>Tous les matins, deux femmes se rejoignaient
au-dessus de la falaise. Elles venaient chacune
avec son chien, et Tana les regardait pendant
longtemps; des deux chiens, l´un était un setter
et l´autre un petit roquet blanc et noir, qui s´eton-
nait de voir l´autre, plus grand, plus nerveux - celui
que Tana regardait aussi -, descendre le long de la
falaise, renifler la terre et les cailloux en plongeant
le museau dans des fentes, là où il y avait des trous,
des boules touffues d´herbes; il courait comme un
fou, comme ça, tous les matins. Tana le regardait
faire, s´ébattre en descendant le long de cette
falaise de calcaire, si blanche, si raide qu´on
se disait qu´il allait tomber; les femmes en
haute discutaient et ne s´inquiétaient pas;
il était presque à pic, presque à la verticale
de l´eau, il il cherchait les nids de choucas
qui tournaient autour de lui et ne le laissaient
pas entrer son museau très profond dans les
sillons lézardant la falaise.