AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de lolitajamesdawson


La mort je l'ai souvent frôlée du bout des doigts. Pour noyer mon passé, j'avais plongé dans de multiples addictions, croyant qu'avec elles j'arriverais à oublier. En vain...

Surtout, ne croyez pas que je n'ai aucune conscience d'être en train de me détruire, de me faire du mal. Je le sais, bien sûr, mais l'addiction est la plus forte. Pernicieuse, dictatoriale, manipulatrice, elle s'est emparée de mon être. Comme il se doit, autour de moi le vide se fait. Tout mes amis connaissent mon état et abandonnent progressivement l'idée de m'aider. Tant mieux, je ne veux plus les voir, et puis, que leur dire ? En plus de détruire, la drogue isole.

Un dealer qui se montre toujours aussi durable, prévenant. Me tient-il avec la cocaïne ? Je ne veux l'imaginer, n'ai en fait pas le courage de l'imaginer. Alors, quand il débarque avec un sourire éclatant et ses doses, j'oublie tout et recommence. Encore et encore.

Par quoi me protéger, me prémunir, sinon cette "amie bienveillante", la drogue ? Alors, je me jette plus que jamais dans ses bras, deviens l'ombre de moi-même, un squelette. Pire, un fantôme.

Tandis que je savourais mon bonheur d'être à ses côtés, lui m'utilisait, me volait, me trahissait. Et c'est une déchirure. Plus terrible, douloureuse, atroce que tout le reste. Avec une perte de confiance en moi renforcée : comment se fait-il que je ne puisse rencontrer un garçon normal, doux, qui ne se serve pas de moi ? L'abandon de l'enfance et les violences endurées me conduisent-ils inconsciemment à m'amouracher systématiquement de psychopathes, profiteurs, pervers narcissiques ? Jamais des signaux d'alerte ne clignotent dans mon esprit quand des personnages de ce genre m'approchent. Pourquoi ? Le manque d'amour paternel a-t-il détruit les remparts que chacun doit avoir en soi afin de se protéger ? Tant de questions, tant de doutes, tant de douleurs.

Ce long calvaire, reconnaissons-le aujourd'hui, je me montre incapable de le surmonter. Psychologiquement, il me pousse plus loin. Vers un dégoût de moi, de ma peau, de mon corps, une envie de me faire mal, de souffrir. Vers la scarification. Oui, en proie à une grave névrose, j'aime voir mon sang couler, non pour mourir mais pour avoir plus mal à l'extérieur. Personne ne le sait puisque je ne vois personne, mais toute la journée mes pensées sont tournées vers cet unique but : en finir, passer à l'acte.

La solitude ne me pèse pas non plus, bien au contraire depuis toujours, elle est chez moi un besoin profond.

Pour écrire franchement ce que je pense, les émissions de télé-réalité m'amusent moins qu'autrefois. Et je crois ne pas être la seule à éprouver cette lassitude : les programmes s'essoufflent ; à force de stéréotypes, je ne repère plus de personnalités fortes ; à moins qu'elles le soient tellement toutes que rarement certains se distinguent.

J'espère qu'enfin, comme moi, vous comprendrez que même si, parfois, "dure est la nuit", "tendre" peut être aussi la vie.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}