Une nuit, ils firent l'escalade de Montségur. Ils étaient seuls dans ce repaire d'aigles sous un ciel criblé d'étoiles. Il sembla à Erich Sebastian que le monde tournait autour du vaisseau céleste. La montagne était face à eux, puis le creusement des plaines. Un océan de feux roulait au loin. Les pierres s'effondraient sous les pas. Des oiseaux, surpris, s'enfuyaient dans un claquement d'ailes maudites. Erich Sebastian rêvait de bûcher, d'ascèse, de méditations dans le vif des nuits stellaires. Ils y restèrent la nuit. Ils voulaient voir le jour arriver, ce feu qui viendrait couronner les heures de vigie au sommet du chicot céleste. p 178