa personne, accepte toutes les pratiques et affole les compteurs. Du jamais vu. Holly est riche et célèbre. Mais Holly a un autre plan. Machiavélique…



Attention, ça secoue. Furieusement. J’ai d’abord cru avoir affaire à un romancier américain. Mais Sacha Sperling est bien français. Un gamin de 25 ans, un « fils de » (Alexandre Arcady et Diane Kurys), qui m’a mis KO pour le compte avec son histoire de petite fille. Un roman choral où l’Amérique en prend pour son grade. C’est cash, sans concession, cynique. Holly n’est pas une victime et Sperling ne veut pas nous faire pleurer sur son sort. Les scènes hard sont sordides mais la gamine fait preuve d’une lucidité permanente qui force l’admiration. Elle déteste ce qu'on lui fait subir, mais elle encaisse, une idée dernière la tête. Elle sait ce qu’elle fait, elle sait ce qu’elle veut, elle sait où elle va et elle sait qu’il va lui falloir souffrir pour y arriver : « Un an dans le porno, c’est comme dix ans ailleurs. Pire que de compter en années de chien. Ça marque le corps, la peau. Ça détend tout. Ça abîme… ».



Un roman sans complaisance qui vous file des hauts le cœur. J’ai aimé ce style direct, épuré, à l’os. Une success story tragique, glaçante, qui fascine et horrifie. L’histoire d’une « fille vide à l’ère du vide », l’histoire d’une fille qui se « voulait un destin. N’importe lequel ».


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J'ai perdu tout ce que j'aimais

J'avais adoré le premier Sacha Sperling parce que c'était un jeune minet parisien, pas trop moche, qui racontait cette histoire d'aventure homosexuelle avec pas mal de talent pour un gamin de son âge. J'avais apprécié son second roman, bien que moins puissant, plus onirique, telle une fable des banlieues.



Il nous revient très en forme en cette rentrée littéraire avec un roman à mi-chemin entre le récit autobiographique et la fiction, où ses amitiés fragilisées par l'exposition de son premier roman prennent des allures de thriller.



Un roman bien mené, surprenant mais agréable, une fois de plus dévoré en quelques heures. Et c'est probablement le seul reproche que je pourrai lui faire : les Sperling passent toujours trop vite.

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Le fils du pêcheur

Un livre qui m'a fait sortir de ma zone de confort.

J'ai eu beaucoup de mal avec la dynamique décrite où l'amour semble toujours étroitement lié à la souffrance.

En revanche, j'ai trouvé que la plume de l'auteur était très juste et je pense que c'est pour cela que je me suis sentie mal à l'aise, comme un témoin impuissant face à une personne en danger.

Enfin, j'ai été très touchée par la manière dont sont décrits ici la solitude et l'enfermement (tant physique que mental).

Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Le fils du pêcheur

Je ne connaissais pas cet auteur ni sa filiation, pris au hasard à la bibliothèque je n'ai pas été déçue. Livre autobiographie sur une période de sa vie, Sacha nous relate sa relation amoureuse mais nocive avec son jeune voisin Leo dans sa maison de campagne pour oublier son autre amoureuse restée à Paris s'autodetruisant après la mort de son père et le fait de ne pouvoir avoir un enfant.

L'écriture est belle, incisive, la description d'une descente en enfer est parfois crue mais on la perçoit parfaitement.

Une belle découverte.
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Mes illusions donnent sur la cour

En période de rentrée littéraire, il est difficile de sortir du lot quand on publie son premier roman, et que la presse s’obstine dans les grandes largeurs à critiquer les titres des auteurs les plus attendus. Sacha Sperling, « fils de« , voit pourtant son premier roman publié chez Fayard à tout juste dix-huit ans.



Plongé dans ce qu’il convient aujourd’hui d’appeler la « jeunesse dorée » des beaux quartiers parisiens, le lecteur fera la connaissance de Sacha, un jeune adolescent d’à peine quatorze ans, étudiant en troisième dans un collège bien fréquenté.



Il rencontrera au hasard d’un voyage Augustin, un garçon de son collège un peu plus âgé que lui. Entre eux s’établira une complicité teintée d’admiration et de désir, qui deviendra plus qu’une simple amitié. Sacha est perdu, amoureux, sous l’emprise complète d’Augustin, et ne vit que lors de ses soirées en boîte où il découvre les filles, l’alcool et la cocaïne.



