Maud Begon

Les Indes, 1910. Une terrible épidémie de choléra s'abat sur le pays. Les parents de Mary Lennox en meurent, la laissant soudainement orpheline. En bateau puis en train, elle n'a d'autre choix que d'aller vivre en Angleterre, chez son oncle, Mr Craven, qui habite un vieux manoir sombre. Tout ce que Mary découvre, elle le déteste, aussi bien la lande anglaise, le ciel gris, le manoir et cet oncle qui ne désire pas la voir. Et cela ne va pas s'arranger lorsque Martha, la femme de chambre, lui apprend, à son réveil, qu'elle n'aura personne à son service et qu'elle devra s'habiller seule. Mais la jeune femme, enjouée et conciliante, fait fi de ce mauvais caractère et s'en amuse presque. Elle réussit même à l'intriguer lorsqu'elle lui parle d'un jardin fermé à clé depuis 10 ans suite au décès de Mrs Craven. Mary, qui, jusque-là, ne comptait pas s'aventurer dehors par ce temps gris et froid, se met aussitôt à la recherche de ce jardin secret...



Cet album, adaptation du roman éponyme de Frances Hodgson Burnett, un classique de la littérature anglaise, met en scène, dès les premières pages, une héroïne des plus détestables. Capricieuse, colérique, ronchon, malpolie... Et ce n'est pas sa venue en Angleterre qui va améliorer ce caractère bien trempé. Étonnamment, au contact de la nature, du jardinier, d'un rouge-gorge qui deviendra son ami, et grâce à ce jardin secret dont elle recherchera la porte, Mary va peu à peu changer, voire se transformer, aussi bien psychologiquement que physiquement ! Tout comme la nature, elle s'éveillera gentiment au premier rayon de soleil, s'épanouira, s'apaisera, devenant plus attentive à tout ce qui l'entoure. Tout en poésie et émerveillement, Maud Begon nous offre une adaptation réussie, donnant parfaitement vie à cette nature foisonnante et à ce jardin en pleine renaissance, notamment grâce à ses planches vivantes, joliment détaillées, et sa palette de couleurs printanières.

Un album tout à la fois touchant, apaisant et mystérieux...

Une petite fille Mary Lennox perd ses parents des suites du choléra qui touche une partie de l'Inde dans l'année 1910. La voilà rapatriée chez son oncle dans un manoir sombre et isolé mais magnifique de la lande anglaise au milieu des tourbières et de la bruyère. Bienvenue dans le pays des moutons et des poney sauvages !



Fort heureusement, la petite fille va s'intéresser à un mystérieux jardin secret qu'elle tentera de faire revivre par tous les moyens. Il faut dire qu'il a été laissé à l'abandon par son oncle depuis la mort tragique de son épouse.



Cette BD est tirée de l’œuvre de Frances Hodgson Burnett qui est connue en matière de roman d'apprentissage pour enfants. On se souvient par exemple de la série animée « Princesse Sara » qui a marqué toute une génération de petites filles.



La qualité d'édition est remarquable. A noter que le dessin réussit l'exploit à rendre une ambiance unique et inoubliable teinté parfois de poésie. Certaines illustrations notamment de ce jardin secret est de toute beauté avec des couleurs chaudes.



L'authenticité, la passion, l'amitié et le goût pour les belles choses sont au cœur de cet album qui s'empreigne d'une belle moralité. Certes, il faut au départ accepter que la petite fille n'est pas très facile à vivre mais à force de rencontres étonnantes, elle va se transformer pour notre plus grand plaisir.



Une œuvre qui constitue une très belle réussite dans l'adaptation du roman d'origine. A découvrir, incontestablement.

Dans le Paris des années 80, une séance de spiritisme entre adolescents tourne mal. Marie-Rose se suicide peu de temps après. Lou, traumatisée par le suicide de son amie, qui n'a pas supporté ce que lui a révélé ce contact avec le monde des esprits, mène l'enquête. Elle va peu à peu être confrontée à des phénomènes de plus en plus déroutants laissant apparaître un étrange univers. Hypnose, fantômes, visions, Lou va alors peu à peu échapper à la réalité.

Une belle BD aux ambiances colorées et au graphisme très réussis. Une excellente intrigue menée de main de maître par Carole Martinez et Maud Begon qui s'associent pour notre plus grand plaisir. A lire absolument.

