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Critiques de Nicolas Lebel (1106)
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L'heure des fous

Fin janvier, je vais recevoir mes deux premiers romans en tant que jury du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2020 catégorie polar ! L'année dernière, il y a eu deux lauréats ex-aequo : Le Journal de ma disparition de Camilla Grebe et L'Heure des fous de Nicolas Lebel, initialement paru chez Marabout. Ben aucun des deux à mon tableau de lecture ... j'ai donc décidé de plonger dans le frenchy, histoire de voir ce qu'il a dans le bide !



Nicolas Lebel a le talent de mener son polar dans les règles de l'art : du rythme, des rebondissements pertinents et une habile construction qui transforme une banale affaire de SDF assassiné en affaire d'Etat, des campements du bois de Vincennes aux catacombes , avec en prime une critique sociale pertinente qui monte en puissance sur le monde universitaire mais aussi sur le processus qui mène à devenir SDF.



Si la trame est classique et efficace, le plus réjouissant dans ce polar est la bande de flics qui mènent l'enquête autour du truculent capitaine Mehrlicht, personnage tout droit sorti d'une film dialogué par Audiard : réactionnaire, érudit, fragile, cynique, insupportable, drôle, roi de la punchline assassine, on se régale d'autant plus en sa compagnie que ses acolytes sont à la hauteur. C'est au plus près de ses flics que Nicolas Lebel aiguise sa plume et nous délecte.



Voici comment il le décrit : « Le petit homme chétif en costume marron avait une tête de rainette, un peu à la Paul Préboist, mais en plus batracien encore. Ses yeux étaient deux boules sombres que l'on aurait juré indépendantes l'une de l'autre, capables de lorgner l'une la grille de sudoku, l'autre ce qui passait alentour. Nul n'aurait pu dire s'il avait une langue visqueuse, mais à l'instant où il quittait le bâtiment – ce qui se produisait toutes les demi-heures - , on voyait poindre de sa gueule un mégot laiteux qu'il suçait avec délectation, s'imbibant de sa teinte cireuse jusqu'au bout de ses doigts-ventouses. Au portrait s'ajoutaient des taches brunes qui ponctuaient chaotiquement son crâne fripé où vacillaient au vent du ventilateur les derniers lambeaux d'une chevelure défunte. »



Même si j'ai tendance à préférer les polars plus complexes et sombres, ce premier roman est clairement très réussi et plaisant, accessible, sans excès de gore, bref aussi populaire que ce prix Livre de poche doit l'être ! Bien joué !



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Peines perdues

Un roman écrit comme une pièce de théâtre ; en 5 actes avec comme personnages principaux, Théo, Pierre Moulins , Marco Minotti . Théo est incarcéré dans le pénitencier de Pier Bruegel, pour avoir causé la mort accidentelle, d'une jeune femme, lui qui conduisait sous l'emprise de l'alcool Pierre Moulins est le mari de la victime. Un être pervers,haineux,assoiffé de vengeance ; harcèle Theo, lui demandant de répéter et répéter sans cesse, les circonstances de l'accident, un personnage qui dégagede l’empathie, lui promettant de plaider en saveur pour sa libération, mais va montrer son vrai visage , au fil de la lecture. Marco Minotti, caïd de cette prison, qui règne en maître, il se donne le droit de harceler, de frapper, les plus faibles, Théo va lui servir de pushing ball, un moyen de déverser toute sa haine, mais à quel prix, Nous sombrons dans les méandres de la folie humaine, de la violence, de la haine , de la corruption, les principaux mots pour résumer cet univers carcéral. Théo est à bout de force, il est détruit psychologiquement et physiquement, son seul espoir, qui approche, c’est sa libération conditionnelle. Arrivera t-il à ses fins , et retrouver le bonheur auprès des siens ? Univers suffocant, oppressant, d'une extrême noirceur, qui vont s'intensifier au fur et à mesure de la lecture. L'auteur ne tergiverse pas et s'en donne à ce cœur choix , dans les descriptions de certaines scènes qui sont à la base morbides. L'intrigue , le suspens, le rythme sont insoutenables, un sentiment de voyeurisme, s’installe des le début de l'histoire, cela entraîne une lecture malsaine, un sentiment de malaise , et une envie de venir en aide à Théo  Nicolas Lebel nous livre un thriller déroutant , captivant. Comme certains chroniqueurs l'ont déjà signalé, je me joins à eux, il faudrait ne pas lire la quatrième de couverture , qui spoile une parie de l'intrigue.
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Peines perdues

Un roman court, qui se lit vite et bien, mais extrêmement prenant.

L'auteur nous emporte dans l'univers carcéral, qui est sans pitié.

On pourrait peut être penser que l'auteur a stéréotypé ses personnages, leurs actes.

Mais que nenni !!! Il y narre juste la triste réalité.



Nicolas Lebel a instauré une originalité dans sa narration en traitant ses chapitres comme une pièce de théâtre

J'ai trouvé le scénario extrêmement bien travaillé, puisque même si on devine ce qu'il va se produire, les petits changements de direction sont très surprenants.

Les personnages sont aussi campés a la perfection, car même les méchants de l'histoire sont parfois attachants. L'auteur a beaucoup joué sur la dualité des personnages.



L'écriture de l'auteur est prenante, franche et sans concession.



Une vraie immersion dans le monde carcéral, ses dérives et ses dangers.
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L'heure des fous

Le capitaine Mehrlicht, haut en couleurs, à la gouaille parisienne m'a régalé tout du long!



Un sacré personnage! Tout comme la bande qui l'accompagne. C'est ce qui fait d'ailleurs le sel de ce livre! L'équipe qui enquête est vraiment attachante! Ménard, le stagiaire qui se fait bizuter par le cinglant Mehrlicht, Dessantos, le zélé du Code Pénal et Sophie Latour, le seul élément féminin dans ce monde de brutes!



Du coup, je me suis plus intéressé à chacun d'entre eux qu'à l'enquête en elle-même. Et voilà mon gros bémol! Le "cas" raconté ici n'a pas du tout fonctionné sur moi. Je me suis plutôt ennuyé au bout d'un moment. Tant pis!