On pourrait voir dans ce roman « à l’américaine » une version tricolore d’un Bret Easton Ellis, où se mélangent les corps, les sexualités et les abus chez une jeunesse s’ennuyant de la vie, baignant dans le confort et l’argent de parents trop occupés à les négliger. Pourtant, j’y vois surtout l’histoire d’un adolescent éperdument amoureux d’un garçon mystérieux, sombre et sûr de lui, qui par amour se laisse emporter vers un monde qui ne lui convient pas, et finira par le détruire. Une histoire belle comme douloureuse, une plume qui sait transporter et émouvoir, et qu’on surveillera avec attention.
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Le fils du pêcheur

Indéniablement, l’écriture est sublime. Une véritable dissection du sentiment amoureux et de sa destruction.

Les mots frappent, les phrases bouleversent.



Malgré tout, on reste loin du héros, trop passif face à sa vie qu’il contemple comme un film.

Ébloui par la plume, frustré par l’histoire.
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Histoire de petite fille

Histoire de petite fille, histoire à dormir debout, ou plutôt à cauchemarder allongée, parmi les feux de la rampe.



Une jeune fille de 13 ans, Mona, s'enfuit d'un foyer étouffant, entre mère dépravée et beau-père pervers. Direction Los Angeles, avec, au volant, son vieil amant, Joe, fou d'elle.



Elle, elle prend la poudre d'escampette, au milieu des ailes des anges et des aigles de la ville, vole l'identité d'une autre, se teint en blond platine, et patine jusqu'aux studios d'un producteur de pornos.



Là, c'est la gloire-vaseline, le fric facile vomi par tous les orifices. Jusqu'à ce que Joe, après deux années d'errance, retrouve Mona-Kim, et la menace de tout révéler.



Mineure détournée, retournée, retrouvée, renversante: un roman comme les autres, pas très bien écrit, pas très bien décrit, parfois trop violent, trop dégoûtant, mais qui pourtant, ne laisse pas indifférent, peut-être parce qu'il saisit aux tripes nos désirs enfouis de Lolita dévergondée.
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Le fils du pêcheur

Cinquième livre pour Sperling, mais troisième autofiction, où l'auteur n'en finit pas de dérouler son spleen d'enfant gâté/dépressif/drogué sur un ton des plus geignards. Il n'a pas d'amis, ses histoires d'amours sont désincarnées et destructrices, on lui donne des centaines de milliers d'euros pour écrire un scenario tiré de son premier livre, mais il hésite, et horreur, il a pris dix kilos en dix ans. Nous retrouvons donc notre Sacha au moment où il s'enfuit dans une maison en Normandie appartenant à sa mère (qui l'a rachetée à Gainsbourg). Là il entretient sa dépression, n'écrit rien, et finit par rencontrer Léo (le fils du pêcheur d'en face donc) avec qui il entretient une relation d'amour/haine et sexe/violence, tout en racontant son histoire passée et ratée avec Mona (même prénom que l'héroïne de son roman précédant d'ailleurs). Tout ceci est très long, très convenu, très pénible. On a du mal à comprendre comment cet auteur peut bénéficier d'encore tant d'indulgence de la part de ses éditeurs en produisant des livres aussi vains...
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J'ai perdu tout ce que j'aimais

e roman, le troisième de son auteur, repose sur un concept intéressant : que se passe-t-il quand on écrit un roman autobiographique après ? Après le succès ? Après que tous les médias ont trouvé votre œuvre formidable, si criante de vérité, et vous ont désigné comme le nouveau petit prodige de la littérature ? Surtout, après que vos amis ont pu voir leur vie intime étalée noire sur blanc ?

Et bien, il ne se passe pas grand chose, si ce n'est un coup de théâtre littéraire,à la fin du roman, que certains résumés dévoilent déjà. Le jeune écrivain, qui a réalisé ses rêves, peine à écrire de nouveau. Il tente de s'acclimater à la dure vie parisienne - pas facile quand la femme de ménage fait n'importe quoi avec vos affaires. Il revoit ses amis, un peu, mais ne parviennent jamais à se dire ce qu'ils ont sur le coeur. Ils lui reprochent de ne pas l'écouter, ou de trop l'écouter. Après tout, qui sait s'il n'est pas en train, pendant qu'ils sont au restaurant, de prendre mentalement des notes pour son prochain roman ?

Ils ont changé, tous, et le narrateur essaie de nous faire comprendre que l'un d'entre eux a radicalement changé. N'exagérons pas. Aucun n'est SDF, aucun n'est inscrit à Pôle emploi, aucun n'a des enfants à charge. Ils ont des voitures de luxe, participent à des fêtes, boivent, se droguent, ont des relations sexuelles. Tout ceci n'est pas très important pour eux. Tout ceci est d'une vacuité folle.

