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Critiques de Margaret Atwood (2281)
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La servante écarlate

La servante écarlate est une dystopie choc. Il traite a la fois d'une prise du pouvoir qui ne laisse aucune place a la liberté mais également à la place des femmes dans la société.

Ce livre est écrit d'une façon douce qui oscille entre passé et futur pour bien montrer l'évolution des lois et des moeurs.

La dictature est a son comble, la délation, la peur font que la population ,et plus surement les femmes ,ne prennent aucun risque et obéissent.



Un livre qui fait assez froid dans le dos, qui touche du doigt certains pays existants de nos jours quand à leur idéologie sur le role et le devenir des femmes. Ce roman montre aussi l'ennui et la déroute de toute la population face a un dogmatisme religieux et a sa pudibonderie.



Un livre fort, qui marque et qui blesse aussi bien par sa narration , que par la possibilité qu'une telle chose puisse arriver dans notre monde et mettre encore une fois la liberté quelle qu'elle soit en péril.
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La servante écarlate

" C'était après la catastrophe, quand ils ont abattu le président, mitraillé le congrès et que les militaires ont déclaré l'état d'urgence".

Defred se souvient de l'ancien temps, de sa vie de femme libre de sa fille et de Luke son mari tous deux disparus lors de la tentative d'évasion vers le Canada.

Defred est son nouveau nom. Dans cette république de Gilead les femmes sont reléguées à divers tache, les plus chanceuses sont mariées à des dignitaires, elles sont vêtues de robes bleues, les marthas s'occupent de l'intendance, elles sont vêtues de vert, enfin les servantes écarlates dont fait parti Defred sont habillées de rouge avec une coiffe couvrant les cheveux et une sorte d'œillères ressemblant à des ailes d'anges. Son rôle est la procréation. Dans un pays où la fécondité a fortement baissé chaque maison, chaque commandant a sa servante écarlate.

Je n'en dirais pas plus sur l'histoire de Defred.

" La servante écarlate" est parue en 1984. Comme "1984" de George Orwell le roman de Margaret Atwood est effrayant, cette dystopie a de quoi faire réfléchir, ce qui rend ce récit glaçant c'est la façon presque anodine de supprimer le droit des femmes, interdiction de travailler, d'avoir un compte en banque...

" La servante écarlate " est un monologue car à qui parler de ses angoisses, de ses peurs de ses espoirs dans un régime totalitaire où tout le monde suspecte tout le monde. Ne vous attendez à une histoire réjouissante pleine de rebondissement.

" La servante écarlate" est un roman coup de poing qui a pour but de nous faire réfléchir sur la fragilité de la liberté et surtout de la liberté de la femme, des femmes.

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La servante écarlate



"Je veux un ventre !" s'était écrié Napoléon après son divorce d'avec Joséphine, cette dernière ne lui ayant pas donné l'héritier tant espéré. Vous allez me demander quel est le rapport avec ce roman de science-fiction. Il est bien là justement : la procréation. Margaret Atwood imagine une société américaine dans laquelle seule une certaine caste de femmes, les Servantes, auraient à donner la vie. Mères porteuses, elles sont attribuées à des couples en mal d'enfants et sont à la merci des Epouses (en bleu) et des Commandants. Nous sommes proches ici des romans d'Huxley et d'Orwell : hiérarchie, surveillance totale et constante (l'Oeil), société sous contrainte... Il s'agit du schéma type d'une contre-utopie mettant en scène l'absence d'espoir, de possibilité de changement. Atwood dénonce les dérives, notamment celles des régimes totalitaires. La déportation de celles qui faillissent à la règle n'est pas sans rappeler les heures sombres de notre histoire. S'ajoutent à ceci le rationnement, les différents codes, les tatouages sur les Servantes afin de les identifier, la propagande, les arrestations et les exécutions... Il serait bien difficile de ne pas y voir un lien. Mais le totalitarisme ne touche pas non plus que la politique. Le puritanisme en prend aussi pour son grade si j'ose dire.



Defred fait partie de ces Servantes. C'est à travers elle que nous pouvons découvrir ce monde froid, hostile, où la peur a pris la place de la communication. Les sentiments n'ont pas leur place. La narratrice insiste sur le fait que si un seul grain de sable venait s'immiscer dans les rouages bien huilés de cette vie qui lui est donnée, ce serait la fin. Il est interdit à ces "ventres" d'être malades ou infertiles.



Defred oscille entre vie présente et souvenirs de ce monde passé où, comme elle le dit elle-même, les gens ne pouvaient pas savoir qu'ils étaient heureux. La phrase est répétée à plusieurs reprises. Tout est détruit pour elle : sa vie de couple avec Luke et leur petite fille, ses études avec sa copine Moira... L'Oeil est toujours là... Sa confession est à la fois poignante et révoltante.



Je n'ai pas pu me détacher de ce roman lu en quelques heures seulement. Au-delà de cette palpitante lecture, il donne à réfléchir sur tout ce qui pourrait enfreindre la liberté.



