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Critiques de Marion Roman (11)
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Jeunesse sans dieu

Encore une lecture que je dois a Danilo Kis qui, dans la nouvelle "L'apatride", racontait les errances et la Mort d'Odon von Horvath. Je te remercie, Danilo. Benie soit ta memoire.





Un prof d'histoire-geo dans une Allemagne qui commence a se nazifier. Ses eleves sont influences par les slogans que tonnent partout les haut-parleurs du regime. Ils veulent servir la patrie, se preparer a la guerre. Un prof mal vu, pointe du doigt pour avoir soutenu que les noirs ne sont pas des "infrahumains". Mais il s'accroche a son poste: il faut bien vivre. Il accompagne ses eleves en colonie de vacances, qui est en fait un camp d'entrainement para-militaire. Un des eleves y est assassine mysterieusement, et le prof est implique. Il s'evertuera a trouver le coupable et y arrivera finalement, mais marque comme "antipatriotique", il ne pourra continuer a enseigner et devra s'exiler en Afrique, chez "ses" noirs.





Un court roman ou Horvath essaie d'expliquer la genealogie du nazisme, comment tout un peuple se livre corps et ame a une ideologie raide, autoritaire, butee, comment il idealise un plebeien moyen, eleve au rang de "plebeien supreme" (le titre dont Horvath affuble le dictateur sans nom). Comment ce peuple s'abetise, plus, se bestialise. Et c'est ecrit en 1937!





Horvath ecrit dans un style simple, epure, sans fioritures, en courtes phrases. Quand il transmet les pensees de son heros c'est par une sorte de court dialogue interieur, par questions-reponses, par affirmations succintes, tres loin des monologues interieurs ou courants de conscience auxquels d'autres nous ont habitues. Je qualifierais son ecriture de naive, sachant quel travail, quelle intelligence, quel art, requiert ce semblant de naivete. Et cette simplicite, cette economie de moyens servent tres pertinemment le dessein de l'auteur.





Ecrit en 1937, ce livre ne peut etre publie a Vienne, ou habite Horvath. Il doit s'exiler, le faire paraitre en Hollande, puis rejoindre Paris, comme nombre de ses compatriotes. C'est la qu'un jour d'orage une branche de marronnier s'abat sur lui et le tue, dans les Champs Elysees. C'etait en juin 1938. Il n'avait pas 38 ans.





Jeunesse sans Dieu est un livre de combat. Cela suffirait pour que je le conseille. En plus il est ecrit admirablement, en une prose qui se veut maigre mais n'est jamais ni plate ni dessechee, une prose qui sert, epaule et soutient le message de l'auteur, qui enrichit ce message. Une prose qui, sans flatter le lecteur, est a meme de le seduire. Un style tres special, que j'ai trouve fascinant. C'est donc pour lui aussi que je conseille ce livre.
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Jeunesse sans dieu

C'est un nouveau coup de cœur que je viens de terminer !

Je ne connaissais pas Ôdön von Horvath, son nom m'était inconnu jusqu'alors... et quel tort ! Sa plume ne fait pas grand bruit, mais pourtant quelle pertinence !



Ce livre a été écrit en 1938 en Allemagne, le narrateur est un jeune professeur qui est en proie a un violent décalage avec ses élèves. En plein questionnement sur sa "foi" (après avoir vécu une guerre), il doute que la jeunesse croie encore en quelque chose... Montée du nihilisme, ou d'un idéalisme assez singulier...

Ce roman fait écho en nous, ne serais-ce que pour l'attitude des générations précédentes à l'égard d'une jeunesse que l'on ne comprend pas, qui nous est étrangère...



A lire sans plus tarder, les chapitres sont très courts (le plus long fait 9 pages !) et l'histoire vaut le détour. La réflexion sur Dieu peut en irriter certains, cependant en cette période troublée de l'histoire cela offre une clé de lecture pour la pensée de l'époque.



Bref, à lire d'urgence !
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Jeunesse sans dieu

Cela change du style des vieux emmerdeurs. La jeunesse sans Dieu libère aussi des idéaux littéraires qui ne plaisent qu’aux esthètes, c’est-à-dire, à ceux qui n’aiment pas l’humain qui se cache parfois derrière l’écrivain. Les temps le nécessitaient : il fallait démystifier. Il était urgent de faire tomber un certain style d’imaginaire qui précipitait un réel effroyable.





La disparition de Dieu entraîne la prévalence d’autre chose, par exemple un demi-dieu, un dictateur. Je me demande ce qui succède au demi-dieu : la demi-merde ?

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Jeunesse sans dieu

Il ne s’agit pas de la révolte de l’enseignant d’une jeunesse fanatisée. Pas de stéréotypes dans ce texte qui n’a rien de la fresque historique, le propos est dense, intimiste, sans pathos. Il se fait révélateur de situations et d’une période troubles – comme le sera ce meurtre, aux mobiles qui n’ont rien de politique au sens strict -, révélateur de cette société allemande entre crise économique, nationalisme et racisme. Il se fait annonciateur de jours froids, de la damnation d’un peuple, de la quête de rédemption d’un homme.



Ni l’époque ni le pays ni la doctrine nazie ne sont nommés explicitement, le lecteur sait – par l’intervention de personnages secondaires plus âgés que le narrateur y faisant référence en précisant qu’ils sont de la génération l’ayant vécue – que les faits se déroulent environ une dizaine d’années après la Grande Guerre.



