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Critiques de Lucia Berlin (46)
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Des bribes de vies, insolites....très insolites, mais aussi trés américaines dont la majorité inspirée de la propre Vie de l'auteur, Lucia Berlin.



Un étrange vieil indien croisé et recroisé dans une laverie automatique qui observe les mains de sa voisine, la narratrice ( Angel's Laundromat)......des laveries qui reviennent souvent dans ces histoires,

Un "drôle" de grand-père pervers, dentiste de "renommé", qui se combine un dentier aussi pourri que ses propres dents et d'autres choses encore plus pourries (Dr.H.A.Moynihan),

Les malentendus de la vie dû au décalage de pensée et de logique,quand les personnes sont témoins d'un même événement, à différents stades ( Stars and Saints),

Expériences désopilantes aux détails incongrus d'une femme de ménage, chez une vieille atteint d'Alzheimer, chez des amis, chez des psychiatres aux enfants adoptifs, chez les juifs, chez les Noirs.....( A manual for cleaning women ) ,

Trente neuf autres récits dont ma mention spéciale va à "Melina" , une chute à la douce, "Sex Appeal", techniques basiques de pêches et "Mourning", deuil d'un frère et d'une soeur, suite à la mort du père,



Humour, mélancolie, tristesse,solitude, misère,......amalgamés dans un curieux mélange abondamment arrosé d'alcool, où l'illogisme de la Vie est latent. Des récits racontant dans l'ensemble des choses peu agréables,aux personnages excentriques, qui vous mettent souvent mal à l'aise, le tout relevé par une prose unique. Ici pas d'intrigues, ni de chutes impressionnantes; de simples anecdotes racontées comme des confidences à des amis, dans un style naturel, propre à l'écrivaine, pièces du puzzle que fut sa Vie.



Lucia Berlin (1936-2004), née en Alaska, enfance trimballée entre Idaho, Montana, Arizona, Texas, Santiago du Chili...., artiste bohème à NewYork, infirmière à Oakland, professeur à Boulder, Colorado, standardiste, femme de ménage selon les besoins......., trois maris et quatre enfants, tour à tour, fragile et dépendante de l'alcool, forte et victorieuse des cures de désintoxication. Une vie tumultueuse à l'équilibre précaire qui déteint sur ces histoires où le rythme change de tempo à l'improviste, bonheur et misère s'entrelacent et où le langage cru peut parfois choquer, dans des cadres hors de toute convention . Je vous invite à découvrir cette univers trés riche d'une femme qui vécut suivant ses instincts et connut les nombreux revers de la Vie.

C'est fort et dérangeant, une expérience littéraire unique !



"J'écris ce que je ressens comme étant vrai. Emotionnellement vrai. Alors le rythme suit." Lucia Berlin

Merci Coriolis.
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Petite Lu,Lou,Lou-tchi-a,Lucia,



Ce manuel c'est l'oeuvre d'une femme aux mille vies.Racontées dans un style unique.Des textes qui prennent racine dans la réalité pure et dure d'un quotidien hors normes.43 variations d'une femme,une fille,une soeur,une mère.

Lucie,elle a cramé sa vie avec panache,lucide all the time,rebelle of course.

Sa liberté de ton,ses multiples expériences,elle nous les sert avec ses expressions imagées,ses descriptions et son humour teinté de mélancolie.On la suit sans s'arrêter dans sa course effrénée vers des lendemains chaotiques.Jusqu'au bout du bout elle se sera réinventée.On côtoie le sordide,le beau,les bas instincts,les addictions.On voyage en sa compagnie au Mexique et aux États-Unis à la poursuite d'un bonheur éphémère. Mais ça vaut le détour.

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Un soir au paradis

La conscience de l'éphémère



Lucia Berlin dévoile le théâtre de sa vie dans les décors somptueux d'une nature intacte ou les quartiers mal famés et immondes au Mexique,au Chili,au fin fond de l'ouest américain ou à New-York...

Elle parsème ces histoires de mots d'espagnol,ce qui contribue à nous mettre dans l'ambiance et accentue le ressenti des choses.Nous sommes au milieu de scènes familiales d'un autre temps,la vie est rude ou à l'inverse luxueuse, mais la femme est invariablement celle qui porte le poids des traditions et des diktats.

D'une grande lucidité et en avance sur son temps,elle décortique les rapports hommes-femmes,le quotidien des classes sociales et en fait ressortir un mélange détonnant de beauté, de solitude,de fatalisme.