A lire absolument !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La servante écarlate

Vous êtes une femme.



Imaginez que, du jour au lendemain, on bloque tous vos comptes et que vous n’ayez plus de liquide sur vous.



Imaginez que, du jour au lendemain, vous êtes licenciées comme des malpropres et gare à vous si vous faites un esclandre.



Imaginez que, du jour au lendemain, vous ne pouvez plus acheter quoi que ce soit.



Imaginez, que du jour au lendemain, vous vous retrouviez dans un « couvent » où on vous « apprend » à n’opposer aucune résistance.



Imaginez que, du jour au lendemain, vous n’avez plus aucune possibilité de vous distraire (lire, aller au cinéma, se promener, danser, écouter de la musique…)



Imaginez que, puisque vous avez déjà enfanté, vous en êtes réduite au rôle de « reproductrice ».



Imaginez que vous vivez chez un « commandant » et son épouse pour servir de « mère porteuse ».



Imaginez que vous vivez recluse dans une chambre dépourvue du moindre artifice.



Imaginez que, du jour au lendemain, votre seule possibilité est de sortir pour faire les courses, sans possibilité de vous sauver.



Imaginez, imaginez, imaginez… Mais ce temps redoutable est-il si loin que ça ? Croyez-vous que l’on pourra échapper à cet univers ?



J’avais vu le film, il y a très longtemps. Je ne l’ai jamais oublié, je l’ai toujours dans un petit coin de ma tête et j’y pense quelquefois. Je ne savais pas que c’était tiré d’un roman de Margaret ATWOOD. J’ai lu ce livre en apnée. J’ai mis du temps. Et je me dis quel avenir nous attend, nous les femmes ? Avec les pesticides qui coulent à flot sur notre terre, l’infertilité qui se répand, croyez-vous vraiment pouvoir échapper à cet enfer ? Ce monde existe déjà. Combien de couples vont en Inde chercher des mères porteuses ? Méfiez-vous Mesdames. Soyez sur vos gardes !

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La servante écarlate

Un jour d'automne ou de printemps, peu importe la saison, le temps défile, la vie reste une putain de tranche de temps qui s'écoule ou pas, je déambule dans le village. Le café de quartier que j'ai toujours vu s'est transformé en maison d'habitation. Où est-ce que les gens prennent-ils leur bière maintenant en sortant du boulot, ou le dimanche matin avant d'aller à la messe à l'église Saint-Martin ? Les cloches sonnent, quelle heure peut-il être, on en revient toujours au temps. Sous la place de l'église, je découvre le mystère du temps, un espace dédié à perdre son temps ou justement à vivre en dehors du temps : une nouvelle boite à livre. Il me faudrait un parasol et une bière pour flirter avec le temps et ma nouvelle découverte. Mais le café a fermé il y a des années. A la place, je ne trouve que de la poussière, poussière de ma vie qui s'envole au milieu de cette place sans café, sans hommes, sans jupes qui virevoltent.



Que j'adore la découverte de ces boites à livres, où je peux regarder et fureter ce que les gens, les vrais pas les pauvres types comme moi ou les bisons solitaires d'une plaine poussiéreuse, ont lu et veulent faire partager ou se débarrasser. Aujourd'hui, je découvre une vieille édition « J'ai Lu », classée dans le domaine S-F. Mon dieu, combien d'années n'ai-je pas lu de romans de science-fiction. D'ailleurs, je n'en lis jamais ou presque. Je pourrais les compter sur les orteils de mes sabots. Je ne suis pas un spécialiste du genre, même pas un ignare, pire que ça. Le pauvre type. Mais pour une foi, je connais. Une série que je n'ai pas vu a remis au goût du jour ce texte qui date pour la version originale de 1985, une vieille dame canadienne que je ne connais pas encore l'a écrit comme pour décrire le monde dans lequel nous pourrions bientôt vivre. Quarante ans après, ce roman n’apparaît plus vraiment comme de la science-fiction, ni de la dystopie mais comme une réalité potentielle suivant les options choisies pour nous gouverner.



Je n'ai pas l'intention d'en dire plus sur Defred et son costume écarlate, sur les anges de la réalité ou de la fiction dystopique. Simplement, parce que si tu n'as pas lu le livre, tu as vu la série, si tu n'as pas vu la série, tu as lu le livre, si tu n'as ni lu le livre ni vu la série, tu vas te précipiter sur la boite à livre dans laquelle je déposerai cette vieille édition de la vieille Margaret Atwood – comme tous les livres que je récupère dans des boites à livre. Et en attendant l'accomplissement de la femme ou le fanatisme de ce monde, je finis les dernières gouttes de ma bouteille de Crown Royal.
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Les testaments

D'une exceptionnelle puissance, La Servante écarlate est un des romans les plus géniaux que j'ai lus. Amen. Une fois ce constat fait, je n'avais bizarrement aucune attente surdimensionnée avant d'aborder sa suite, 35 ans après ... tout simplement parce que cela me semblait impossible de réitérer un telle déflagration , quel que soit l'immense talent de la grande Margaret Atwood, d'autant plus après les images indélébiles créées par l'excellentissime série télé. Soyons clair, Les Testaments n'ont pas l'envergure de la Servante écarlate mais ce fut un grand bonheur de lecture.