Me reste le souvenir de cette joyeuse bande et je retenterai une autre lecture de Nicolas Lebel pour les retrouver tous! En esperant être cette fois là captivé par l'affaire!
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L'heure des fous

Il me faut bien le reconnaître , ce roman s'est avéré être , pour moi , une très bonne pioche , comme on dit .Pourtant , ce n'est pas tant l'intrigue qui m'a conquis , c'est plutôt " l'enrobage " , si je puis m'exprimer ainsi , les personnages et leur gouaille , et toute la culture déroulée à fort bon escient par l'auteur .

Bon , commençons par l'intrigue : un SDF est retrouvé égorgé sur la voie de chemin de fer , près d'une gare parisienne . Sans doute un simple règlement de compte , une affaire vite classée , dont le seul inconvénient aura été de faire déplacer l'équipe chargée de l'enquête sur le ballast de la voie , chemin inconfortable , vous en conviendrez ,et mortel pour les ... chaussures . Rien de bien palpitant , donc , sauf que le mort.....n'est pas un SDF mais ...un journaliste....Oubliées , les chaussures , c'est du lourd , il faut se pencher sur le problème , et vite , et bien....Croyez- moi , l'affaire est grave....

Comme je vous le disais , l'équipe est sur les dents . Il y a le capitaine Mehrlicht , le lieutenant Dossantos , le lieutenant Sophie Latour , et le lieutenant stagiaire Ménard qui s'en " prend sans arrêt plein la tronche " par l' inénarrable Mehrlicht, au point de s'en plaindre ... à la direction. Bizutage à l'ancienne.... .Bienvenue à tous dans une équipe qui n'a rien à envier à la célèbre " troupe du Splendid ". Merhlicht , c'est " l'homme à la tête de grenouille , un gars qui a l'air d'un con mais est un mec bien ". Un gars qui aurait sans doute été battu par le regretté Paul Préboist au concours de miss France , mais dont les capacités intellectuelles feraient palir le plus érudit d'entre nous. Son idole , c'est Michel Audiard et ses répliques devenues cultes , c'est un vocabulaire imagé et fort , " la clope au bec" en permanence , quel que soit le lieu ou le moment , un sacré personnage....Ce roman , c'est Ventura , Carmet ,Biraud , Blier , bref , tous ces " monstres sacrés du cinéma de papa " où le verbe était haut , la clope omniprésente , la bouteille pas trop loin ...Il y a un petit air de " tontons flingueurs " dans ce bouquin , sans doute ce qui fait son charme ...Et puis l'humour , des situations , des répliques cocasses...Et puisque "Notre Dame " vient malheureusement de subir l'outrage dont tout le monde a entendu parler , comment ne pas citer Victor Hugo dont les paroles et l'esprit planent sur l'enquête. Un mélange des genres , des collisions temporelles du plus bel effet , des policiers d'ancien " régime" débarqués d'on ne sait trop où dans ce "monde de fous " qu'est devenu le nôtre. Une bien belle et originale équipe, bien plus marquante , en réalité que l'intrigue....Quant aux rapports entre Merhlitch et Ménard , faut voir...

Ce bouquin me fait penser à Londres . Etrange , me direz- vous, comme comparaison ? Je m'explique . Londres , c'est une ville à l'architecture traditionnelle , non ? Et pourtant les anglais n'ont pas hésité à bâtir ,à proximité ,des bâtiments particulièrement futuristes ? Non ? Et, d'un avis largement majoritaire , dont le mien (!), le " mariage " est plus que réussi.......Et bien là , c'est pareil...Un bon roman en noir et blanc , aux dialogues et personnages surannés, des pages enfumées . Il fallait oser. Moi , j'ai aimé ,et j'en redemande .





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Dans la brume écarlate

Au petit matin, le capitaine Mehrlicht reçoit la visite d'une mère qui s'inquiète de la disparition de sa fille, Lucie, qui n'est pas rentrée dormir. Pas de quoi se faire du mourron pour l'instant d'autant que la jeune femme est âgée de 21 ans. Mais, la maman en est certaine : sa fille est morte. C'est grand-mère qui l'a lu dans les tarots ! Malgré son scepticisme, le lieutenant Sophie Latour enregistre tout de même le témoignage de la maman. Peu après, l'équipe se rend au Père-Lachaise. En effet, le gardien du cimetière a trouvé du sang dans l'une des allées. Beaucoup trop de sang...

Non loin de là, Taleb, un réfugié syrien qui a fui son pays avec sa sœur s'inquiète de l'absence prolongée de cette dernière. Elle n'est pas rentrée depuis la veille...

Sur les quais de Seine, ce qui devait être une partie de pêche agréable et distrayante va se transformer en une pêche au cadavre...

Y a-t-il un lien entre tous ces événements ? C'est ce à quoi Mehrlicht va devoir répondre...



Quel plaisir de retrouver pour la 5ième enquête (et pas la dernière, apparemment) le capitaine Mehrlicht et toute son équipe ! Toujours aussi bougon et mal luné, l'homme à tête de grenouille va être confronté à un véritable vampire qui terrorise les parisiens. Une ambiance pour le moins effrayante et troublante d'autant que Paris est enveloppé d'un brouillard épais et tenace. Sur quelques jours, l'on suit l'enquête menée, comme à son habitude, par une fine et attachante équipe dont on observe les déboires. Le baraqué et justicier Dossantos, la sociale Latour, l'énergique et grinçant Mehrlicht. Outre cette enquête vampirique, Nicolas Lebel dépeint avec finesse et désillusion notre société : les réfugiés, la violence conjugale, les dérives d'internet, l'immunité diplomatique, les sans-papiers... Des dialogues et une écriture peaufinés, un humour piquant et une ambiance étouffante.. Un policier rondement mené !
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L'heure des fous

La BAC venait d'appeler le commissariat du XIIème arrondissement. Aussitôt, le commissaire Matiblout prévient ses hommes qu'un cadavre, visiblement un SDF, a été découvert sur une voie désaffectée, près de la gare de Lyon, par des gars travaillant là-bas. Le capitaine Mehrlicht se rend sur place avec les lieutenants Dessantos et Ménard, encore stagiaire. Les témoins ont vu quatre types se battre. Leur sommant de s'arrêter, trois d'entre eux ont paniqué et ont poignardé le quatrième comme des sauvages, avant de s'enfuir en toute hâte, rendant leur description difficile. Mehrlicht fait chou blanc auprès de la préfecture quant à la liste des clodos qui visent leurs carnets. C'est donc muni de la photo du macchabée que l'équipe approche les SDF. Elle ne sait pas encore que ce milieu particulier est régi par ses propres règles...