Nulle tristesse et nul apitoiement cependant. Des constats,des renoncements mais surtout des nouveaux départs,la force d'avancer envers et contre tout.

Forte,elle l'a été. Courageuse, intelligente, déterminée, malgré les ratages,l'alcool,la drogue, les enfants,les drames de l'existence : demain est un autre jour.

Son humour grinçant,son acuité verbale,sa liberté de ton m'ont vraiment séduite.



"Le courage de mes convictions ? Je n'arrive même pas à garder une impression au-delà de cinq minutes. C'est comme la radio à bord d'un pick-up. Je roule à fond de train...Waylon Jennings,Stevie Wonder...passe sur une grille antibétail et paf ! C'est un évangéliste de Clint ,Texas.Votre vie est un échec.Avec l'accent chuintant."



Certaines nouvelles m'ont particulièrement touchée comme " le gardien de mon frère ",où il est question d'un féminicide et de remords.

"Perdue au Louvre",une déambulation existentielle.



Elle avait raison quand elle écrivait " Lorsqu'on lit un roman,les événements et les personnages prennent une valeur allégorique et éternelle. "



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Manuel à l'usage des femmes de ménage

La vraie vie, à défaut de la belle vie. Mais la vie est-elle question de beauté ? Allez savoir !

La vraie vie, donc, vue par une petite fille qui devient une adolescente puis une femme que la vie n'épargne pas.

Elle ne s'en plaint pas, elle se contente de la vivre comme elle peut et comme cette vie l'autorise à le faire.

Pour Lucia Berlin, cela signifie qu'elle ne réagit pas en victime. Elle se réfugie dans l'observation sans fard, mais avec une empathie réelle, de ses contemporains.

Qualités et défauts ne sont pas des termes de son dictionnaire du quotidien.

Patronnes honteuses d'employer une femme de ménage, déployant des stratégies d'évitement du jugement d'autrui.

Grand-père fantasque qui oblige sa petite fille à lui arracher toutes ses dents pour porter l'appareil dentaire qu'il a fabriqué avec application, un "dentier dentesque" dit-il...

Vieil indien rencontré dans une laverie automatique avec lequel elle vit, ou plutôt rigole, au sens inuit du terme (ceux qui ont vu Anthony Quinn dans le film Les Dents du diable (1959) comprendront.)

Discussions d'arrêt de bus destinées à passer le temps et à oublier.

La télé-compagnie : "Après Arabesque, elle prend un bain, se dorlote avec des perles de bain aux senteurs florales."

Dehors, "des "corneilles empotées et braillardes."

Sa cousine : "Elle prétendait avoir les nerfs en pelote, mais n'en avait pas l'air. (...) Ses seins étaient trop gros."

Un livre qui se lit comme une bible, pas d'une traite, mais à son temps, au gré de son humeur et des circonstances. Un livre sur lequel on vient et revient avec délectation. À déguster avec délicatesse et précaution.

Dans la préface, intitulée "L'important, c'est l'histoire", Lydia Davis dit que ces "nouvelles sont électriques.", c'est vrai !

La conclusion appartient à l'un des fils de Lucia Berlin qui a déclaré : "Ma mère écrivait des histoires vraies, pas forcément autobiographiques, mais pas très éloignées de la vérité..."

Tout est dit, je retourne voir Lucia Berlin !

Ne tardez pas trops...

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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Un recueil de nouvelles avec beaucoup de personnages : des enfants, des adultes dans des régions ou pays différents. De la misère à une vie plus clémente, une multitude de métiers, des lieux de rencontre comme la laverie ou l’arrêt de bus, des lieux de vie comme de jolies maisons ou des mobil-homes. L’alcoolisme et ses dérives, des vies sans attaches ou avec trop d’attaches. Des vies qui bouillonnent, avec des pleurs, des deuils mais aussi de la joie. On fonce, on déménage, on change de métier, on se fait de nouveaux amis et on recommence.



Toutes ses vies si attachantes et désespérantes, si tristes et si gaies, dans l’acceptation, toujours, du passé et du temps qui passe ne concerne qu’une seule personne : l’auteure, Lucia. Des moments de sa propre vie, en marge, de ses vies, comme un puzzle que le lecteur peut reconstituer.