Nous sommes 15 ans après le premier volet. C'est avec beaucoup d'habileté et de savoir-faire narratif que Margaret Atwood a évacué les dangers inhérents à une suite. Elle a intelligemment décidé de se passer de June / Offred ( qui fera juste une apparition sur la fin ) pour exploser son récit en trois témoignages narrant les derniers moments de la terrible théocratie totalitaire de Gilead désormais traduit par Galaad ( pas fan de ce changement onomastique, je n'y vois aucune réelle pertinence ), juste avant sa chute.



Finie l'étude psychologique , fini le regard claustrophobe d'une femme séquestrée, violentée qui rêve de liberté. Place à une brillante étude sociologique du monde dystopique créé par Atwood à travers les regards panoramiques de ces trois femmes : Tante Lydia, une jeune fille des hautes sphères de Gilead / Galaad sur le point d'être mariée et une jeune fille vivant au Canada, dont , forcément, les parcours vont finir par se croiser jusqu'à ce que tout soit éclairé sur les liens qui les unissent.



Les chapitres les plus passionnants sont clairement ceux dédiés à la fascinante Tante Lydia, personnage emblématique de la Servante écarlate, dont on découvre le parcours et comment cette juge aux affaires familiales de 53 ans a accepté de collaborer avec les instances dirigeantes de Gilead / Galaad, jusqu'à instiguer la chute du régime. le personnage du premier volet était monochromement méchant, il dresse avec mille nuances de gris le portrait d'une femme puissante. Tante Lydia interpelle un hypothétique lecteur et le pousse à réfléchir sur ses propres choix, si lui aussi avait été confronté à cette collaboration infâme. Passionnant.



Les pages se tournent toutes seules, avec avidité, même si les derniers chapitres, purement dans l'action pour parvenir à un dénouement clair, m'ont nettement moins intéressé, je les ai presque survolés car le principal n'était pas là mais dans la description de la décadence de Gilead / Galaad qui derrière ses apparences vertueuses et puritaines cachent les pires turpitudes. On retrouve des pages terrifiantes, à vous glacer le sang, sur la pédocriminalité instituée, notamment au travers du personnage de Jemina Agnès, même pas 13 ans, qui doit épouser le commandant Judd, la cinquantaine.



« Le Commandant s'est avancé, a organisé son visage autour d'un sourire flasque et collé sans bouche sur mon front en un chaste baiser. Ses lèvres étaient désagréablement chaudes et elles ont produit un bruit de succion en se retirant. J'ai visualisé sa bouche en train d'aspirer un petit bout de mon cerveau à travers la peau de mon front. Mille baisers plus tard, il ne me resterait plus rien dans le crâne.

Je sentais son haleine, où s'emmêlaient des relents d'alcool, de bain de bouche à la menthe pareil à celui de chez le dentiste et de caries. M'est venue alors sans que je l'aie voulu l'image de la nuit de noces : une énorme masse informe blanc opaque avançant sur moi à travers la pénombre d'une chambre inconnue. Elle avait une tête mais pas de visage : juste un orifice rappelant la bouche d'une sangsue. de quelque part à côté de son nombril un troisième tentacule s'agitait en tous sens. Elle est arrivée devant le lit où j'étais allongée, paralysée d'horreur, et nue. Et ensuite ? J'ai fermé les yeux pour repousser cette scène intime, puis je les ai rouverts. »



Si on retrouve donc ces passages effrayants à forte puissance d'évocation, Les Testaments sont comme un antidote à La Servante écarlate : le premier était profondément pessimiste, terriblement sombre, là où le second voit des lueurs d'espoirs s'allumer jusqu'à la couverture qui perd l'écarlate pour se nimber de vert. La force du premier résidait dans des ambiguïtés ambitieuses, dans son refus farouche d'élucider au point de laisser June / Offred à la toute fin sans connaître son sort à venir. Dans Les Testaments, les contours ne sont plus flous, tout est expliqué, ce qui fait peut-être au récit son élasticité et son mystère, tout en suscitant moins d'émotions pour le lecteur qui sait dès le départ que ce cauchemar a pris fin. 
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Les testaments

Je sais d'avance que je vais avoir du mal a écrire ce billet.. parce que quand je sors sans avis réellement tranché d'un roman, surtout un roman d'envergure avec un sentiment de frustration , je sais que ce sera compliqué de mettre mes idées de façons constructives a l'écrit.