Avec ce premier polar, Nicolas Lebel frappe fort... et juste! Plantant son décor dans le milieu des SDF, l'enquête s'avère originale, captivante et sombre. L'on entre de plein pied dans le vif du sujet et l'on découvre, au fil de l'enquête, presque un monde parallèle. La Jungle ! Une enquête riche et intrigante. Et qui dit enquête dit flicaille. Et, là, l'auteur nous offre une galerie de personnages hauts en couleurs et jouissive. Que ce soit ce capitaine Mehrlicht, petit bonhomme à gueule de batracien un brin macho et fan d'Audiard, Dossantos et son code pénal en livre de chevet ou encore Sophie Latour, seule femme parmi ces hommes qui compte bien s'imposer. Sans oublier des personnages secondaires bien campés. C'est dire si l'on s'attache de suite à eux. Ce roman policier a tout pour plaire, l'écriture n'étant pas en reste. Un ton vivant, piquant parfois, et drôle.

Un premier roman réussi et original...
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Le Gibier : Une meute ne lâche jamais sa proie

"Le gibier manque et les femmes sont rares

Chantent en Choeur les quatre -vingts chasseurs "

Si Serge Lama a fini de chanter, hélas , il reste des chasseurs ...et du gibier " !Bon , pas 80, les chasseurs , non , mais suffisamment pour semer une panique monstre tout au long de ce roman qui "file" à cent ( voire plus ) à l'heure , du début jusqu'à la fin .Les faits : prise d'otages , tirs , deux cadavres dans un petit appartement .Cadavre d'un flic et celui d'un homme d'affaires sud africain .Dés lors , entre France et Afrique du Sud flotte comme un air de revanche rugbystique .L'Afrique du Sud a une Histoire et , à un certain moment , il a fallu , pour certains et certaines , prendre des décisions pas forcément du goût de tout le monde ....Mais la fuite n'est pas toujours la meilleure solution .... car...les chasseurs ...

Présents sur le lieu du crime , le commissaire Paul Starski ( oui , oui , avec un "i" ) et la glaciale Yvonne Chen .Lui , préoccupé par la mort de son chien et par son divorce " en marche", plutôt " border - line " , assez enclin aux dispartions d'éléments , elle assez éloignée de l'affaire , plus concernée par " la chasse "aux amants d'un soir .L'eau et le feu .Deux personnages opposés mais ....complémentaires .....

Dans l'affaire apparait alors une ancienne conquête de Starski ( avec un "i"), et ....Quoi ...?Elle ...J'ai rien dit . Vous avez compris ? Alors là , ça m'étonnerait .Bref ,j'en dis pas plus , mais le bouquin fait 450 pages , alors il doit bien s'en passer des choses .

Comme je l'ai dit , c'est action non- stop , avec des situations tragiques ( oui , il y a tout de même des morts ) , désopilantes , de la politique , des intérêts économiques ...Un livre facile à lire , tant par le style , l'écriture , les dialogues et , donc , la vivacité .

J'ai passé un trés bon moment en compagnie de Starski ( avec un " i ") et Chen, les autres personnages étant plus pervers , retors , moins sympas , quoi . Chloé ? ouais ...

Comment ? Chloé et Starski ? Ben j'en sais rien , moi , mais il a l'air mordu et elle aussi , du reste , alors .Vous savez ce qu'on dit , " l'amour rend aveugle ", mauvais présage ? Mais ça serait bien que ça marche , divorcé en fin de semaine , en couple au début de l'autre , pas de temps mort .... juste le week -end pour déménager.

Allez , je vous laisse , à bientôt .

PS : pour le loto , jouez le 5.
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De cauchemar et de feu

Un grand merci à Babelio et aux éditions Marabout...



Paris, Jeudi Saint. le corps d'un homme est retrouvé dans les toilettes d'un bar irlandais. Un certain John Murphy, salement refroidi, une balle dans les genoux et une autre dans le front. Mehrlicht est appelé sur les lieux du crime. Avec le médecin légiste, Carrel, ils font la découverte de bien étranges choses : un bonhomme bâton, un rond en guise de tête et une bouche en dents de scie, est dessiné non loin du corps. « NÁ DEAN MAGGADH FUM » écrit au-dessus, en lettres de sang. L'autopsie révélera de nombreuses blessures profondes, des brûlures, des cicatrices et surtout une peau recouverte de tatouages, notamment des entrelacs celtiques et IRA écrit entre les omoplates. Une bien sombre affaire attend Mehrlicht et ses lieutenants, Dossantos et Latour. Une enquête menée dans un climat tendu, quelques jours seulement après les attentats de Bruxelles, et qui va les plonger dans un passé qu'ils pensaient révolu...