Un style déroutant, de l’humour malgré les coups bas de l’existence, une acceptation de son sort et la lutte contre son addiction. Un mode d’emploi d’un destin hors du commun.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Attrapé au vol à la radio: "Lucia Berlin, une Richard Brautigan en femme, trop méconnue". Ni une ni deux, je me suis aussitôt procuré le livre! Une Brautigan féminine, qu'est-ce que ça peut bien donner? Le journaliste était vraiment enthousiaste, sa joie communicative, à lui seul il a dû bien booster la vente de ce recueil de nouvelles au titre intrigant !



J'ai aussi fait mes recherches au début de ma lecture: Lucia Berlin est décédée en 2004, après quelques petits succès d'estime et, quand même, un American Book Reward.

Trois fois mariée et divorcée, mère de quatre garçons, menant une vie dysfonctionnelle entre New York, Mexico, la Californie, le Chili et le Nouveau-Mexique, tour-à-tour standardiste à l'hôpital, infirmière, enseignante à l'université, et enfin longtemps alcoolique.

Mais surtout, une pêche d'enfer, un humour à toute épreuve et un art de raconter ses déboires irrésistible!



Alors non, honnêtement, Lucia Berlin n'est pas une Brautigan bis. Elle n'a pas besoin de ça, Lucia a son style bien à elle. Dans ce recueil qui regroupe une quarantaine de ses nouvelles à titre posthume, elle nous trimballe de son enfance auprès d'un grand-père à moitié fou, alcoolique et incestueux à sa vie de mère divorcée se levant le matin à l'aube à la recherche d'alcool pour commencer sa journée, tout ça d'une plume tellement virevoltante, généreuse, amusée et triste à la fois que c'en est un bonheur de lecture malgré cette vie difficile.



Mais Lucia le dit elle-même dans une de ses dernières nouvelles, "l'instinct du nid": Si j'ai réussi à vivre aussi longtemps, c'est uniquement parce que je ne m'accroche pas au passé. je ferme la porte sur les chagrins, les regrets, les remords."

Ce recueil est arrangé de telle manière que les nouvelles se suivent sans se ressembler, sautant les années, revenant en arrière, la plupart autobiographiques mais certaines non - en apparence - car elles finissent par se télescoper en revenant sur les mêmes événements d'un angle de vue légèrement différent.

Je suis sortie de ce recueil épuisée, émue par la grâce de cette femme qu'on pourrait qualifier de beatnick, qui a subi de nombreuses cures de désintox et quelques courts séjours en prison sans que cela n'altère sa confiance en la vie et son regard imminemment curieux sur tout ce qu'elle voit, jusqu'aux moindres petits événements et la touche d'humour qu'elle y glisse toujours. On l'entend presque glousser en écrivant.

Je referme le livre définitivement, Lucia va me manquer. en fait elle me manque déjà.

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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Avant toute chose, je tenais à remercier Babelio, de m'avoir permis de découvrir ce livre, à l'occasion d'une opération Masse critique. Très attirée par le résumé, je me suis laissé tenter par ce livre, témoignage d'une vie bien remplie.



Hélas ! quelle ne fût pas ma surprise en découvrant que cette histoire était en fait des histoires. Tout un tas de nouvelles, qui s'enchaînaient les unes derrière les autres. Si cette caractéristique avait été stipulée dans le résumé, il est certain que je ne l'aurais pas choisi. Très peu habituée à lire des nouvelles, je ne prends aucun plaisir quand j'en lis. L'enchaînement des nouvelles, très courtes, nous plonge, un instant, dans une histoire, pour finalement s'arrêter brutalement et redémarrer avec une nouvelle histoire. Je n'ai pas le temps de m'imprégner de l'atmosphère, ni d'apprécier les personnages.



Manuel à l'usage des femmes de ménage, est un recueil de nouvelles réalistes, qui reprennent plusieurs épisodes de la vie de l'auteure. L'auteure raconte ses multiples vies (tantôt professeure, alcoolique, ou secrétaire médicale), à travers des anecdotes souvent extraordinaires. Tenez-vous prêts à passer du rire aux larmes. Je suis admirative de l'incroyable vie de Lucia Berlin, bien remplie, unique en son genre. Elle méritait bien un livre !



J'ai quand même apprécié plusieurs nouvelles narrées. Certaines sont plus frappantes que d'autres, plus mémorables, d'autres un peu moins. Mais aucune n'est quelconque ni banale.



