Entretien avec Patrick Marty et Nie Chongrui
Ces enfants sont des victimes. Quand le malheur s'abat sur l'empire, qu'il y a des guerres, des famines, ce sont eux qui souffrent en premier lieu. Eux qui sont les victimes de la jalousie des hommes, de leurs perversités. Eux que l'on sacrifie alors qu'ils sont l'avenir.
L'âme humaine est insondable, et la quête spirituelle ne parvient pas toujours à la garder de ses démons. A ce propos... Les femmes ne sont pas admises dans le monastère.
-Maitre, j'ai l'impression que ces gens sont comme le vol d'hirondelles qui sent l'orage gronder...
-Hum... Les oiseaux ou les hommes, quand ils se posent sur votre épaule, que leur chant soit triste et déchirant comme celui du corbeau ou gai comme ceui du rossignol, le devoir du magistrat est de les écouter.
Par sa perception clairvoyante du genre humain, son engagement et son intégrité en tant que magistrat, Bao m'a amené à considérer l'idée de justice comme un bien commun. Un bien commun et un instrument dont le but final serait d'assurer l'équilibre de la société, et non une chimère politique qui hisse le tout répressif en étendard, en glaive se posant comme seule alternative au maintien de l'ordre, oubliant la balance.
[...] je veux rendre hommage à mon coauteur, Nie Chongrui. Quel magicien que ce camarade espiègle et génial qui a donné vie par son trait précis et vibrant, à cette kyrielle de personnages qui virevoltent dans le sillage du juge Bao.
Voilà qui prouve que l'on peut-être de deux cultures et de deux générations différentes, ne pas parler la même langue et créer malgré tout cela une œuvre cohérente et apprécié d'un grand nombre de lecteurs de tous pays.
Patrick Marty
- Abbé Tang ! Suivez-moi immédiatement ! Pourquoi avez-vous fouetté Tian Yi ? Expliquez-vous !
- Mais...mais... Il a enfreint les règles...Il s'est enfui du monastère sans autorisation, ce qui revient à renier son engagement de moine ! De plus il a répandu de fausses allégations à propos des trois moines coupables et punis par un magistrat de l'empire.
Ces quatre années d'aventure en compagnie du juge ont été un vrai enrichissement, un comble pour un auteur qui écrit sur la corruption. Certes cette richesse est d'une autre nature qu'un bien mal acquis, elle est de ces trésors qu'on ne peut voler à un homme : son savoir.
Patrick Marty
Auparavant j'exerçais la médecine dans la recherche scientifique auprès du Ministère de la Guerre. A Kaifeng, il y a quelques années, j'ai fait partie des scientifiques qui ont perfectionné l'utilisation de la poudre à canon. Je me suis rendu compte ensuite pour avoir soigné les blessés sur les champs de bataille que je préférais préserver la vie que de travailler à répandre la mort.
- Gongsun Ce : Maître, j'ai le sentiment que le Juge Gu a une drôle de façon de rendre la justice.
- Juge Bao : J'ai échappé de justesse à une bastonnade pour avoir simplement effrayé le cheval de Zhan Zhao !
- Gongsun Ce : Maître, toutes les plaintes l'incriminent.
- Juge Bao : Gongsun Ce, le Juge Gu est un fieffé coquin ! Il rançonne les familles des gens qu'il condamne. Si elles ne payent pas, il fait exécuter les prisonniers.
Gongsun :L'officier Zhan Zhao est un militaire. Mourir pour vous protéger est son devoir. Votre rang de haut magistrat vous place au-dessus...
Le Juge Bao : Combien de fois m'a-t-il sauvé la vie, au péril de la sienne ? Ce n'est pas une question de rang, mais d'honneur.
Si je ne suis pas de retour dans trois jours, rejoignez la capitale et dites à l'Empereur et à mon épouse que... je suis mort en mission.