Quatrième opus des enquêtes de Mehrlicht et sa clique et le plaisir est toujours là. L'on retrouve le capitaine Daniel Mehrlicht empêtré dans une sombre affaire de vengeance avec ce crime tout droit venu du passé. Il devra composer avec un climat plus que jamais électrique, dû aux attentats, une équipe réduite, le week-end pascal ayant fait déserter les bureaux du commissariat, et une nouvelle stagiaire, qui saura être accueillie selon les méthodes habituelles du capitaine. Ce quatrième volet est profondément plus sombre mais aussi plus abouti. L'auteur alterne habilement passé et présent, des années 70 à nos jours, de l'Irlande à Paris. Il nous immerge au coeur d'un groupe d'amis, attachés à leurs racines et origines, qui, au cours des longues années du conflit irlandais opposant catholiques et protestants, devront faire des choix et défendre leurs intérêts et leur territoire. Un passé qui, visiblement, refait surface des années plus tard. Nicolas Lebel nous offre un roman travaillé, tant que sur le fond que sur la forme, fouillé, intense et passionnant. Les personnages sont toujours aussi sympathiques et attachants et prennent de la consistance au fil des enquêtes. Un roman ancré dans le présent mais qui nous rappelle que le passé n'est pas si loin...
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Le Gibier : Une meute ne lâche jamais sa proie

Paul Starski, commissaire de la BAC, et sa coéquipière, la lieutenante Yvonne Chen, arrivent sur les lieux où une prise d'otage a été signalée. Des coups de feu ont été entendus ainsi que des cris. Devant la porte de l'appartement, les deux flics de la Crim sont témoins de ce qui s'apparente à une dispute et alors que Starski tente de nouer le contact, personne ne lui répond. Deux coups de feu retentissent soudainement. Une fois la porte enfoncée, deux cadavres gisent dans l'appartement. L'un d'eux est le commissaire André Cavicci, d'après sa carte de police, du SRPJ de Marseille, et l'autre Eugène Vankleber, un homme d'affaires sud-africain installé en France depuis 20 ans. Très vite, tout se complique. Aucune trace d'empreinte, pas assez de douilles, l'hypothèse d'un meurtre puis d'un suicide tient peu la route...



Nicolas Lebel abandonne, pour un temps on l'espère, le commissaire Mehrlicht, et nous propose une nouvelle série (car suite il y a, immanquablement) avec le commissaire Starski (avec un i !) et la lieutenante Chen. Un duo qui ne s'accorde pas toujours, Yvonne Chen étant froide, brute, directe et peu encline à tous rapports amoureux/amicaux avec le genre humain. Starski, lui, croule sous les problèmes : son chien est mourant, sa femme veut le quitter et son ex, avec qui il est resté 7 ans, est très vite accusée des meurtres de Vankleber et Cavicci. Visiblement encore un peu amoureux, le commissaire va tout faire pour l'innocenter, quitte à y laisser des plumes. Évidemment, l'on ne peut que comparer les deux franchises, Mehrlicht/Starski. D'où une légère déception pour la deuxième. Si l'enquête, tortueuse, complexe et originale, notamment avec les différentes phases de la chasse, se lit avec plaisir, l'on regrettera un tantinet les œillères de Starski.

Un policier rondement mené ...
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Dans la brume écarlate

Dehors , derrière la vitre , une averse , un brin de soleil , une averse , une température digne d'un mois d'octobre , voire , et puis la Covid qui rode ...Oui , ça c'est pour l'ambiance , le décor...Alors , évidemment, , pour se consoler , s'éclater , un petit tour en terrasse ....histoire d'arroser le " retour des jours heureux " ....Mais avec ce qu'il tombe , même le Pastis se noie , et , au final , il ne reste que le bon vieux bouquin , celui qui , depuis qu'il est redevenu essentiel , nous permet de survivre à " la grande éclipse " pandémique. Allez , un bon polar . Tiens , un Nicolas Lebel, par exemple , à ne pas confondre avec le bon vieux fusil Lebel , hein . Dépassé ce pauvre " baton de feu " tristement célèbre , dépassé et oublié, mais ...remplacé, on est tout de même dans un polar !!!! Allez , les amis et amies , on s'évade....Une petite balade à Paris . Enfin , petite , oui , mais 540 pages tout de même alors inutile de " partir à fond de train ". On a trois jours devant nous ...Bon , on manque un peu de chance parce que la météo....Oui , de la brume ...On se croirait dans le Smog londonien ...Visite du cimetière du Père Lachaise , ah ben oui , hein , un haut lieu de l'histoire de la Capitale et puis une occasion unique de " rencontrer le Tout - Paris " . le Père Lachaise , dans la brume , la nuit ( si , si ) , ça " fout les jetons " ( 5 euros , lisez , vous comprendrez !!) ...Allez , une promenade en bateau sur la Seine ....Elle est haute la Seine , pleine de boue , et on peut même voir un homme - grenouille nager à toute vitesse , les cheveux dressés sur la tête .Non , les cheveux , c'est pas vrai ...mais quand même, il avait un problème l'homme grenouille....Il avait bien du voir quelque chose . Laurent Manaudou , à côté, il " faisait du surplace " .. Tiens , lui c'est l'homme grenouille , mais on va aussi retrouver l'homme à la tête de grenouille, le capitaine Mehrlicht et ses collègues Latour, Dossantos, et tous les autres ...Hum , tout ce déploiement policier , l'affaire doit être sérieuse...Mais non , pas la peine d'essayer de me " tirer les vers du nez " , je ne vous dirai pas un mot , secret de l'enquête parce que oui , enquête il va y avoir et , je vous préviens de suite , tortueuse et sanglante ... Ceci étant, avec un tel décor, il faut des faits à la hauteur d'autant plus que , dans le cimetière, on a trouvé...des traces de sang et que , dans la brume ,alors qu'elle rentrait chez elle , Lucie a disparu ...

Les plus optimistes vont me dire " une de perdue , dix de retrouvées " . Ah , c'est pas faux . Je constate qu'il y a de fins limiers parmi les lecteurs et lectrices de ce soir . Je vous vois " tout choses " , prêts et prêtes à relever le défi . Alors , on y va ? C'est un vraiment bon Nicolas Lebel qui s'offre à nous , du rythme , de l'angoisse , une bonne grosse " pincée " de folie , des " scènes très , très " enlevées , et puis un vaste panorama des problèmes de notre société d'aujourd'hui , enfin celle du monde d'avant , celle des problèmes dont on parle moins , en partie éclipsés par l'envahissante Covid .Ce roman bien écrit oscille entre cruelle réalité et fantastique avec ses scènes dignes De Maupassant . Accrochez- vous et puisqu'on parle De Maupassant , lisez donc en préambule sa nouvelle " Sur l'eau " , ça devrait vous " mettre en appétit " même si l'expression n'est pas forcément bien ... choisie . Plongez dans ce roman , vous en sortirez dans le ....même état que l'homme grenouille ...et vous serez content de retrouver notre monde malgré sa météo exécrable , l'Eden après l'enfer...Une belle perspective , non ?