Ce qui m'a surtout dérangé, c'est l'alternance des nouvelles sans suite directe. L'auteure parle tantôt de sa vie d'adulte, pour enchaîner avec sa vie d'enfance, pour revenir à sa vie d'adulte. Je me sentais souvent perdue dans ce méandre de souvenirs, trop mélangé, trop brouillon. Le fait que des épisodes fictionnels venaient s'ajouter aux souvenirs réels m'a aussi perturbé. Je ne me suis pas sentie à l'aise durant ma lecture.



Étant très peu sensible aux nouvelles, je ressors déçue de cette lecture. Je reconnais quand même l'originalité de la plume de l'auteure, qui prend un ton dérisoire et absurde pou raconter des épisodes douloureux et tragiques de sa vie. Une incroyable vie, qui part dans tous les sens, comme ce recueil.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Un recueil de nouvelles de 560 pages. Deux bonnes raison de fuir ou de pousser des cris d'orfraie ? Oh que non ! Ce serait rater la découverte d'une écrivaine et d'une femme hors-normes,Lucia Berlin .

Elle a vécu plusieurs vies dès l'enfance, passant d'une existence choyée et confortable à une vie plus chaotique et sombre, illuminée par des amours passagères et marquée longtemps par l'alcool. Elle a trimé pour élever plus ou moins seule ses quatre enfants, côtoyant les pauvres, les alcoolos, les détenus. Bref tous les laissés pour compte de la société. Son empathie et son humanité sont sans pareilles.



Fi du pathos et des bons sentiments ! le rythme de sa prose est vif, plein d'énergie. On passe parfois à l'intérieur d'un même texte, d'un narrateur à un autre. On est soufflé par une chute (elle n'en abuse pas pour autant) et souvent on relit pour mieux voir comment elle a opéré pour nous cueillir au creux de l'estomac à retardement, en quelque sorte ,ce qui est encore plus efficace.

La préface évoque l'autofiction, mais on est loin chez Julia Berlin de ce que cette catégorie peut recouvrir en France. Ici les textes sont nourris, irrigués de ce que l'autrice a vécu et on retrouve, au fil des nouvelles, des personnages , on découvre leur évolution, comme si l'on prenait des nouvelles de vieux amis perdus de vue.

L'humour, même s'il est discret, est néanmoins présent et s'il est parfois rude , il peut aussi flirter avec l'absurde ou le cocasse.

Lucia Berlin sait en quelques lignes , parfois triviales (par une odeur par exemple) ou violentes, dégager l'essence d'un personnage, le croquer en quelques traits et le faire apparaître, là , sous nos yeux .



Bref, ne vous laissez pas intimider par ces 560 pages , prenez-les plutôt comme l'occasion exceptionnelle, de découvrir à votre rythme une écrivaine puissante et diablement efficace pour nous faire passer à travers toute une gamme d'émotions.
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Souvenirs bruts sans fioritures, souvenirs tronqués par le prisme du temps, souvenirs floutés par les brumes alcooliques, souvenirs travaillés d'un poète.

Tranches de vie, un instant de pure joie, une journée particulière, une semaine de sexe, un mois d'abstinence, une veillée mortuaire, une nuit de cauchemar, un trimestre d'amour toujours, le temps qui passe inexorablement en laissant des traces plus ou moins visibles, comme des cicatrices de vie.

Éclats d'humour, gestes d'humeur, éclats de rire, larmes futiles, tout y passe et se répète au cours de ces 43 nouvelles pleines de vie et de mort et qui passent sans complexe du passé au présent et du présent au passé. Pas de continuité donc, juste l'égrainage de sensations, d'odeurs, d'émotions qui se retrouvent et se recoupent parfois sans tenir compte du fil du temps.

Une plume riche, vivante qui transmet parfaitement les ressentis de l'auteure ; elle ne trace que des instants, vifs, horribles, odorants, joyeux, haineux. L'auteure parle avec ses tripes et chaque fois sur un événement particulier, petit ou grand, et son humour alors se déploie en même temps que ses joies et ses chagrins.

Pour le fond, l'auteure n'a finalement pas vraiment besoin d'imagination, sa vie, ses expériences multiples, métiers, maisons et amants, sont largement suffisantes pour nourrir ses écrits. Et c'est pour cela qu'ils touchent car ils sont au plus près de la vie, au plus près de ses vies.