J'ai donc a la fois beaucoup aimé ce roman. l'histoire est intéressante , avec des idées fortes (ce qui est obligatoire puisque c'est la suite de la servante écarlate mais 15 ans après).. j'ai aussi adoré l'écriture de Margaret Atwood qui est envoutante, qui donne envie d'en savoir plus, toujours plus… elle oblige un peu le lecteur a lire entre les lignes. C'est en soi un très bon roman



Par contre, si vous vous attendez a une suite ressemblant soit peu ou prou a la série TV il faut vite passer votre chemin. ( série tv au demeurant excellente - du moins pour les 2 premières saisons (je n'ai pas encore vu la 3ème) .. et il faut surtout s'en défaire pour lire cette suite.



Je suis donc frustrée et un peu déçue car oui je voulais également une suite a la servante écarlate.. il faut quand même avouer que le roman se fini sur une non fin…. et je pense être comme beaucoup et avoir pesté et ragé en finissant le roman. Margaret Atwood a écrit cette suite a la demande de ses lecteurs non pas parce qu'elle voulait écrire , elle, une suite. Et franchement ça se ressent car je ne pense pas que ce roman soit l'attente de la majorité de ses lecteurs.

La servante écarlate est un livre terriblement fort, que je pense que pour pouvoir l'égaler c'est quasi impossible .. et justement ce que je reproche a cette suite c'est un peu sa fadeur, même si on reste sur des idées fortes : la résistance, le terrorisme, l'endoctrinement , le totalitarisme, la religion, la liberté, .. Margaret Atwood n'a pas su rendre l'intensité du premier "tome" dans ce roman.. je n'ai pas eu les poils qui se sont dressés sur les bras par le manque liberté, par l'exploitation de femmes .. mais je me suis questionnée souvent sur : comment une femme peut-elle volontairement (j'insite !) , volontairement aider des hommes dans la volonté de dominer , assouvir et humilier d'autres femmes ? Et je pense que c'est un sujet d'actualité. Mais je n'ai toujours pas trouvé la réponse..



Pour conclure ( je crois que je n'ai jamais écrit autant sur babelio.. moi qui aime ce qui est court et concis. ) Ce n'est pas la fin que j'attendais, je n'ai pas retrouvé les personnages tant aimé et au final je pense que ce n'est pas réellement une suite.. Plutôt deux romans distincts sur une même base d'histoire.



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La servante écarlate

Quel choc !

Quelle société imaginaire et atroce nous est présentée...

On aimerait qu’elle reste un pur produit de l’imagination de l’auteure, mais elle nous fait réfléchir à l’emprise de certains courants religieux extrémistes, à la condition de la femme dans notre société.



J’ai été scotché par cette lecture, j’avais envie de ne pas refermer le livre avant la fin, mais cela m’a été souvent impossible tant cet univers me paraissait abominable.



Je résumerai au maximum la trame, j’aimerais que le plus de monde possible lise ce livre.



Nous suivons l’itineraire d’une femme, Defred, qui vivait autrefois heureuse avec son compagnon et sa petite fille. Lorsque le récit commence, elle fait partie des servantes écarlates, destinées à procréer pour compte des commandants. Une guerre a eu lieu, elle se poursuit encore, un nouveau pouvoir est en place, fortement influencé par des idées religieuses extrémistes. Ces femmes habillées totalement en rouge, et portant des ailes qui leur servent d’oeilleres ne se déplacent que deux par deux. Leur utilité est grande, elles doivent procréer et donner à leurs maîtres un enfant, tant est grande la crise de fertilité qu’il a touché le pays.

Je dis bien procréer car aucune expression d’amour ou même de tendresse n’existe durant l’acte sexuel auquel assiste l’épouse censée virtuellemen être le personnage principal. Cette dernière pour la même raison est partie prenante à l’accouchement.

Il n’y a plus de livres, plus de liberté de circuler, plus de liberté de parler, de communiquer ne fut-ce que par les yeux, la répression est partout, la surveillance est omniprésente, les châtiments sont graves : déportation vers les colonies, lynchage organisé, pendaison...



L’on oscille entre le présent - épouvantable - et les souvenirs du passé qui hélas s’estompent.



Difficile de lâcher cette lecture, sauf pour respirer un peu !

Pourquoi est-ce si difficile ? Parce que le roman est très bien construit, nous découvrons très progressivement ce que la société est devenue, et cela tout au long du récit. Parce que cela génère un suspense certain. Parce que le personnage de Defred est attachant. Parce que le livre est bien écrit.



Le roman m’a touché, bouleversé souvent.

Je suis heureux de l’avoir lu !
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La servante écarlate

Pour se mettre dans l'ambiance merci d'accéder à ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=SwYN7mTi6HM



♫Les souvenirs que l'on croit fanés

Sont des êtres vivants

Avec des yeux de morts vibrants encore de passé

Mais mon coeur est crevé d'obsession.

Il bat en répétant

Tout au fond de moi-même

Ce mot que j'aime,

Ton nom...



Oh, oh, hé, toi

Ow, oh, hey, you



Qui a dit ça?

Who said that?



Bébé, comment ça va?

Baby, how you been?