Allez , à très bientôt....Peut- être. Restez ( trés ) prudents et prudentes . Y'a malheureusement pas que la Covid dans la vie...
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L'heure des fous

Tiens, Vincent Cassel vient de sortir une bio ?

Ben non, pov' tâche miro, ajuste donc tes bésicles et déguste-moi prestement cette Heure Des Fous, premier volet pêchu mettant déjà la pression aux deux frangins qui ne manqueront pas de suivre.



Un SDF poignardé à mort vient de trouver un logement, le cimetière du coin. Belle hauteur sous plafond, au passage.

Pas de quoi faire la une de closer, c'est dire l'importance de ce triste fait divers.

Seulement voilà, quand c'est pas celui qu'on croit qu'a cané, ça à tendance à mettre la flicaille sur les nerfs.

Le capitaine Mehrlicht, perfusé à la clope, devrait répercuter rapido sur sa fine équipe le coup de sang de son supérieur. Hiérarchie pyramidale oblige.



Lorsqu'un auteur parvient à rendre tous ses personnages attachants puis à les faire évoluer au coeur d'un récit monstrueusement original, je dis juste merci !

Si, en plus, ledit auteur se fend d'une écriture plaisante à la petite musique entêtante, alors là, je m'incline bien bas.



Habituellement, le flic torturé, héros récurrent où pas, tête goulûment de la boutanche en solitaire pour oublier une vie privée qu'il n'a pas.

Ici, Lebel, dans son immense bonté, évite tous ces clichés en brossant le portrait insolite d'une team Mehrlicht plaisante en diable.



Sa force, une galerie de portraits dissemblables au possible mais étonnamment complémentaires. du p'tit nerveux, s'exprimant sans aucun filtre, au stagiaire souffre-douleur, en passant par le culturiste capable de vous déclamer le code pénal sur le bout de ses haltères à la petite touche fraîcheur de ce quarté gagnant, le lieutenant Sophie Latour, aussi à l'aise dans un flash mob qu'un noir lors d'un week-end d'intégration du KKK, le tout se tient parfaitement et permet au lecteur d'éviter toute lassitude à l'égard d'un éventuel protagoniste allergisant.



L'équipe tient la route, c'est désormais avéré.

Mais que dire de ce récit à tiroirs haletant à l'originalité débridée ? A mille lieues des poncifs du genre, Lebel se démarque remarquablement en titillant le ciboulot du lecteur rapidement accro à cette nouvelle came.



Lebel se plaît à vous paumer, faire vaciller vos certitudes, relancer une intrigue qui n'en demandait pas tant. De plus, le bonhomme parsème généreusement son récit de répliques d'Audiard, preuve ultime de bon goût, n'est-il pas?



J'ai adoré L'heure Des Fous.

Que cette folie devienne contagieuse...
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L'Hallali : A jouer double, on perd de vue ..

En ce début d'année, avachie devant sa télé, Yvonne Chen a presque failli s'étouffer avec son M&M's lorsqu'elle a reconnu la personne qui l'appelait pour lui adresser ses vœux. À l'autre bout du fil, Electo, le chef des Furies, mais aussi l'homme en partie responsable de la mort de son collègue, de sa placardisation de la brigade criminelle et de sa radiation de la police. Ce n'est, évidemment pas pour la nouvelle année qu'il la contacte mais bien pour la recruter au sein des Furies (un groupe qui se charge de vous débarrasser de qui vous voulez moyennant finance). Il l'invite à une nouvelle danse, en compagnie de Megara et Tisiphone. Le rendez-vous est pris quelques heures plus tard pour confirmer ou non. Mais, avant cela, la jeune femme appelle Bougerol, commissaire à la DGSI, pour l'informer. Aussitôt, celui-ci se réjouit qu'Electo ait gobé la légende d'ex-flic à la dérive d'Yvonne... Une nouvelle danse peut alors commencer. Elle aura lieu dans les Vosges, dans un grand domaine où s'érigent un magnifique château, un haras, une hôtellerie et un vignoble. Les deux frères fortunés ne s'accordant sur l'avenir de ce domaine, l'un d'eux veut forcer l'autre à vendre...



Troisième volet des Furies, mettant, notamment, en scène Electo et Yvonne Chen. Aujourd'hui radiée de la police, du moins sur le papier, c'est en tant que légende de la DGSI qu'elle intégrera les Furies. Et ce sont sur les hauteurs vosgiennes, non loin de Colmar, dans un froid glacial et neigeux, dans un domaine isolé, qu'elle effectuera sa première danse, dans le seul but, évidemment, de coincer les trois Furies. Sauf que rien ne va se passer comme prévu et Yvonne va, peu à peu, comprendre les tenants et aboutissants de cette danse. Une danse au cours de laquelle tout le monde sera soumis à de rudes épreuves et où chacun se dévoilera au gré des événements. C'est dans une ambiance de plus en plus tendue que Nicolas Lebel plante le décor de cette danse macabre et perverse. Ce huis clos oppressant va aussi bien malmener ses personnages, hauts en couleurs et marquants, que le lecteur tant l'auteur brouille les pistes et joue avec nos nerfs. Un roman diablement rythmé, retors, malicieux et mordant...
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Sans pitié ni remords

Neuf novembre, porte du cimetière du Montparnasse. Agglutinés entre les tombes, le capitaine Daniel Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour, le commandant Matiblout, le médecin légiste Carrel. Les yeux rivés sur le cercueil de leur ami et collègue, le capitaine Jacques Morel, mort d'un cancer. Derrière eux, deux hommes qui leur sont inconnus, devant, un prêtre, nimbé de vinasse. Après de longues tirades, Mehrlicht comprend aussitôt que son ami, très peu porté sur la religion, leur a joué un dernier tour en leur infligeant ce père Théo Pigglip, un vrai showman. Avant de prendre 15 jours de congé dans le Limousin, Mehrlicht se rend chez le notaire afin de prendre connaissance du testament de son ami. Est étonnamment présent, à l'ouverture, le capitaine Kabongo de l'OCBC, autrement dit la police de l'Art. Après lecture, le notaire donne à Mehrlicht une enveloppe qui contient un diamant. Or, ce diamant fait partie d'une pièce maîtresse de l'art bantou, le Gardien des esprits. Aussitôt, Kabongo exige des explications... de leur côté, Dossantos et Latour, sous les ordres provisoires de l'incompétent Cuvier, sont appelés sur les lieux d'une soi-disant pendaison...





