Il y a bien longtemps, vivait une famille de chasseurs de dragons. Les Tulong.
Ils étaient très nombreux et tous sans exception s’étaient donné pour mission d’abattre un max de dragons. Chose qui, à force de les avoir traqués aussi bien dans l’air que sous l’eau, mena à leur extinction.
Quand les nouvelles générations se rendirent compte de cette disparition, elles prirent peur. Qu’allait devenir les Tulong sans dragons à pourchasser ? Et si les enfants Tulong oubliaient leurs origines et leur lien particulier avec les créatures ? Les membres de la tribu se mirent alors à dessiner et sculpter des dragons pour que leurs descendants continuent à vivre avec le souvenir de cet animal mythique et ne l’oublient jamais.
Mais les représentations ne suffirent pas à tout le monde, et quelques enfants se mirent en tête de retrouver des survivants…
Alors que l’histoire se déroule et que l’on voit les Tulong annihiler une espèce toute entière (sans image gore, on reste quand même dans de la littérature enfantine, hein), on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec ce qu’il se passe aujourd’hui pour bien des animaux. Disparaissant à la pelle à cause d’humain.es égoïstes et cruel.les. Voir ce peuple se mettre à regretter la grande époque des dragons et tout faire pour qu’ils ne soient pas oubliés est a peine réconfortant (car c’est trop tard pour avoir des remords). Et, quand les enfants partent à la recherche des derniers dragons on ne peut s’empêcher de craindre pour leur vie (celle des dragons, pas des gamins). Les enfants, qui avaient tant rêvé d’eux s’étaient-ils mis à les aimer ou souhaitaient-ils seulement marcher dans les pas de leurs ancêtres ?
Pour moi, nous avons là un album particulièrement fort qui pousse à la réflexion. Car s’il est commun de poutrer du dragon dans les contes pour enfants, il est intéressant de voir ce que cette activité peut avoir de néfaste, à force. Et l’analogie avec la façon dont les choses se passent dans la réalité, avec des animaux non-mythologique cette fois, n’échappera pas aux moins petit.es.
Les illustrations sont charmantes, et si le texte laisse planer un doute presque du début à la fin sur le bien-fondé de cette chasse, les dessins, en rendant les dragons bien plus expressifs que les hommes, n’en laissent, eux, aucun quant au parti-pris.
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