Oui, la vision est déprimante, celle de cette jeunesse dorée qui a beaucoup, n'est pas très heureuse, mais s'accommode très bien de tout ce qu'elle a. La solitude de chacun m'a marqué, parce que personne ne se préoccupe réellement du bien être des uns ou des autres. Même les parents de Sacha ne s'inquiètent pas véritablement si leur fils ne répond pas au téléphone, ou s'il leur dit qu'il ne va pas bien. Cependant, je ne me suis jamais sentie touchée. Sacha est trop égoïste, trop imbu de lui-même pour que je m'inquiète pour lui - et sa paranoïa n'est qu'une des expressions de son égocentrisme.

Au fond, le personnage le plus intéressant est Augustin, l'ami trahi par le premier roman, parce qu'il est totalement absent de ce roman. Une grande explication entre lui et Sacha auraient sans doute paru trop banale au jeune auteur. Cette absente peut s’interpréter de plusieurs manières. Augustin n'est plus la "muse" de Sacha (qui n'est gay, aime-t-il à le rappeler), ou bien il a tourné la page, avec une sagesse que peu partage.

Qu'est-ce que ça m'a apporté d'écrire ? dit Sacha Sperling. Je voudrais simplement avoir des gens qui m'aiment.

Après ce roman, je me demande bien comment le jeune auteur pourra rebondir. Peut-être ne pourra-t-il pas, et s'orientera-t-il vers un autre domaine artistique.
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Les coeurs en skai mauve

Jim loue des vidéos au Globe Movies. Lou rêve son image à la télé.



Jim est un cow-boy, Lou sa Baby-Doll.



Sous les néons de Vegas/Clichy, sur la Route 66 entre Lisieux et Rennes, au volant d’une Cadillac bien française ils vont tenter ensemble cette fuite en avant, vers la conquête d’une Amérique fantasmatique, vers eux deux, vers l’abandon.







Sacha Sperling signe avec Les coeurs en skaï mauve son second roman et confirme sans peine le génie littéraire qu’avait salué la scène critique pour son premier ouvrage Mes illusions donnent sur la cour.



Le style est vif, presque brutal tant il est percutant. Résolument moderne fourmillant de références, le roman s’assemble autour de phrases courtes, presque épurées de toute ponctuation. Sorte d’ultra-poésie déchainée. Les mots s’alignent, avec une maitrise saisissante. Assassins efficaces au service d’une cause remarquable. Le sens du verbe de Sacha Sperling est tout bonnement ahurissant.



Les coeurs en skaï mauve est un roman mirage, que peuplent des Buffalo Grill d’autoroutes aux allures de saloon et où le sable du désert vient caresser les platanes.Dans un Paris protéiforme, ce road-movie donne vie à des personnages denses et profonds. Adolescents attardés, embrumés dans des fantasmes d’ailleurs, éphémères papillons qu’ils sont. Et on se perd à croire avec eux sous les néons, que peut-être ensemble ils oublieront.



Jusqu’à cet épilogue brutal. Jusqu’à ces dernières lignes, ces derniers mots, la poésie est reine, l’émotion grandiose et l’illusion parfaite.



Les livres de Sacha Sperling sont des parenthèses. Délicat d’en parler tant ils se ressentent plus qu’ils ne se racontent. Mes illusions donnent sur la cour m’avait séduit. Les coeurs en skaï mauve m’a subjugué !
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Le fils du pêcheur

Je viens de finir le livre Sacha Sperling " Le fils du pêcheur" que j'ai reçu avant sa sortie et je dois dire que je n'ai pas été déçue. Au delà, de l'écriture que j'ai trouvée sublime et fluide, c'est surtout l'intrigue qui m'a emportée. L'auteur nous plonge au coeur de deux histoires d'amour. L'une au passé avec Mona, sa fiancée depuis 7 ans avec qui les choses ont mal finies. L'autre au présent nous raconte sa rencontre avec Léo, le fils du pêcheur. L'auteur nous plonge dans cette passion entre amour, sensualité, violence et emprise. A chaque page, on découvre des images fortes qui nous marquent au fer rouge, des phrases qui nous donnent envie d'attraper un carnet pour les noter. Sperling nous fait vivre ce rapport "en direct", comme si nous en étions les témoins. Dès la première page, on est pris. On entre dans ce récit et on ne veut plus en sortir. C'est un livre qui raconte le mal-être, l'espoir, les doutes mais surtout, l'amour sous toutes ses facettes, des plus belles au plus terribles... On referme le livre en ayant l'impression d'avoir vécu quelque chose de fort. C'est un livre que vous je recommande vivement, pour le style et pour le sujet.
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Les coeurs en skai mauve

J'étais tombé amoureux de Sacha Sperling avec son précédent et premier roman, Mes illusions donnent sur la cour, aussi ne pouvais-je pas passer à côté de ce second livre, Les coeurs en skaï mauve.