Après avoir fait connaissance avec Lou en 1985, me voici projetée en 1900. Les dons de Lou n'y sont pas étrangers puisque c'est grâce à ses visons sous hypnose que je me plonge dans l'exposition universelle de 1900. Cet album est un rdv avec l'histoire puisqu'on fait connaissance avec Pierre et Marie Curie,et plus intimement avec la grand mère de Lou. Carole Martinez et sa complice Maud Bégon, consolident le contexte " para normal" mais avec cette question " et si la science éclairait l'occulte ?" . Si Victor Hugo,ouvrait les premières pages dans le tome 1, c'est Verlaine qui nous accompagne dans ce second. La poésie et l'amour se mêlent au spiritisme et à la science. C'est un chat noir et un petit oiseau rouge qui nous guident entre hier et aujourd'hui... j'ai hâte de découvrir demain avec le troisième tome !

Ayant appris récemment que Carole Martinez avait écrit des bandes dessinées,je me suis empressée de commander à la bibliothèque les premiers tomes de Bouche d'Ombre. Je finis la lecture du premier qui m'ouvre l'appétit,ou plutôt l'âme pour les suivants ! Qui n'a pas tenté à l'adolescence une séance de spiritisme? J'ai bien retrouvé cette ambiance parmi cette bande de copains qui se défient pour vivre une expérience un peu mystique,sur fond de rigolade. Pourtant,ici la légèreté est de courte durée et les portes de l'au delà semblent s'être bien ouvertes! L'esprit de C.Martinez est bien là lui aussi! Un monde dans lequel les frontières temporelles sont perméables et où la sensibilité est reine. Déjà,le lien entre femmes de différentes générations se dessine comme le fil d'Ariane et promet un beau voyage. Je découvre les dessins et couleurs de Maud Bégon avec bonheur. C'est vivant, fouillé,expressif...un premier album plein de promesses.

Lou va devoir affronter ses visions du passé pour comprendre son présent.

Elle, qui pensait en avoir fini avec ses fantômes, s’est jeté à corps perdu dans sa vie de jeune fille afin de trouver l'oubli. Les amies, le lycée et sa rencontre avec Nacym, son premier amour, permettent à Lou de retrouver enfin une vie normale. Mais voilà qu’une femme sans visage, habillée comme au début du 20ème siècle, se met à la hanter dans sa vie quotidienne. Les séances d’hypnothérapie reprennent et avec elles Lou va plonger au coeur d'un lourd passé familial. Elle se voit alors projetée dans un voyage dans le temps lors de l'exposition universelle de 1900, à l'aube de grandes découvertes. Lou y croise sa grand-mère Lucie, les époux Curie, la spirite Eusapia Palladino et commence à comprendre toute la dimension de son don, son pouvoir et ses cruelles limites.

Un excellent second tome, passionnant.

Lou a 16 ans, elle va au lycée, retrouve ses amis pour courir, se rend dans des fêtes, une vie d'adolescente normale...mais Lou est aussi sujette à des rêves bizarres et peu à peu le spiritisme va faire une entrée fracassante dans sa vie.

Le thème du spiritisme m'intriguait mais j'ai lu cette bande dessinée sans grand enthousiasme. Je ne sais pas trop ce qui n'a pas pris dans cette mayonnaise mais j'ai l'impression d'être passée complètement à côté.

Je ne peux pas réellement dire que c'est mal écrit ou qu'il ne se passe rien mais je n'ai pas été touchée par cette histoire, pas intriguée le moins du monde par les faits plutôt étranges qui s'y déroulent, je l'ai lu et presque oubliée dans la foulée.

Mary Lennox est une petite fille dont les parents sont morts du choléra aux Indes, la laissant orpheline. Elle va donc rentrer en Angleterre pour s’installer chez son oncle, Mr Craven, qui ne veut pas la voir et vit reclus dans un manoir sur la lande suite au décès de son épouse dix ans auparavant.

Mary est capricieuse, désagréable, malingre, elle n’a rien d’une héroïne attachante du début de l’histoire. Et pourtant au contact de Martha la femme de chambre et de Ben le jardinier, elle va commencer à s’ouvrir et à se transformer. Mais c’est surtout la découverte d’un jardin secret qui va changer sa vie.



Avec cet album, Maud Begon livre une magnifique adaptation du roman de Frances H Burnett. Ce classique de la littérature anglaise est sublimé par la mise en images et en couleurs. Les planches représentant le jardin sont splendides, avec presque un côté onirique. Il est intéressant aussi de voir l’évolution physique de Mary par petites touches au fil des pages. De ce point de vue, la BD apporte un réel plus par rapport au roman.



Ce premier tome est à la fois touchant, poétique et mystérieux, et j’ai hâte de connaître la suite car à la fin de l’album, Mary fait deux rencontres importantes qui ouvrent des perspectives intéressantes pour la suite de l’histoire.

