Le peu d’obscurité que je dilapide
c’est de l’air qui me manque
L’absence des dieux
ce fragment de quartz la contient toute
Nul œil pour fixer
le tremblement de la lumière
-
Je m’entête à fouiller ces décombres
les traces des grands hiéroglyphes
avant de tomber à mon tour
en poussière bien noire
en ossements vermoulus
pour avoir trop cherché
ce qui était perdu.
-
Ce qui s’élèvera
ce qui naîtra
est indicible
Les traces meurent d’être dites
elles déplacent le monde plus loin
à peine qu’un silence.
-
L’immensité est silencieuse
son image ne l’est pas
j’aime ce qui m’éblouit
puis accentue l’obscur en moi.
-
Sans m'arrêter
je passe
disant adieu
jour après jour
aux horizons
qui n'en finissent pas de se dérouler
Il y a toujours
quelque chose plus loin.
pp. 39-42 & 84.