Tu dis que tu ne sais pas

You say you don't know



Vous ne saurez pas avant de commencer

You won't know until you begin



Alors tu ne peux pas me voir debout ici

So can't ya see me standing here



Je me suis adossé à la machine à disques

I got my back against the record machine



Je ne suis pas le pire que tu aies vu

I ain't the worst that you've seen



Ah, tu ne vois pas ce que je veux dire?

Ah, can't you see what I mean?



Ah, aussi bien sauter (sauter)

Ah, might as well jump (jump)



Allez-y et sautez

Go ahead and jump



Pourrait aussi bien sauter (sauter)

Might as well jump (jump)



Allez-y et sautez

Go ahead and jump



Sauter

Jump



Pourrait aussi bien sauter (sauter)

Might as well jump (jump)



Allez-y et sautez

Go ahead and jump



Obtenez-le, sautez (sautez)

Get it in, jump (jump)



Allez-y et sautez

Go ahead and jump



Sauter

Jump♫

Jezebel- adaptation française de la chanson de Wayne Shanklin par Charles Aznavour. Édith Piaf l'enregistre en 1951 et en fera un succés.

Jump- van Halen - 1984 - (6em Album intitulé : 1984 ) -

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"Je crois en la résistance de la même façon que je crois qu'il ne peut y avoir de lumière sans ombre. Ou plutôt, pas d'ombre à moins qu'il n'y ait aussi de la lumière." p177



Idéalisme puritain, voire utopien

Une seule règle : l'auteure n'incluera rien

que l'humanité n'ait pas déjà fait ailleurs

ou à une autre époque, pour un monde meilleur

ou pour lequel la technologie n'existerait pas déjà.

Pour tuer un chat il faut créer un ça

Ne pas se voir accusée de sombres inventions tordues,

A chaque caste, à chaque classe...sa propre tenue,

ou d'exagérer l'aptitude humaine à se comporter de façon déplorable.

Meurtrir, taler comme étaler ses lettres au Scrabble.

Etre vide pour être digne d'être remplie

Cauchemar l'Utopie vire en Dystopie,

un peu de souffrance purifie l'esprit

1+1+1+1 ne fait plus quatre

'chaque être est unique ;''1984''

Eculé et faussement enjoué persiflage sexuel

Il pense que j'ai putassé chez Jezabel

Si la Nature exige la variété pour les Hommes

C'est dans le péché qu'Elle a croqué la pomme...

NE LAISSEZ-PAS LES SALAUDS VOUS TYRANNISER

Je rêve que je suis éveillée

de l'inertie méfie toi ! Spinoza t'aurais dit "Caute"

Mais van Halen te crie JUMP, et que Ça "Saute"...

Le rouge est tellement voyant

Que ceci soit la fin ou un nouveau commencement.



La Servante Ecarlate

Je m'empourpre, dans ton style, je m'éclate

Allegro Staccato,

Frémissements du cerveau

Patchwork haut en coups leurres immondes

Notre Uni Vert deviendrait le Meilleur des mondes

Le danger, continuer à croire à certaines Valeurs !?😕

A L'ombre d'un saule pleurant ses chatons

"Un saule en ce" monde en pleine reproduction

Contraction de l' amour en désir par trop copulaire

Pour ces Servantes... retenues otages ménagères.

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La servante écarlate

Elles avancent à pas contrôlés, deux par deux le visage dissimulé par un auvent infâme,  déshumanisant, elles qui sont destinées à porter la descendance des élites infertiles. Peu de mots entre elles, la délation menace de mille façons, les cérémonies expiatoires ont valeur d’avertissement et nul ne peut prétendre résister à la torture ( le suicide est la seule prévention pur garantir sa loyauté).



Dans cet univers carcéral, étriqué, au moins pour les Servantes, Defred se livre, envahie par d’innombrables questions (que sont devenus Luke et leur fille, quelle fuite possible, qui l’a précédée dans cette cellule aseptisée dont elle ne sort que pour le rituel du ravitaillement, où est Moïra?).

L’attente est perpétuelle, celle de la fécondation par le Commandant, celle des informations volées au risque de se perdre, celle du temps qui passe sans repères.



L’atmosphère de cette contre-utopie est glaçante : à côté 1984 passerait pour de la chick-lit (non j’exagère un peu : peut-être suis-je encore plus sensible à ce qui est mis en scène parce que l’héroïne est féminine…). Lutte contre la culture, espionnage permanent, restrictions en tous genre, crimes légitimés, et rituels religieux incontournables : tout y est jusqu’à la nausée. La génération de Defred est sous haute surveillance car c’est la dernière qui a encore le luxe du souvenir, luxe personnel car il est interdit d’y faire référence. Souvenir de la vie d’avant, marquée par la décadence des moeurs, le racisme, et la pollution , avec pour corollaire la baisse drastique de la fécondité, avant que tout bascule et que les femmes soient prises au piège d’une société totalitaire.