J’ai préféré ce tome 2 au premier et ceci grâce aux pages sur Marie Curie et les dessins aux couleurs moins sombres. La trame de l’histoire et ses fantômes me semble toujours ambigüe. C’est par hypnose que Lou va retrouver la femme sans visage de la photo.

Un groupe d’amis lycéens vont s’essayer au spiritisme. Les conséquences seront dramatiques. Fantômes et/où revenants ne m’ont pas vraiment conquise. Dessins sympathiques malgré certaines planches trop sombres. Heureusement celles de mamie les illumine un peu. J’espère que le tome 2 me fera changer d’avis.

Un déménagement après divorce. Une ado gothique et rebelle et un frère plus jeune et plus enthousiaste. Ils sont Français mais vivent entre une maison de retraite et un magasin de poupées (et avec un établissement scolaire) au noms américains... cherchez l'erreur mais ça pourrait n'être qu'un détail.



Une chose étrange relie le personnel (et les patients) de la maison de retraite avec les poupées.

Un scénario un peu remixé à coups de Chucky, Scream et autres récits du même style.

Si j'ai beaucoup aimé les dessins de Maud Begon, le scénario, par contre, tombe un peu à plat.



Rien de bien transcendant.

J'avais momentanément quittée Lou,alors que son amoureux venait de se faire renverser par une voiture sous ses yeux. Je la retrouve pour une nouvelle séance d'hypnose qui va m'entraîner avec elle à Jersey chez le grand Victor Hugo. Avec une drôle de petite fille qui refuse d'emprunter la Bouche d'Ombre pour rester encore dans notre monde, je vais assister à de belles séances de spritisme. C.Martinez a mélé l'Histoire à son histoire en mettant en scène des citations extraites du Livre des Tables de V.Hugo.

Malgré les magnifiques aquarelles de Maud Bégon j'ai moins adhéré à ce 3 ème épisode. Le quatrième m'attend et j'espère y retrouver toute la magie de Carole Martinez.

Très beau second tome autant par le scènario (Carole Martinez) que par les illustrations (Maud Begon).

Nous retrouvons Lou et son don qui va enquêter sur son histoire familiale et surtout sa grend mère.

On y croise paris au début du XXième siècle et les grands savants, notament Pierre et Marie Curie.

A lire ou à découvrir.

Quelle joie de retrouver la plume de Carole Martinez !

Les ressorts de l’intrigue sont bien distribués entre les deux volumes. Dans cette deuxième parties la psychologie des personnages se développe et leurs caractères s’affirment. On verra des évolutions, des changements.

L’histoire est de moins en moins sombre et cela se ressent à tous les niveaux mais surtout avec les couleurs. Les tableaux en pleines pages du jardin sont magnifiques.

Maud Begon a su dessiner l’amour de la nature qu’exprimait Frances H. Burnett, c’est formidable !

J’avais beaucoup aimé lire ce roman il y de cela quelques années, et aujourd’hui j’ai apprécié reparcourir cette belle histoire superbement dessinée !

Ce second tome est à la hauteur du premier, ce qui n’est pas peu dire.

Avec l’arrivée du printemps, c’est une explosion de couleurs et d’odeurs dans le jardin secret. Mary et Dickon vont le faire découvrir à Colin, ce qui va aider le petit infirme à guérir.

Cet album est une célébration de la nature qui renaît au printemps, et c’est aussi celui de l’épanouissement de Mary et Colin.

Cela donne lieu à des planches magnifiques et cela permet de délivrer un message très positif.

Lire cet album, c’est un peu comme prendre une bouffée d’oxygène et du vert plein les yeux!

Voilà un tome qui lève le voile sur bien des mystères de cette histoire et qui donne envie de connaître rapidement la suite !



Ce troisième tome se concentre sur la période d'exil d'Hugo sur l'île de Jersey. Le lecteur a enfin des explications sur l'identité du spectre de la vieille dame et de la petite fille qui semblaient sortir de nulle part. Avec les quelques nouveautés que l'on découvre...



L'attente va être longue d'ici la sortie du prochain tome !

Joli roman graphique en trois volumes !



Une production 100% féminine avec Carole Martinez et sa belle plume au scénario, et Maud Begon au dessin. Un rapide feuilletage à la médiathèque et me voilà embarquée dans un univers fantastique joliment aquarelé et mis en mots avec la complicité involontaire de Victor Hugo, ses « contemplations », source d’inspiratIon pour le titre, depuis le tome 1.



On plonge dans une ambiance désuète en 1985, époque à laquelle , Lou découvre sa capacité à voir les fantômes. ils sont plutôt bienveillants, comme autant de portes vers le passé, mémoire historique ou familiale.