L'on retrouve avec un immense plaisir Daniel Mehrlicht et toute sa fine équipe. Une équipe tout aussi atypique que lui : Sophie Latour, un brin révoltée qui fait tout pour trouver des faux-papiers à son ami, Mickaël Dossantos, le Code Pénal comme livre de chevet, accro au sport et qui a maille à partir avec ses "amis" d'extrême-droite, Daniel Mehrlicht, petit bonhomme à la gueule de batracien et aux yeux globuleux, une Gitane toujours allumée, qui doit faire face, 2 ans après celui de sa femme, au décès de son meilleur ami. Il ne sera pas au bout de ces surprises après avoir pris connaissance du testament de ce dernier. En effet, ce sera une vraie chasse au trésor et un jeu de piste qui le mènera, lui et Kabongo, dans les rues de Paris. Parallèlement, Latour et Dossantos enquêtent sur des meurtres déguisés en suicides. Deux affaires qui risquent bien de se recouper et que la police devra régler fissa en 48 heures. Pas une de plus. L'on retrouve avec un immense plaisir ce cher Mehrlicht et toute son équipe pour une enquête passionnante dans les rues de Paris. Nicolas Lebel nous offre un roman toujours aussi abouti, tant sur le fond que sur la forme. Une intrigue captivante, un suspense entretenu jusqu'à la fin, une tension palpable, un rythme effréné et une construction habile. le tout parsemé ici et là de répliques cinglantes, d'humour noir, de bons mots, de situations cocasses ou gênantes et d'anagrammes pertinents. Les personnages, quant à eux, gagnent en profondeur. L'auteur ne perd rien de sa verve, de son humour et de sa sagacité.

Une réussite... encore une fois.
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L'Embaumeur : La Piste aux étoiles

Ancien légionnaire, Luc Mandoline est aujourd'hui thanatopracteur. Un brin sauvage, ce métier l'accommode. Ça lui évite de trop parler avec les humains qu'il se contente de voir de loin en loin. Installé depuis quelques mois à Migennes, il mène sa petite barque tranquillou. Jusqu'au jour où deux appels vont le chambouler. Le premier, d'un certain Mister Wilks qui souhaite le rencontrer. Ayant entendu parler de son professionnalisme, il souhaiterait l'embaucher pour un contrat de six mois très bien payés. En route pour cet entretien, dans la voiture, il reçoit un appel de son frère d'arme, son alter ego, Franck Sauvage. En garde à vue à Chambéry, il s'est fait arrêter à la frontière italienne avec pas moins de soixante caisses pleines d'armes et lui demande de l'aider, via son copain flic. Déjà pas vraiment dans ses meilleures dispositions, l'entrevue avec Wilks et son patron, Morten Madsen, finit par l'ébranler. Les deux hommes lui proposent, en effet, de prendre part à leur grand projet d'exposition artistique de cadavres grâce à la plastination. Une proposition qu'il refuse, évidemment, mais qu'il devra pourtant accepter face au chantage d'Interpol...



Luc Mandoline, un thanatopracteur dont la réputation n'est plus à faire, va se trouver embarqué dans une sombre affaire de plastination. Pour le compte d'Interpol, qui use de ses services en échange d'un autre, le voilà fraîchement atterri en Turquie où les corps, eux, ne le sont plus vraiment. Des corps dont l'origine interpelle. Sur la corde raide, Luc Mandoline est loin de s'offrir une "ballade" et La piste aux étoiles va s'avérer plus que glissante ! Nicolas Lebel enfile le costume de l'embaumeur et on peut dire que celui-ci lui va comme un gant ! En deux cents pages, il nous plonge au cœur d'une sordide affaire, s'inspirant du travail de Gunther Von Hagens et des corps qu'il exhibe dans des situations du quotidien (https://bodyworlds.com). Ce roman, diaboliquement troussé, ne manque ni d'humour ni d'allant ni de surprises. La plume, vive et caustique, allège, un tant soit peu, la noirceur du propos.

Une piste aux étoiles spectaculaire...

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De cauchemar et de feu

« Ecoute, Kojak ! Quand je voudrai savoir ce que t'as dans le carafon, j'aurai qu'à secouer, mais à mon avis, y'aura comme un bruit de grelot. Alors tu m'oublies sinon va y avoir un os dans le fromage... »

Ça vous parle ce genre de réplique ? C'est signé Mehrlicht bien sûr, ce capitaine créé par Nicolas Lebel pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. J'avais lu « l'heure des fous » de cet auteur, cela fait un moment déjà, plusieurs années. Mais dès les premières pages, je me suis trouvée projetée aux côtés de Mehrlicht et son équipe avec l'impression de les avoir quittés la veille, alors que je ne parvenais pas à me les remémorer avant d'ouvrir le livre. Un vrai bonheur. D'emblée je me suis dit que j'allais passer un bon moment et sitôt la première réplique de ce personnage haut en couleurs, j'ai ri de bon cœur. Et pas qu'une fois au cours de ma lecture, car il dégaine ses bons mots, ses sarcasmes et ses jurons bien plus souvent que son arme de service. Alors cela peut ne pas plaire à tout le monde, mais je suis une très bonne cliente, j'en redemande et je suis servie, on en a à la pelle !



L'enquête servie dans ce tome est très intéressante, tissée de fils qui s'entrecroisent entre des faits se déroulant à Paris et les conflits en Irlande dans les années 70. L'IRA s'invite dans l'intrigue et donne lieu à deux histoires qui se rejoignent. La partie consacrée au conflit irlandais est dense, intense et sombre. On lit un roman noir doublé d'un roman policier. C'est passionnant. Mais il m'a tout de même fallu m'accrocher un peu pour y entrer en Irlande. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi fouillé, c'est presque un docu-polar !