Un peu triste de constater que ce recueil comporte quand même plusieurs nouvelles qui pourraient être à chaque fois des réécritures, avec plus de détails ou juste un temps d'avant ou un temps d'après en plus. Ainsi, pour moi, un choix plus serré aurait été plus puissant en émotions même si le vécu raconté reste le même.



Le San Francisco Chronicle a dit de Lucia Berlin : « L'un de nos plus grands écrivains » et un autre magazine, américain toujours, l'avait qualifiée de « meilleur écrivain dont vous n’avez jamais entendu parler », un peu réducteur pour le monde littéraire américain quand même ;-)



Un grand merci en tout cas à Babelio et aux éditions Grasset pour cet ouvrage reçu dans le cadre de la dernière masse critique.
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Un soir au paradis

Quels que soit les aléas de la vie que connaissent les héroïnes des nouvelles de Lucia Berlin, quelles que soient les lieux qu'elles habitent, temporairement ou non, elles ne se plaignent jamais et se débrouillent toujours pour  préserver l'essentiel : l'amour, que ce soit celui des hommes (souvent infidèles) et des enfants.

Artistes, stars américaines lors d'un tournage, professeure connaissant de fins de mois difficiles, Lucie Berlin, observe avec empathie et débusque toujours la fêlure des êtres. Vingt-deux textes qui confirment tout le talent de cette novelliste qui s’est souvent inspiré de sa vie.
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Lucia Berlin est un auteur fabuleux, qui a su m’embarquer dans ses histoires, vraies, puisqu’elle les raconte et ne ment jamais, c’est elle qui le dit. J’ai eu l’impression de la suivre partout, et de la comprendre. Les personnages sont autres, les noms aussi, mais on la retrouve, ainsi que sa mère, sa sœur, ses maris, ses fils, ses amours, ses collègues et ses patrons, ses voisins et ses amis…

Elle parle de son enfance, abusée par un grand-père, aux côtés d’une grand-mère qui n’intervient pas, élevée par une mère alcoolique qui ne montre jamais le moindre signe de tendresse ou d’intérêt pour sa fille, et un père absent, il part à la guerre en 1941, de New York au Chili, du Texas à Oakland. Puis c’est la rencontre avec son premier mari, si jeune, rejeté par ses parents. Trois mariages et quatre fils plus tard, elle aura connu des métiers à la pelle, artiste bohème avec ses maris poète ou sculpteur, mais aussi enseignante, elle parle anglais et espagnol, standardiste, femme de ménage, elle connait des hauts et surtout des bas, alcoolique, seule, abandonnée, amoureuse, trahie, mais souvent entourée, accompagnée, elle aura tout vécu et tout surmonté.

Cette écriture est magique, en quarante-trois nouvelles, j’ai été plongée dans toute époque.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire : https://domiclire.wordpress.com/2019/03/15/manuel-a-lusage-des-femmes-de-menage-lucia-berlin/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Un soir au paradis

Avec ce second recueil de nouvelles Lucia Berlin nous transporte à Puerto Vallarta où Ava Gardner vedette de la "Nuit de l'iguane" fricote avec un beau gosse du cru, pas très loin d' Acapulco, à l' époque où Elvis roucoulait dans des films sirupeux, mais aussi au Chili, au Mexique, ou dans des lieux moins funs du sud des États-Unis, Nouveau Mexique, Texas et puis New York, San Francisco et même l'incontournable détour par la France et Paris.

Transformée et déformée la dimension autobiographique est omniprésente. A chaque nouvelle on retrouve des constantes, les mêmes prénoms, voire les mêmes situations, le parcours personnel de l'auteur marqué par sa passion pour la langue espagnole, ses mariages décevants, la présence de ses 4 enfants et l'alcool.

Les nouvelles sont plutôt courtes, les héroïnes sont souvent des femmes au foyer, délaissées, se consacrant aux tâches ménagères alors que les maris, artistes, sculpteurs, jazzmen ou drogués mènent leur barque, indifférents. Parfois les situations sont loufoques, voire violentes entrant en résonance avec des épisodes douloureux de la vie de l'auteur, un enfant disparaît, une femme est assassinée et le crime reste impuni.

Ce qui est troublant dans ces nouvelles - comme dans celles de Raymond Carver - c'est l'esquisse. le quotidien est assez banal, sans relief particulier, des détails triviaux sont donnés puis soudain, dans la phrase suivante, l'essentiel est dit, inattendu, définitif et conférant à l'ensemble sa vraie dimension. "Elle conservait aussi les papiers des plaquettes de beurre pour graisser les moules à gâteaux. Pourquoi suis-je aussi mesquine? Je l'adorais."