On est dans un Paris beaucoup moins glam', Sperling a troqué la jeunesse dorée à la Easton Ellis pour aller à la rencontre de la jeunesse désoeuvrée, de celle qui survit dans sa vie, armée d'un petit job alimentaire, d'une vieille voiture, et de rêves d'évasion. Jim est un cowboy, nous dit Sperling. C'est un jeune adulte un peu paumé, qui plaît aux nanas, mais n'a aucune consistance.



Il rencontre Lou, et entre Lou et Jim, c'est quelque chose. Elle est la bimbo sur laquelle tout le monde se retourne, elle aime qu'il l'aime, qu'il la désire, et elle aime son attitude étrange, un peu effacée, son manque d'objectifs. Il aime la douceur de sa peau, la sentir à ses côtés, il aime la regarder ignorer le regard des autres garçons.



Lou et Jim, c'est à la fois trop beau et trop compliqué pour durer. Ne cherchez pas d'histoire dans Les coeurs en skaï mauve, car il n'y en a pas vraiment. Sur fond de cette histoire de deux jeunes un peu paumés, Sperling se plaît à digresser à l'aide de figures de style souvent incompréhensibles mais donnant une certaine patte à l'histoire. Une histoire un peu grise, qu'on imaginerait se tenir dans les années 70, par un jour de ciel gris.



Étrangement, Les coeurs en skaï mauve se laisse lire, mais beaucoup trop vite. On regrettera les marges immenses sur chaque pages, les chapitres de deux pages, les pages blanches à tout bout de champ. Pour un peu, ce serait presque une longue nouvelle.
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Mes illusions donnent sur la cour

Sacha, 14 ans, entre en classe de 3ème. Enfant d'un couple divorcé, il habite le 6ème arrondissement de Paris et passe ses vacances à Deauville. Bref, nous voilà en pleine immersion dans la jeunesse dorée parisienne.



Alors qu'il commence cette année en mode dilettante, il croise la route d'Augustin, véritable tête brulée. Entre les 2 jeunes hommes, une amitié-amour-passion, se dessine assez vite.



Avides d'expériences, la drogue, l'alcool, les filles et les soirées rythment peu à peu leur quotidien et les éloignent de la réalité et de ses désagréments.



Les moments de lucidité permettent d'entrapercevoir le mal-être d'un ado dont les parents ne s'occupent pas beaucoup et qui a du mal à trouver un sens profond à sa vie.



Mon avis :

J'espère pour lui que la vie qu'il raconte ici est fortement romancée parce que c'est d'une tristesse !!! Pendant tout le roman, j'ai eu du mal à croire qu'on soit en train de me raconter la vie d'un môme de 14 ans.



Ok sex, drug & rock'n roll, rien de très nouveau.

Mais le tout à 14 ans, avec en prime une vie sans repère... et des parents s'inquiétant mais sans pour autant agir... Tout cela me parait bien hallucinant et m'a plongé dans une sorte de désarroi tout au long de cette lecture.



Certes, la plume est prometteuse.

Certes, il rend très bien compte de l'état de perdition dans lequel on peut être à cet âge là et il a un regard très adulte sur le monde qui l'entoure.

Mais pour le reste, c'est très cliché quand même.



Pour résumer, j'ai lu un croisement de Lolita Pille et de Bret Easton Ellis mais sans le talent de ce dernier.

Résultat, pour moi ça fait flop.



L'autre théorie de ce flop c'est que je suis devenue une vieille bique bien trop cul cul la praline. Pas impossible non plus comme théorie !!!



Mais il y a du talent au milieu de tout ça et la suite sera sûrement plus intéressante à bien des égards.
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Mes illusions donnent sur la cour

Je n'y croyais pas en ouvrant Mes illusions donnent sur la cour , j'avais peur de lire un roman provoquant sur l'alcool, la drogue, et tout ça dans un milieu où l'argent n'est vraiment pas un problème, (un romans à la Lolita Pille).. Bien sur, il y a de ça mais pas seulement. L'écriture n'est pas si mal. L'intérêt réside surtout dans la description de l'adolescence, ses émois et ses illusions ; et bien sur ses passions destructrices.
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