« Patron, je veux pas tourner le Carambar dans la carie ! Ni faire un caprice ! Je veux pouvoir bosser ! ». Laissons donc 'Mehr Licht' faire la lumière sur cette affaire et se dépêtrer avec les lettres qui figurent sur le dos de la victime : IRA.



Alors ? Ira ou ira pas ? Lire cet ouvrage, je vous y encourage.
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Le jour des morts

En cette veille de Toussaint, le capitaine Mehrlicht et son ami et ancien collègue, Jacques, n'ont rien trouvé de mieux pour égayer, un tant soit peu le couloir de l'hôpital, que de jouer la Mort. Un joli pied de nez de la part de Jacques qui se sait condamné... le lendemain, dans les locaux du commissariat du XIIème arrondissement, Daniel Mehrlicht retrouve ses collègues, Latour et sa chevelure rousse flamboyante, et Dossantos, culturiste qui ne jure que par le code Pénal. Matiblout, le commissaire, est tout heureux de lui annoncer qu'il va de nouveau avoir sur le dos un nouveau stagiaire, Guillaume Lagnac, un "fils de" d'une beauté rare. Toute la fine équipe est appelée au service oncologie de l'hôpital. En effet, une infirmière a retrouvé l'un de ses patients mort. Visiblement empoisonné d'après les premières constatations. le premier d'une longue série...



Des morts le jour des morts, jusque-là, rien d'anormal. Sauf lorsqu'il s'agit de mort non naturelle... Qu'a donc pu faire cet homme hospitalisé pour qu'on veuille s'en prendre à ses jours ? Un mauvais dosage de la part de l'infirmière ? Peu crédible dès lors qu'un second cadavre est retrouvé. Même mort dans d'atroces conditions. L'empoisonneuse, la bien-nommée, diffuse son poison à tout-va. le problème pour Mehrlicht et sa fine équipe est de trouver le lien entre ces morts. Nicolas Lebel nous plonge dans une atmosphère sombre, la pluie tombant sur Paris sans discontinu. Des personnages très attachants, fouillés et profonds habitent ce roman: Mehrlicht, ses yeux globuleux et sa gueule de batracien; Dossantos, une sorte d'Hercule adepte du Code Pénal; Latour et son petit ami Tchétchène et ce stagiaire sorti tout droit des jupes de son père! Des moments parfois drôles ou enlevés viennent alléger la dramaturgie. Nicolas Lebel nous offre un roman policier rondement mené et habilement construit. Un polar palpitant, captivant, émouvant parfois, riche et rythmé, porté par une écriture soignée et travaillée, la pointe d'humour en plus ! Une réussite !
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Écouter le noir

C’est en errant dans les rayons de livres que je suis tombée par hasard sur ce recueil de nouvelles. En voyant tous ces grands noms du thriller tels que Barbara Abel, Karine Giebel, Maud Mayeras, Cédric Sire et bien d’autres, je ne pouvais que m’enthousiasmer à l’idée de lire une de leurs histoires.

Le thème principal de l’ouvrage est « l’audition ».



Deaf :

Une histoire de braqueurs en fuite avec une femme en otage. En parallèle, un jeune couple sourd s’échappe d’un centre pour vivre librement son amour. Les deux histoires se croisent avec le drame qui les guette...

J’ai beaucoup aimé l’ambiance générale de cette nouvelle écrite par Barbara Abel et Karine Giebel. Les personnages d’Anne et David sont attachants. Même si l’histoire est courte, elle est très immersive. Par contre, la fin est assez prévisible. 4,5/5



Archéomnésis :

Dans un futur lointain, deux personnes communiquent dans une réunion privée sur le passé de la planète terre...

Je n’ai pas pris de plaisir à lire cette histoire de science fiction. Cependant, le thème de l’audition prend tout son sens à la fin de la nouvelle. Jérôme Camut et Nathalie Hug ont une manière assez originale d’avoir traité le thème. 2/5



Tous les chemins mènent au hum :

Le hum, un bruit d’acouphènes qui survient en touchant une très faible partie de la population. Paul va tenter de s’en débarrasser car les messages qui lui sont envoyés sont plutôt dérangeants...

J’ai apprécié cette courte histoire de Sonja Delzongle. On suit Paul, un père de famille qui souffre de ce bruit permanent dans sa tête. L’horreur de la situation est bien décrite par l’auteure. Je ne m’attendais pas à cette fin. 3,5/5



Ils écouteront jusqu’à la fin :

Un violoniste réputé s’apprête à faire un voyage en Russie pour aller voir une chose extrêmement rare. Mais elle peut se révéler dangereuse...

Je découvre l’écriture de François-Xavier Dillard et j’ai beaucoup aimé son style. Son histoire m’a happée au début, mais j’ai ressenti une baisse d’intérêt vers la fin. 3,5/5



Bloodline :

Une infirmière soigne un homme à la suite d’un accident. Elle ne semble pas encore remise de la perte de sa sœur jumelle dans des conditions dramatiques quelques temps auparavant. Une histoire de rancune et de manipulation...

Je n’ai pas spécialement accrochée avec cette nouvelle de R.J. Ellory. Je me suis ennuyée à la lecture de celle-ci en ayant hâte de passer à la suivante. 2/5



Un sacré chantier :

Une femme doit se rendre au commissariat pour répondre à une convocation suite à un drame qu’elle a vécu. Sa confrontation ne se passe pas très bien et le bruit du chantier alentour perturbe davantage la situation...

Je découvre encore un auteur que je ne connaissais pas. Cette fois il s’agit de Nicolas Lebel. L’histoire se lit bien et le message de l’auteur est très clair, sauf que la fin est un peu trop abrupte à mon goût. 2,5/5



Zones de fracture :

Une femme vit une histoire extra conjugale. Elle veut annoncer à son mari qu’elle souhaite divorcer. Mais le destin va en décider autrement...

