Paul Berben

Le général Eisenhower, commandant suprême des forces alliées a déclaré : " Notre coup de chance de Remagen hâta la chute de l'Allemagne."

Cette citation résume le livre à elle seule.

La désorganisation complète de la chaîne de commandement allemande, ajouté à un manque de moyen flagrant et le moral de la troupe au plus bas a fait que contrairement aux ordres de Hitler, le pont Luddendorf situé dans l'agglomération de Remagen est resté presque intact.

Rapidement pris et remis en état par les américains, eux même surpris dans un premier temps , par cette aubaine, le pont a permis aux troupes américaines de franchir le Rhin et de créer un tête de pont solide.

Les efforts de l'artillerie allemande, de nageurs de combat et de l'aviation allemande et même de l'emploi de fusées V2 resteront vains.

Le pont s'écroulera de lui-même, quinze jours plus tard, à causes des vibrations des véhicules et tirs d'armes lourdes.

La fin du livre s'attache a réhabiliter les officiers allemands qui après un jugement sommaire, voulu par Hitler, avaient été condamnés à mort par une cour martiale... Partiale, pour ne avoir fait sauter le pont â temps.

Un bon livre qui décrit les opérations autour de Remagen en s'appuyant sur des cartes très lisibles pour le lecteur.

Nous sommes le 20 juillet 1944. Ce jour là s'est produit un événement, qui, s'il avait réussi, aurait pu interrompre la guerre et éviter quelques millions de mort.

Ce jour là, un attentat fut commis contre Hitler. Préparé de longue date par "une toute petite clique d'officiers ambitieux sans honneur et en même temps d'une criminelle bêtise" (selon les mots de Hitler en personne, prononcés le 21 juillet), en réalité par un certain nombre d'hommes brillants, courageux et lucides sur la situation du fameux troisième Reich, censé durer mille ans, il aurait pu et dû réussir.

Hélas le destin ou la malchance en ont décidé autrement !



Paul Berben nous conte ces événements de façon très factuelle, relatant le déroulement de cette journée désespérée, d'heure en heure, que ce soit à Berlin, à Paris ou à Rastenburg en Prusse Orientale, là où se trouve la Wolfschanze (tanière du loup) quartier général du Führer.

Le récit se dévore, car, précis, tonique, il embarque le lecteur haletant dans les méandres d'une action, qui va peu à peu s'effilocher dès que les conjurés auront réalisé que le Führer a survécu !



L'auteur n'oublie pas non plus de nous présenter (certes brièvement) tous ces hommes, parmi lesquels beaucoup ont agi avec la conviction qu'il fallait éliminer Hitler pour sauver l'Allemagne, Stauffenberg en tête, cerveau et bras agissants du complot.



Plusieurs attentats menés contre Hitler ont échoué. Mauvaise préparation ou chance insolente du Führer ?

Par contre celui du 20 juillet, remarquablement préparé aurait dû être couronné de succès. Pourquoi donc a-t-il échoué ? Peut-être à cause de la versatilité de certains des conjurés ou de la crainte des suites, sachant qu'Hitler avait une fois de plus échappé à la mort.



On peut aussi se demander pourquoi il n'a pas eu lieu plus tôt, puisque apparemment, un grand nombre de responsables de l'armée de terre était très critique quant à la politique menée par Hitler, certains depuis bien avant la guerre !



Du coup, on peut suspecter l'auteur, d'avoir intentionnellement montré tous les militaires impliqués sous leur jour le plus favorable, pour bien signifier que les hauts responsables de l'armée allemande avaient tenté de résister aux sirènes du nazisme.



En outre, au début des années 60, quinze ans après les faits, époque où ce récit fut publié, l'auteur était-il en mesure de connaître tous les tenants et aboutissants lui permettant donc de délivrer un récit rigoureusement exact et minutieusement renseigné ?



Quelque imparfaite qu'elle puisse être, cette relation a le grand mérite de nous plonger en pleine action et de nous propulser avec les conjurés dans les tourments de ce 20 juillet 1944 et des jours suivants.