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Citation de AuroraeLibri


Émilie était parfaitement consciente, même si c’était douloureux de l’admettre, que sa naissance avait été dictée par la nécessité de produire un héritier pour la lignée de La Martinières ; une exigence satisfaite à contrecœur, par devoir, plus que par désir de materner. Et quand Valérie avait découvert qu’elle avait mis au monde une héritière, plutôt que le mâle requis, elle n’en avait été que plus indifférente encore. Trop vieille pour porter un autre enfant (Émilie avait été conçue alors que sa mère avait quarante-trois ans, aux dernières heures de sa fertilité), Valérie avait repris sa vie de grande dame. C’était l’une des hôtesses les plus charmantes, les plus généreuses et les plus belles de Paris. La naissance d’Émilie et sa présence par la suite semblaient aussi importantes aux yeux de Valérie que l’acquisition d’un nouveau chihuahua pour tenir compagnie aux trois qu’elle possédait déjà. Tout comme les chiens, Émilie était convoquée quand maman voulait bien la câliner et la montrer en public. Au moins, les chiens avaient-ils le loisir de jouer ensemble pour se consoler, songea Émilie, alors qu’elle avait passé une grande partie de son enfance seule.
Non seulement elle n’avait pas le bon sexe, mais en plus elle avait hérité des traits de la famille de son père plutôt que des traits délicats et de la blondeur des ancêtres slaves de sa mère. Émilie était plutôt ronde, enfant.

Chapitre 1
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