L' écriture est fluide, émaillée de mots et expressions espagnoles et de références aux fleurs jusqu'à l'obsession . C'est tout l'univers riche, complexe et dramatique de Lucia Berlin que l'on retrouve.
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Lucia Berlin raconte dans ce recueil de nouvelles des moments de sa vie, plus ou moins romancés et plus ou moins étayés. Séjour de plusieurs semaines dans une maison de plongeurs, ou simple réflexion philosophique sur le macadam pilonné par des forçats, tous ces extraits de vie semblent n’avoir rien en commun. Pourtant, nombre d’entre eux ont appartenu à une seule et même personne, cette femme complexe et drôle, à l’humour noir et tranchant.



Le monde de Lucia Berlin est peuplé de personnages effrayants, tels que ce grand-père qui demande à sa petite-fille de lui arracher les dents pour qu’il puisse mettre son beau dentier, mais surtout, ce monde est peuplé d’ombres insaisissables : l’alcool, la drogue, la mort. De nombreuses nouvelles sont liées à l’alcoolisme, aux sacrifices qu’ils implique, aux difficultés d’arrêter de boire, aux impacts qu’il peut avoir sur une famille. Pourtant, dans chaque histoire, chacune traitant d’un sujet difficile, Lucia Berlin ajoute ces petits moments magiques, ces petites réflexions sur la vie et sa beauté, sur la nature environnante ou la folie de vivre des personnages pourtant brisés par leurs addictions.



Lucia Berlin surprend, par sa vie aventureuse, mais aussi par son talent pour raconter les histoires, ce naturel désarmant avec lequel elle nous plonge dans d’autres vies, sans fioritures ou effets de style, tout simplement, avec ses mots à elle et sa tournure de phrases. Souvent à la première personne, ses nouvelles sont empreintes d’un réalisme cru, d’une vérité sans fard, on y croit de tout notre cœur. On voudrait faire des liens entre les nouvelles, retrouver les personnages et leurs relations, mais Lucia Berlin brouille les pistes, change les noms, les lieux, la temporalité – peut-être aurait-on mieux apprécié ces nouvelles de manière individuelle, hors de ce recueil touffu où beaucoup se ressemblent et se comparent. C’est en tout cas une excellente découverte, une belle occasion pour moi de renouer avec le style de la nouvelle, délaissé depuis longtemps.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Cette anthologie est composée de 43 nouvelles. Ce sont en quelque sorte les mémoires de l'auteure. Les passages sont puissants, racontés tels quels, sans êtes enjolivés. Les récits sortent du coeur et du vécu et cela se ressent bien ainsi que la sympathie qu'elle éprouve pour les gens qui l'entourent.



L'auteure parle donc de sa propre expérience personnelle, elle raconte son passage de fille riche à sa chute dans la pauvreté. Les lieux des histoires sont différents comme les arrêts de bus, les parkings, les hôpitaux, les stations services et surtout les laveries automatiques...



Les thèmes abordés sont les mêmes, son enfance, ses amours, l'alcool, la situation des femmes, ses différents jobs comme femme de ménage, la maladie, la drogue, l'isolement, la famille et en toile de fond ses petits bonheurs et ses épreuves qui en découlent. Le tout englobant la tristesse et l'amertume, parfois raconté avec humour comme dans les laveries.