Amère et cruelle lucidité dans ce roman rédigé en monologue rythmé par des chapitres courts, une narration particulière tant sont prégnantes les angoisses et les questions du narrateur : l’écriture, exigeante et incisive, néanmoins parfaitement limpide, parvient à rendre le paradoxe entre cette acuité, ce réalisme social et la forme de démence dans laquelle ces scènes, ces dialogues, semblent entraîner parfois le narrateur. Mais cette folie n’est pas la sienne. C’est en cela que son enquête sur l’assassinat de l’élève durant un camp de plein air ( d’entraînement militaire ), ses choix de vérité, se font quête. Pourtant, Ödön von Horvath ne donne pas de sens à son récit – y-a-t-il encore du sens ? « Les hommes ont perdu la tête et ceux qui ne l’ont pas perdue n’ont pas le courage de passer la camisole des fous » -, il prononce une sentence : pour jugement, l’enfer qui attend les adolescents de cette génération et leurs parents, filant non pas la métaphore du mouton mais celle du poisson, de la métamorphose en poisson, hors humanité ce corps froid au regard rond, impavide. Métamorphose, oui, il y a quelque chose de kafkaïen dans les angoisses du narrateur aux prises avec son monde, son temps.

Un roman écrit en exil en 1938 qui raconte l’égoïsme, la bêtise, la misère, la lâcheté ordinaires, le nazisme au quotidien sans le nommer, « la peste brune » qui contamine les esprits. Bien-sûr le meurtre, mais la violence de ce roman est finalement ailleurs, plus complexe malgré l'évidence, elle est grouillante, grondante. Ce malaise, le malsain, les âmes perdues, encore quelques unes avec des idéaux face à l’idéologie quelques jeunes, dans cette classe ils sont quatre, déjà, encore… Rien de sensible dans ce roman au sens premier du terme, pourtant une perspicacité au cœur des hommes, dérangeante tant elle semble juste. Et universelle.
Lien : http://www.lireetmerveilles...
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Jeunesse sans dieu

Un récit à lire aujourd'hui pour comprendre la mécanique des changements de mentalités, l'automatisation des pensés et la mise en place d'une norme dont on peut difficilement échapper.
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Aimer courir : Une passion à partager

Tout le monde n’est pas adepte de course à pied et encore moins féru de marathon. Pourtant, le livre de Marion Roman donne incontestablement envie aux non initiés de se lancer dans cette passion qu’elle partage avec beaucoup de générosité et de sincérité. En réalité, pour être franc, elle n’a pas eu à me convaincre dans la mesure où j’ai déjà les pieds dedans.



Alors, courir pour quoi faire ? L’auteure expose les quelques bonnes raisons qui ne devraient plus nous faire hésiter. Des effets amincissants aux vertus spirituelles en passant par le développement de la sociabilité et le travail mental, la course à pied est un sport qui rendra heureux le pratiquant ou la pratiquante à condition d’accepter de souffrir un peu. Certains vont même jusqu’à mettre en péril leur famille, leur couple et leur activité professionnelle tellement courir est devenu une obsession. Mais Marion Roman n’en est pas arrivée là. Passionnée mais modérée, elle réussit à transmettre ce qu’elle a appris de son père, lui-même marathonien.



Ce qui m’a vraiment plus dans cet ouvrage, c’est l’humour de l’auteure et surtout l’usage des références littéraires. Notre coureuse est aussi sacrément cultivée. Normalienne et agrégée d’anglais, on sent l’érudition derrière une délicieuse humilité et une délectable écriture: « La course est un sport, pas un art : on ne s’exprime guère en courant. » et plus loin d’ajouter sur le coureur en citant Baudelaire : « Comme si, pour compenser la monotonie de son activité, le coureur déployait de par le monde des antennes et se faisait caisse de résonance pour qu’en lui « les parfums, les couleurs et les sons répondent. » » Il s’agit là d’une poétique de l’activité pédestre; une invitation à s’y mettre …
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Jeunesse sans dieu

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Jeunesse sans dieu

C’est un petit livre curieux et acerbe. On y découvre, sous les pensées quotidiennes d’un professeur d’histoire géographie (le narrateur), la montée du nazisme dans l’esprit d’une classe de collégien...



La suite sur mon blog :
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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Jeunesse sans dieu

Un récit à lire aujourd'hui pour comprendre la mécanique des changements de mentalités, l'automatisation des pensés et la mise en place d'une norme dont on peut difficilement échapper.
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Jeunesse sans dieu

Un roman simple, facile à lire (difficulté moyenne en vo) qui prend bien la température de l'époque - mais qu'est-ce qui est le plus cynique, ces jeunes "sans Dieu" qui répètent la radio ou désirent perdre leur humanité et être des "outils", des obus, grenades... ou ces adultes lâches qui se taisent et tentent de sauvegarder leur retraite, gagne-pain... Laisse songeur, avec un profond sentiment de malaise.
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Aimer courir : Une passion à partager

Et toi, dis moi quel(s) loisir(s) tu pratiques? Il est parfois gênant de répondre à cette question intime! La course à pied bien sûr!

Pourquoi? Car c'est une passion où l'on ne ménage pas ses efforts qui procure bien-être et épanouissement physique et moral. Amateur, compétiteur ou professionnel: tous ont la même ambition profondément enfouie: se dépasser et aussi faire de meilleurs chronos à chaque nouvelle rencontre.

Le coureur se donne une éducation du souffle au cours de ses entraînements fréquents et réguliers.

Alors RdV au Stade, sur routes, sentiers, chemins de campagne, ville... Le début de l'aventure humaine et solidaire, l'assurance d'une forme de liberté qui passe par la servitude volontaire de progresser avec en tête des héros comme Zatopek, Alain Mimoun, Michel Jasy. Encore Bravo aux finishers des marathons et autres courses toutes catégories confondues. La médaille n'est pas la seule récompense à vos efforts
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