C’est superbement écrit, dans un style sobre, en harmonie avec le vide qui entoure la jeune narratrice. Ne pas faire l’économie des notes historiques proposées en fin d’ouvrage. Elles apportent un éclairage nouveau sur ce qu’on vient de lire.



D’autant plus angoissant que les éléments qui déclenchent l’avénement de ce cauchemar nous sont très familiers : ils font régulièrement la une de nos médias et nous vivons sur une poudrière propice à construire un terreau fertile pour les sectes de tous poils , dont la plus violente et la plus armée pourrait remporter la mise.



Quid de la série?….
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C'est le coeur qui lâche en dernier

L'auteur reprend ici, comme dans le roman La Servante Ecarlate, le principe d'un monde construit par l'homme pour soi-disant améliorer la vie de la communauté.

Un mois à vivre dans une maison parfaite, avec un emploi parfait, une vie "témoin" ; et un mois dans une prison, mais une prison qui n'en est pas vraiment une, on y mange bien, on y travaille aussi… Un monde parfait pour la communauté.

Ici tout n'est qu'apparence et les 2 protagonistes de cette histoire vont s'en rendre compte très vite. Chacun est une marionnette. Manipulation est le maître mot de ce roman.



Emballée dès les premières pages, je me suis peu à peu ennuyée et j'avais hâte d'arriver à la fin de l'histoire. Quelques incohérences dans l'histoire, ou dans la traduction, l'écriture aurait mérité plus de profondeurs, plus de détails de la vie de tous les jours… Bref, quelques choses m'a manqué ! Je ne me suis pas sentie DANS l'histoire.

Selon moi, ce livre est à un niveau en-dessous de La Servante Ecarlate.

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Captive

Captive m'a captivée. J'ai aimé l'écriture de Margaret Atwood. Elle nous fait entrer dans l'histoire de Grace, elle nous entraîne dans cette époque. On y découvre le 19ème siècle au Canada, les coutumes, le début de la psychanalyse, le lien religion-médecine, cet univers un peu gris, rustre, boueux de la campagne, les relations entre hommes et femmes, les codes sociaux de l'époque. L'auteur nous immerge réellement dans cette ambiance et l'envie de découvrir cet univers nous fait tourner les pages les unes après les autres.
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La servante écarlate

J'ai d'abord découvert la série à la télé. Enfin, la 1ère saison !

Ma curiosité a été piquée par cette histoire filmée de façon très particulière... et j'ai été d'autant plus intéressée lorsque j'ai appris qu'elle était tirée d'un roman paru en 1985.



Une ambiance étrange, incroyable, effrayante. Notre liberté tient à tellement peu de choses. Rien n'est acquis, jamais...

Et quelle écriture. Je ne connaissais pas cette auteur canadienne.

Et bien La Servante Ecarlate ne sera pas le dernier livre que je lirai. Quel talent. Elle m'a emmené à Gilead, elle m'a fait me poser de nombreuses questions sur la façon de réagir face à une telle situation.

Son héroïne n'est pas héroïque. C'est une femme comme tant d'autres ! Et j'ai trouvé cela tellement vrai, tellement humain.



Quant à la fin, j'adore. Ici aussi, Margaret Atwood m'a prise à contre courant.

Personnellement, j'aime les fins nettes et précises. Et bien, ici, l'auteur m'a conquise.



Bref, un vrai coup de coeur. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu envie d'en découvrir plus sur un auteur... (En fait, depuis Sabine Collette !)

A suivre, donc...
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La servante écarlate

Effroyable dystopie que ce roman dont la narratrice, par bribes, nous raconte ses souvenirs et la façon dont elle est amenée à vivre l’instant présent, et à lâcher prise, tout en amenant le lecteur à considérer que sa dernière liberté réside dans sa tête ! mais comment lâcher prise quand on a perdu tous les siens, qu’on a tenté de vous administrer un bon lavage de cerveau (Merci les tantes ! ) qu’on ne peut se fier à quiconque sans avoir peur de la délation, de la vengeance, de la jalousie encouragée par ce régime totalitaire prompt à déporter et à exécuter, sur une terre devenue impropre où la majorité de la population est devenue inféconde et ou on impose à des femmes de devenir des mère porteuses, que dis-je, pas des mères, des porteuse simplement dont la progéniture est destinée aux couples sans enfant.



J’ai passé mon temps durant cette lecture, à imaginer ce que je ressentirais à la place de la narratrice, sans trop me poser de questions puisqu'elle-même traduit très bien les pensées de toute personne humaine capable de ressenti et de sentiment.



La narration est parfois confuse, certaines phrases m’ont semblé difficiles à interpréter, peut-être pour un problème de traduction auxquels s'ajoutent les retours vers l’origine du désastre qui plonge l’Amérique dans un cauchemar digne de Georges Orwell ainsi que le récit dans le présent qui peuvent, surtout au début, mettre mal à l’aise le lecteur. Mais ce récit devient malgré tout très lisible avec l’évolution de la narration.





