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Citation de Ledraveur


LA SALLE DU CRÂNE
Située dans le prolongement de la salle Hillaire, la salle du Crâne attire l'attention par les dizaines d'ossements et de crânes d'ours des cavernes qui en jonchent le sol, dont certains semblent immergés sous une gangue de calcite. Sentiment de mystère encore renforcé par la présence, au centre de la salle, d'un bloc rocheux détaché de la voûte, sur lequel a été posé l'un des crânes. L'effet de mise en scène, déjà employé pour certains panneaux ornés, devient ici saisissant. Comme le notent Carole Fritz et Gilles Tosello, toute la salle ressemble à un amphithéâtre dont les « gradins » seraient constitués de banquettes d'argile grise qui paraissent la ceinturer. D'autres observations, réalisées par le spéléo-archéologue Yann-Pierre Montelle, renforcent cette idée. Ainsi, certaines banquettes naturelles au-raient été remodelées par les hommes. En outre, le bloc principal sur lequel est posé le crâne aurait été volontairement aménagé pour remplir la fonction recherchée, d'ordre vraisemblablement symbolique, en lui accolant une seconde pierre qui semble solidarisée à la première par la main de l'homme.
De telles actions, si elles devaient être confirmées par de futures recherches, iraient dans le sens d'une cavité entièrement aménagée par les hommes, comme l'a déjà en partie montré l'équipe de géomorphologues du laboratoire Edytem dirigée par Jean-Jacques Delannoy. Peut-être à des fins de culte ? Dans cette optique, les premiers blocs rocheux assemblés en amas dans les salles précédentes, tout comme l'étonnant bassin de rétention d'eau réalisé dans la salle du Cierge constitueraient les étapes successives d'un cheminement symbolique convergeant vers le centre emblématique du sanctuaire. Et la salle du Crâne serait alors le premier théâtre connu, placé sous le signe de l'ours, craint et respecté. Au point d'être considéré comme « un intermédiaire entre le monde sensible et un monde d'esprits dont la caverne aurait été le séjour », selon l'hypothèse avancée par l'anthropologue Joëlle Robert-Lamblin.
p. 128
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