Ce livre est une oeuvre saisissante. Certains récits sont plus émotifs que d'autres, le tout écrit dans un style naturel et simple. L'auteure, Lucia Berlin, nous régale en écrivant ces courtes nouvelles, c'est une lecture qui m'a marquée !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Manuel à l'usage des femmes de ménage est un recueil de nouvelles qui n'en sont pas tout à fait, plutôt une série de vignettes reprenant un thème récurrent, soit le parcours chaotique d'une femme née peu avant la Seconde Guerre mondiale. Enfance, adolescence, mariages nombreux, maternités et dépendances de toutes sortes, cette femme qui se nomme tour à tour Carlotta, Dolorès, Maria, Lily, Lucille, Maggie, Lucia Berlin la croque sur le vif dans chaque histoire à des époques et des lieux différents . On se déplace passablement sur le territoire américain (Alaska, Idaho, Texas, Californie, Nouveau-Mexique) ainsi qu'au Mexique et au Chili. Le récit de ces relations familiales houleuses bénéficient d'un humour ravageur, agrémenté d'une écriture vivante et rieuse, malgré la lourdeur et la tristesse des sujets abordés. Habituellement, ce genre littéraire ne me plaît guère, mais Lucia Berlin a réussi à me captiver grâce à ce fil conducteur qui relie l'une à l'autre ses pépites de nouvelles.
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Des nouvelles, des très courtes d'une page à d'autres de vingt ou trente pages, 43 en tout. On peut se référer à d'autres écrivains américains comme Raymond Carver, pour n'en citer qu'un, mais en fait Lucia Berlin écrit sur sa vie, écrit sa propre vie, des expériences tellement différentes les unes des autres, sa vie faite d'une suite de rencontres, d'échecs ou de plongées dans un univers qui peut paraître effrayant. Mais jamais elle n'est moralisatrice ni nostalgique d'un passé qui n'est d'ailleurs pas enviable, ni en colère contre cette vie et ces tranches d'expériences partagées. Non elle décrit les choses avec un regard parfois humoristique ou bienveillant, en tout cas plein d'humanité. Parfois très douloureux, cette lecture ne peut laisser indifférent.

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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Cette oeuvre, constituée de courtes histoires, tient du roman et du recueil de nouvelles. Bien qu'appréciant habituellement le genre court, le manque de continuité dans le récit de la vie de l'auteure m'a ennuyée : elle saute du coq à l'âne et ne développe pas ce qui aurait commencé à soulever de l'intérêt ; du coup, malgré des passages prenants, l'ensemble est décousu.

Il y a une grande vitalité chez l'héroïne, mais aussi beaucoup d'errance et de malheur qui trouvent leur origine dans l'enfance, comme c'est toujours le cas. L'effet chaotique de cette suite de paragraphes est sans aucun doute voulu par l'auteure afin d'exprimer un paysage intérieur fracassé. Pourtant je n'ai pas été touchée.

Lecture fastidieuse que j'ai abandonnée au milieu.
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Lucia Berlin a écrit tout au long de sa vie des petits récits, des nouvelles s’inspirant peu ou prou de son vécu mouvementé. Elle a été riche et pauvre, quelques fois heureuse, souvent malheureuse, alcoolique et infirmière, américaine et mexicaine… Ces quarante trois nouvelles, c’est elle et ce n’est pas elle. Lucia Berlin avait surtout un don d’observation et un sens de la formule incroyable. A lire toutes ces histoires les unes après les autres, le lecteur peut se perdre quelquefois, ne plus savoir quel est le vrai du faux mais il est souvent repêché par une phrase qui claque, une anecdote émouvante, une scène si bien décrite qu’il aura l’impression d’y être, de sentir la crasse, les relents d’alcool ou un reste de parfum… Lucia Berlin, une grande conteuse méconnue du quotidien.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Manuel à l'usage des femmes de ménage

Un recueil de nouvelles intéressant, car l'auteur a pris comme matière, son vécu, afin d'en tisser des nouvelles.

Son vécu est riche, varié, emplit de joies, tristesses, difficultés, qui en font une vie intense.

Elle transmet à travers ces nouvelles, ses émotions, une partie de sa vie, et nous partageons son quotidien.

C'est émouvant, direct, drôle mais surtout vivant et intéressant à lire.

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Manuel à l'usage des femmes de ménage

« Manuel à l’usage des femmes de ménage », c’est l’histoire, ou plutôt les histoires, de Lucia Berlin, auteure américaine née dans les années 1930. Lucia Berlin a en effet vécu mille vies, exercé mille métiers, vécu le meilleur comme le pire, dans divers endroits de la planète. Dans cette vie rocambolesque, elle pioche quantité de détails tantôt drôles, tantôt émouvants, mais tellement pittoresques que les lieux, situations ou lieux qu’elle décrit prennent littéralement vie au fil des pages. Par son art de la description extraordinaire, elle parvient à les rendre réels, palpables, uniques. Et souvent, très drôles aussi. Car malgré les hauts et bas qui ont émaillé son existence, Lucia Berlin garde un sens de l’humour redoutable, un côté parfois complètement loufoque et décalé. Un recueil de nouvelles avec beaucoup de rires et quelques larmes, à savourer à petites doses, à picorer comme une boîte de chocolats où on ne sait jamais sur quoi on va tomber mais où on aime finalement se laisser surprendre.
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