Ce type de récit marque, fait peur et donne à réfléchir car on y retrouve bien des éléments qui rappellent des régimes totalitaires qui connurent leur heure de gloire dans l’histoire de l’humanité ou qui sévissent encore de nos jours.
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C'est le coeur qui lâche en dernier

Liberté ou sécurité ? Un binôme antinomique terriblement d'actualité depuis le 11 Septembre 2001 jusqu'à pas plus tard qu'hier, 17 août 2017 à Barcelone.

Il n'est pas question de terrorisme islamiste dans le dernier roman dystopique de Margaret Atwood, mais le dilemme susmentionné transparaît néanmoins à toutes les pages.

Enfin, dilemme... Disons que pour Charmaine et Stan, jeune couple américain frappé par la crise économique et obligé de (sur)vivre dans sa voiture, à la merci de bandes de pillards omniprésentes, le choix de la sécurité l'a bien vite emporté. Après avoir vu un spot publicitaire vantant le bonheur garanti du mystérieux programme « Consilience », les deux tourtereaux se renseignent vaguement et, à l'idée d'un boulot et d'une maison tranquilles, signent leur adhésion – à vie – sans trop se poser de questions. Le fameux Programme consiste, pour ses heureux élus, à vivre alternativement un mois dans une jolie maison toute équipée dans la jolie ville de Consilience, et le mois suivant dans la belle prison de la belle ville-jumelle de Positron, dans les deux cas en exerçant un emploi utile à la communauté. Etant entendu que lorsque quelqu'un est en prison, sa maison est occupée par son « alternant », et vice-versa, et idem pour les couples. Etant entendu également que lors de chaque chassé-croisé mensuel, tout est fait pour éviter (en principe) que les uns et les autres rencontrent leurs alternants.

En principe. Parce que c'est évidemment là que la belle mécanique se grippe, lorsque Stan se met à fantasmer sur son alternante.

A partir de là, le roman part dans tous les sens, multipliant les rebondissements, du plus loufoque au plus glaçant : trafic d'organes, robots sexuels sophistiqués, conditionnement cérébral, sosies d'Elvis et de Marilyn, le tout culminant dans une tentative d'évasion des plus improbables. Plus globalement, ce roman dérangeant, à tout le moins interpellant, montre l'exploitation de la peur et de la pauvreté par un capitalisme dont les dérives sont proportionnelles à l'avidité pour la rentabilité et le profit. A ce jeu-là, l'intimité et la personnalité de l'être humain sont loin d'être épargnées : la sexualité n'échappe pas non plus aux exigences de docilité, de perfection et de productivité.

Un roman dense et acéré qui, sous des dehors de farce futuriste et jubilatoire, fait rire jaune et laisse penser qu'il n'est peut-être plus aussi dystopique qu'on voudrait le croire.
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La servante écarlate

Pour durer dans ce monde, il ne faut pas penser.

Elle ressemble à une soeur trempée dans le sang, habillée comme une servante du Seigneur, cornette et habit de religieuse. Mais la comparaison s'arrête là. La Servante est au service d'un homme, d'un Commandant, et d'une cause, la reproduction dans un monde où la pollution l'a rendue problématique.



Plus d'informations, l'auto surveillance, l'espionnage des uns par les autres, le conditionnement, la peur, c'est le quotidien de ces femmes, de leurs consoeurs ainsi que de la plupart des hommes qui vivent à Gilead. Une société autoritaire organisée pour le bénéfice de quelques-uns, où chacun a une fonction et aucun choix ou si peu ; le monde des autodafés, des dissidents exécutés (médecins, homosexuels, prêtres...), leurs corps exposés pour l'exemple. Beaucoup disent la pire des sociétés, celle de l'embrigadement psychique qui conditionne l'action des individus.



J'ai été quelque peu déçue par ce roman que je désirais découvrir depuis longtemps. Même si je l'ai trouvé agréable à lire (bien que longuet), je n'ai pu m'ôter de la tête un sentiment de déjà vu ; 1984 et Le meilleur des mondes, pour les plus connus, sont des romans qui ont abordé avec talent la problématique d'une autocratie ultra liberticide. Reste que dans cette dystopie, l'histoire de l'asservissement d'humains et surtout de femmes racontée par une femme lui donne une dimension féministe singulière et particulière.

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Captive

Margaret Atwood s'est largement basée sur un fait authentique et célèbre pour imaginer ensuite ce qui a pu arriver à Grace Marks, belle jeune fille de quinze ans, accusée d'un double meurtre et condamnée à mort, avant d'être finalement condamnée à perpétuité. Pour cela, elle met en scène le docteur fictif Simon Jordan venu étudier les méandres du cerveau et plus spécifiquement de la mémoire pour retracer tout le parcours de cette jeune femme enfermée depuis déjà une quinzaine d'années: sa naissance en Irlande du Nord, le père alcoolique et violent leur migration pour le Canada, l'arrivée à Toronto, et enfin son travail de domestique chez M.Kinnear et sa gouvernante et maîtresse Nancy Montgomery, dont elle a été accusée de complicité de meurtre auprès de son soi-disant amant James McDermott.