Une nouvelle très bien écrite par Sophie Loubière. Sa façon de raconter est originale en traitant les différents points de vue des protagonistes jusqu’à la chute finale. Une de mes histoires préférées du recueil. 4,5/5



Échos :

Un petit garçon Charlie, a une audition très sensible. Il a perdu son petit frère Lucas. Malgré son absence, il semble ressentir des choses que ses parents ne perçoivent pas...

Une nouvelle assez courte de Maud Mayeras. Elle décrit bien le sentiment de solitude que vit Charlie. La fin est imprévue et surprenante. Agréable à lire mais sans plus. 3/5



La fête foraine :

Un couple décide de passer quelques jours de vacances aux Îles Canaries. À distance, ils font d’abord la location d’un appartement sur un site de particuliers. Arrivés sur place, ils vont avoir quelques surprises...

J’ai vraiment aimé cette nouvelle, surtout en imaginant que c’est une histoire en partie vraie comme le précise l’auteur au début. Je l’ai trouvée à la fois amusante et touchante. Mais étant donné le thème principal de l’ouvrage, on se doute de la fin. Une des histoires qui m’a le plus marquée et qui m’a donnée envie de découvrir d’autres écrits de Romain Puértolas. 4,5/5



Quand vient le silence :

Alors qu’il a trop bu, un homme renverse une jeune femme sur la route un soir. Sa vie conjugale n’est pas au beau fixe et le drame va tout compliquer...

J’ai aimé l’ambiance au début de cette nouvelle de Laurent Scalese, jusqu’au départ de la famille à la montagne. La tournure de l’histoire avec le côté extrasensoriel ne m’a pas convaincue. 2,5/5



Le diable m’a dit... :

Un écrivain de best sellers doit vivre avec le souvenir de sa femme assassinée. Mais douze ans plus tard le passé le rattrape...

Cette nouvelle se lit très bien et on reconnaît le style de Cédric Sire. Le rebondissement final est surprenant. L’auteur traite bien le thème de l’audition à sa manière avec une ambiance sombre, comme à son habitude. 4/5



Les différentes définitions de l’audition sont bien respectées par tous les auteurs.

Chacun traite le thème en restant fidèle à son propre style (pour ceux que je connaissais).

Mais comme dans beaucoup de recueils de nouvelles, les histoires restent assez inégales dans l’ensemble.
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L'heure des fous

Encore une bonne découverte, grâce aux opérations Masse Critique de Babelio. Merci une fois de plus de nous permettre de tester divers auteurs et de dénicher des perles !



Nous suivons une enquête qui au départ semblait d'un simplicité enfantine, mais qui va se révéler bien plus complexe et plus intéressante qu'elle n'y parait.



Je passe les détails sur l'enquête, la quatrième de couverture résume parfaitement ce qu'il faut savoir sans être spoiler.



Pour moi, hormis l'enquête, la force de ce livre réside dans les quatre personnages personnages principaux. Nous avons Mehrlicht, capitaine de police au commissariat du 12e arrondissement de Paris et son équipe. Lui est un flic un peu bourru, avec ses vieilles méthodes, ses accès de colères, et son franc-parler. Nous avons également Dossantos, le flic ultra loyal, fan de musculation qui connait par coeur le code pénal et qui est un peu lourdeau envers les femmes. La seule femme de l'équipe, Latour qui a une histoire bien personnelle a du mal a s'imposer dans ce monde et se révèle être la plus attachante. Et puis, il y a Ménard, le jeune stagiaire qui doit subir le pseudo bizutage de Mehrlicht.



Les répliques fusent, les personnalités sont bien travaillés, il ne faut pas 300 pages a l'auteur pour développer ses personnages.



Nicolas Lebel qui signe ici son premier roman réussi parfaitement a nous plonger dans les bas-fonds de Paris, dans un bon vieux polar comme on en voit plus. Une fois de plus un auteur français qui mérite à être connu et dont je vais surveiller de près ses prochaines parutions !



Une fois de plus, merci Babelio !
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La Capture : Qui sème les coups récolte la veng..

Sur l'île de Morguélen, le capitaine Raphaël Romero, après des années passées au SRPJ de Strasbourg puis de Lyon et un burn-out qui l'a mis sur la touche, vient tout juste d'arriver pour prendre ses nouvelles fonctions, au sein l'OCLCH. À ses côtés, et en planque depuis trois ans, le major Mortier. Leur mission : prouver que le père Andras Petrovácz n'est autre qu'Andro Dragović, prêtre croate et criminel de guerre. Ses crimes de guerre remontant à 1991, dans six semaines, il sera protégé par sa nationalité française et aucun tribunal ni aucune cour internationale ne pourra plus l'inquiéter...

Au même moment, Yvonne Chen débarque sur l'île pour une toute autre affaire. À la poursuite des Furies, dont l'un des membres a tué son partenaire, 7 mois auparavant, les investigations menées sur Paris l'amènent ici, sur cette petite île quasiment inhabitée...



Bien qu'antipathique, glaciale et fort peu aimable, l'on retrouve avec plaisir Yvonne Chen, déjà rencontrée dans Le gibier. Après la mort de son collègue Starski pour qui, sans surprise, elle n'éprouvait que peu de sympathie, elle est tout de même bien déterminée à coincer les Furies, Alecto à leurs têtes, et par là même laver son honneur, elle que la brigade criminelle soupçonnait d'avoir du sang sur les mains. Si Morguélen n'est pas le lieu où elle pensait les pourchasser, tout le monde ici semblant se connaître, elle va aller de surprises en surprises. Sa route va, l'on s'en doute, croiser les deux agents de l'OCLCH qui, eux aussi, ont fort à faire avec ce prêtre, souriant, avenant et proche de ses ouailles. Deux enquêtes pour le prix d'une et une nouvelle danse macabre orchestrée par les Furies, Nicolas Lebel nous régale avec ce roman policier mené tambour battant. Aucun temps mort, un scénario bien ficelé et habile, des personnages étoffés et aux apparences trompeuses, des révélations étonnantes, des dialogues percutants, un brin d'humour, une plume vive et un dénouement inattendu qui, immanquablement, laisse supposer une suite.

Encore un très bon Lebel !
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