p 154. Tu as regardé mon pull rayé. Tu m’as demandé si j’en portais toujours, si c’était une tradition de mon île. Je t’ai caché que le soir où le bateau de mon père est revenu sans lui, j’ai mis son gros pull sur mes épaules, ça m’a réchauffé pour la vie que j’allais affronter seul… Alors on s’est promenés dans la nuit, on a marché sans but en entrechoquant nos enfances. Tu as frissonné. J’ai enlevé mon pull pour le poser sur tes épaules. Je me suis mis à nu. Je n’avais plus froid, ton regard me dégelait enfin.