Dans ce troisième volume on part avec le fantôme de Lucienne , une des voisines de Victor Hugo , en exil à Jersey , avec une partie de sa famille. Les auteures y mettent ses deuils, son attirance pour le spiritisme, son appétit insatiable pour les jolies femmes. Mais si on croit n’y voir qu’une biographie du poète , on fait fausse route, c’est quand même assez léger .



Le scénario part un peu dans tous les sens avec les différents espaces , dont celui de Lou et de Nassim, celui du voisin psychanalyste et celui de Lucienne... On perd un peu le fil de la narration, qui manque de direction, et celui de la fonction des apparitions pour les vivants.



Esthétique, poétique , mais légèrement confus , ce roman graphique se laisse toutefois lire avec plaisir .

Qu'est qu'une lycéenne des années 1980, une jeune haïtienne qui culpabilise d'avoir quitter son île dans l'espoir de faire des études, et une jeune fille au Moyen Age dont la soeur est morte en couche peuvent bien avoir en commun ?



A première vue, la réponse n'a rien d'évident.

Et si la clé se trouvait dans un poème des Contemplations de Victor Hugo ?



J'ai été très agréablement surprise par cette lecture que le graphisme un brin vaporeux et moderne rend très dynamique et mystérieux.

Une histoire qui lie habillement trois époques : fin de XXème, XIXème et Moyen Âge. L'utilisation de certains thèmes et motifs, comme par exemple la recherche de sens par l'esprit, le conscient et l'inconscient,etc a bien attisé ma curiosité.



Le scénario réalisé par la célèbre Carole Martinez dont tant de lecteurs ont fait l'éloge méritait qu'on s'y intéresse - même si nous ne sommes pas familiers de sa prose. Ce qui est sûr, c'est que cette histoire plaira aux amateurs de la série "Ghost Whisperer" et à bien d'autres.

Maud Begon signe le scénario, le dessin et les couleurs de cette formidable adaptation du roman de Frances H. Burnett, un classique de la littérature jeunesse anglaise, publié en 1911.

C’est l’histoire d’une fillette de 10 ans riche mais privée d’affection, devenue capricieuse et acariâtre. Orpheline après une épidémie de choléra, elle quitte les Indes, recueillie par un oncle dans un vieux manoir anglais au milieu de la lande. Livrée à elle-même elle parcourt le parc du manoir et finira par découvrir un jardin abandonné dont personne ne veut plus parler. Elle n’a alors qu’une idée en tête : aider les plantes à pousser et faire revivre ce jardin.

Quelques amitiés liées au fil du hasard vont l’aider à mettre en œuvre cette idée. Elle rencontre une nuit un garçon secret et devient elle-même le secret de ce garçon.

Ainsi s’achève le premier tome, empli de mystères et de l’espoir semé par les mini pousses vertes sortant de terre. Comme Mary, nous n’avons qu’une hâte : voir le printemps enchanter cette nature encore grise et terne.

J’ai tout aimé dans cet album : les dessins, les choix graphiques, les couleurs ! Une grande place est donnée à la nature, signe d’une grande fidélité au texte d’origine. Les personnages sont efficacement caractérisés, les décors somptueux et la poésie se diffuse au gré des pages.

Une très belle réussite qui me pousse à ouvrir aussitôt le second et dernier tome.

Variation sur les thèmes d’Antigone et de Lolita.

Un peu rebelle, voulant croquer la vie, découvrir l’amour, une jeune fille lit lascivement Antigone au bord de la piscine de l’Hôtel. Le dessin est brut, limité à l’essentiel, deux trois traits, une gamme restreinte de couleurs où les postures des personnages en racontent plus que les mots. Il y a deux styles différents de graphisme, l’un plus réaliste, est comme pris sur le vif, avec des aplats de couleurs “cartes postales” et donc attaché à la réalité de la situation, peu de mots pour l’accompagner. L’autre est plus brut, plus brouillon, et plus symbolique, avec des personnages étranges, un élan, une pieuvre, commentant l’histoire à la manière des chœurs du théâtre antique. Ça parle d’’insouciance de l’adolescence de façon sensuelle et poétique, mais aussi un peu glaçante. C’est une lecture étrange, qui met mal à l’aise.

J’avais découvert Maud Bégon dans 13m28, cadavre exquis des auteurs des éditions Manolosanctis, c’était déjà le récit le plus dérangeant de l’histoire. Pour une première bande dessinée en solo, il y a déjà une belle maitrise, elle propose un univers qui lui est propre et qui parvient en quelques pages à retourner, à questionner le lecteur.

À mon avis, c’est vraiment une autrice à suivre dans l’avenir.