Tout l'intérêt du récit réside dans l'ambiguité des propos de Grace lorsqu'elle accepte de se confier au docteur Jordan. Elle apparaît à la fois jeune, naïve, faible, douce et intelligente, vaguement manipulatrice, secrète, jalouse et revancharde. Est-elle saine d'esprit et simulatrice? A-t'elle réellement oublié ce qui s'est passé le jour du meurtre? Ou bien est-elle démente, simple d'esprit?

Beaucoup de points resteront inexpliqués à la fin du roman, notamment celui de sa culpabilité, malgré les dernières péripéties.

Margaret Atwood a su rendre complexe tous les personnages et nous faire tourner en rond, ce n'est jamais vraiment comme on l'imagine. Bref, c'est un bon roman psychologique que j'ai pris plaisir à lire, et qui ouvre pas mal de portes.



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C'est le coeur qui lâche en dernier

J'ai rarement été aussi ennuyée pour donner mon avis sur un bouquin.



Il me fallait lire ce roman puisque la servante écarlate est très certainement un roman incontournable et très fort. J'avais espéré pouvoir attendre de ce roman la même chose. Mais...



Si Margaret Atwood a l'art de choisir des thèmes pouvant montrer une certaine réalité dans un futur plus ou moins proche. Ici je suis restée de marbre. Bon pas tout le temps je l'avoue, j'ai quelques fois espéré un sursaut d'intérêt , mais au final pour retomber dans un ennui considérable.

Il faut aussi reconnaître que j'ai beaucoup de mal avec ces façons d'écrire froide et distante. Et pourtant cela s'accorde au fond de l'histoire de l'auteure : l'individualisme y a une forte place il faut le reconnaître.

Je n'ai absolument pas accroché avec les personnages. Et pourtant l'idée de base était pour moi formidable : la liberté.

Est-il possible pour réguler une société de la priver temporairement de certains droits ?

Et bien sur d'autres sujets bien intéressant sont abordés dans ce roman... sujets qui en général font mouche chez moi... mais comme la forme n'y était pas j'ai juste ressenti du vide.



Une grosse déception en somme.
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La servante écarlate

Que se passerait-il s'il ne restait que quelques femmes fertiles pour peupler les États-Unis, à la suite de catastrophes environnementales ? Que se passerait-il si la démocratie libérale se métamorphosait en théocratie sur les bases de l'Ancien Testament, dont certains passages seraient détournés pour asseoir l'autorité ?



Une dictature puritaine, hypocrite, sexiste, esclavagiste, avec l'homme tout en haut de la pyramide : la République Gilead, par exemple, avec son état-major de fanatiques religieux. Des rituels de viols, voilés de prières, pourraient s'instaurer.



Lorsqu'on écoute les échos de cette histoire à travers les mots de la Servante Defred, on ressent le mur, l'ombre, le froid, la moiteur, le vide, tisser la toile de barbelés. Les mots d'avant perdent leur sens, tout a basculé, tout est piétiné par la botte de l'homme pervers. On voit le voile étouffant de l'habitude et de l'oubli recouvrir peu à peu le passé, éteindre toute insouciance, toute personnalité.



Pourtant quelques hommes et femmes résistent et s'infiltrent à tous les niveaux de la hiérarchie pour apporter de l'espoir, de la lumière.

Il reste les fleurs près les pelouses millimétrées, comme des réponses aux « Mayday ». Les sensations de la lune et de la neige, d‘un rayon de soleil, d'un souffle de vent, persistent, pour se sentir exister, même en transparence, même dans le silence, même sous le costume de la Servante écarlate.



Dans ce roman on emprunte ici ou là, dans le temps et dans l'espace, des morceaux de réalité, pour fonder cette possibilité de dictature. J'ai eu l'impression de lire des bribes d'histoires sur les camps, sur l'intégrisme, sur l'esclavagisme... toute histoire où l'homme perd son humanité, dans le présent ou le passé. Une histoire trop réalisable pour ne pas effrayer.



La suite de ce roman est prévue en septembre 2019 :

https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/11/28/la-suite-du-roman-la-servante-ecarlate-sortira-en-septembre-2019_5390033_3246.html
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Captive

Cette histoire, tirée d'un fait divers, est saisissante de double jeu et l'ambigüité est volontairement omniprésente.



La construction du récit alterne passé et présent, vérité et suppositions,

et prend ainsi le lecteur au jeu. C'est parfois déroutant de passer du roman d'enquête au récit autobiographique, du roman épistolaire au rapport d'expertise médicale mais l'auteur compense ce choix de style par la virtuosité de ses répliques et de ses monologues pleins d'esprit.



A la dimension psychologique et de l'enquête s'ajoute un volet historique sur la condition des employés de maison, qui subissent une vie de dur labeur, de discrimination et d'abus imposés par une classe dirigeante hypocrite et corrompue.





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