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Critiques de Ketil Bjørnstad (79)
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La Société des Jeunes Pianistes

Touche noire, touche blanche. Un petit tabouret fait face au Steinway. La salle est vide et froide. Accroché au mur, un tableau de Munch. Dernière répétition avant le spectacle, le grand show, celui qui verra ma consécration. Je vais jouer pour toi, ma belle qui me lit (toutes les babeliotes au féminin se reconnaitront). Car le piano, c’est uniquement ça. Jouer pour celle que j’aime. Penser à celle que j’aime, mon amour de toujours. Je m’assois sur ce minuscule tabouret, les épaules raidies par la pression qui m’écrase. Demain, c’est le grand jour, celui où je vide mes tripes, où je m’arrache de ma coquille pour enchaîner le second mouvement de Chopin, le troisième mouvement de Ravel, le sixième de Schubert. Je me suis entraîné des heures durant pour juste une heure de présentation. Elle doit être magnifique, je ne dois pas gerber. Je m’incline respectueusement devant ces touches noires et blanches qui n’en finissent pas, comme si ce Steinway était mon autel shinto. J’avance mes mains, prêt à vibrer imperceptiblement sur ces touches. Je ferme les yeux. Ces touches deviennent des formes à caresser, des seins et des fesses que je frôle délicatement. Je n’ose rouvrir les yeux. J’ai peur que le public soit là. Trop d’attente, j’ai envie de vomir.



En fait, tout ça, c’est n’importe quoi. Je ne sais pas jouer du piano. Je ne peux pas jouer pour toi. Je ne suis ni jeune, ni pianiste. Je ne fais pas partie de cette « Société des Jeunes Pianistes » qui s’est fondée en Norvège, au cours de l’année 1968. Je mets un disque, pour me faire pardonner, pour ressentir ces émotions par électrophone interposé. Je cherche Bach, Beethoven ou même Rachmaninov. Je n’en trouve pas un. Je suis un inculte en matière de musique classique, comment puis-je espérer jouer pour toi, qui me lit et m’écoute. Tant pis, je sors un disque des Doors…



J’ai compris une chose. Prendre son temps, entre les touches, entre les notes. Le temps de la respiration, le temps de la réflexion, le temps de l’introspection. Certes, il faut des moments de fougues et de passion, mais aussi savoir mettre un frein à ses pulsions pour savourer l’échange avec le public, avec toi. Savoir écouter le silence. Et même si je n’écoute pas de classique, je perçois ces mêmes sentiments dans le jazz. Miles Davis, Keith Jarrett ou Ketil Bjørnstad. Tiens donc ce dernier est norvégien, il a le même âge que le héros solitaire de « la Société des Jeunes Pianistes ». Ne serait-il pas l’auteur de ce roman ? Un livre à perception autobiographique, même ? Cela fait quelques années que j’écoute le pianiste norvégien, certes épisodiquement. Mais sa musique m’émeut. Pour cette raison que j’ai peu de disques de lui, je n’ai pas encore fait le tour de ceux que j’ai. Tant qu’ils me bercent autant d’émotions, je n’ai pas encore envie de passer au suivant.



Roman d’initiation, roman adolescent. Mais bien plus ici. Roman émouvant, roman tranchant. J’appréciais déjà la pureté des notes du jazzman, je découvre l’émotion à travers sa plume. « La Société des Jeunes Pianistes » m’a procuré tant de plaisir, de bonheur, de frisson. J’ai pleuré, j’ai trouvé cette histoire belle, celle d’une jeunesse vivant dans un autre monde, celui de la musique classique. J’ai découvert qu’on pouvait être jeune et être ébranlé par Schubert alors que moi, quand j’étais jeune, je n’écoutais que les Doors. Et au milieu de cette société, se jouent les petits drames du quotidien et les grands drames de la vie. J’aurai tant aimé faire partie d’une telle confrérie, juste pour vivre ces instants intenses et magiques, de sentir la dramaturgie de la vie qui se joue à chaque inspiration, à chaque note sur un clavier. Oui, j’aurai tant aimé m’assoir sur un petit tabouret, devant un Steinway trop grand pour moi, et jouer pour toi.



La suite en musique [...]
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Fugue d'hiver

J’assiste au premier concert du jeune prodige Aksel Vinding à la Philharmonie d’Oslo. Un triomphe, les applaudissements n’en finissent pas, la tension se relâche, le public est ému, j’aurai les larmes aux yeux. Quelques années après, « la société des jeunes pianistes », la musique reste en moi, comme une pensée continue qui se fond dans mon rythme intérieur. Je ne me souviens plus de ce qu’il a joué, lors de ce premier concours-récital. J’ai loupé sa création intime de « la rivière », comme un appel au secours – mais peu importe, je raccroche facilement à la suite de l’histoire, troisième volume. Chaque grand moment musical semble coïncider avec un grand déchirement personnel. Anja Skoog, son grand amour s’est donné la mort au premier épisode. Il se relèvera auprès de Marianne, la mère d’Anja, qu’il épousera.



Me voici donc à Oslo, ce nouveau concert, cette fugue d’hiver qui se joue, pendant que dans la maison Skoog, Marianne se donne elle aussi la mort. L’envie de tout plaquer, de se retirer de ce milieu, ce monde, pourquoi pas tout au nord de cette Norvège, là-bas près de la frontière russe, alors que sa maison de disque lui promet un grand avenir, des tournées européennes, jouer à Vienne… S’isoler du monde, avec une bouteille de vodka. Plusieurs même. J’aime quand la littérature déploie des bouteilles de vodka glacée sans compter, que les verres s’enchaînent, la tempête se déchaîne, le blizzard, fuck le blizzard, des rennes traversent la route enneigée, j’hallucine, le majeur se congèle, comment bien jouer après au piano…



Je me retrouve dans mon élément, une température qui gèle mes neurones pour oublier, une vodka glacée pour m’aider à oublier, le silence intérieure de ma vie entourée de cette musique d’âmes et d’aurores boréales. Je m’imagine bien là-haut, à sentir l’âme russe, à respirer le piano de Rachmaninov, à apprendre à boire la vodka. Parce que tout s’apprend, l’amour et la biture, rien n’est acquis, trouver le courage et le réconfort par ce liquide translucide qui coule dans ma gorge. Je n’ai pas besoin de polar nordique pour m’isoler de ce monde, juste m’abreuver des souvenirs d’une histoire d’amour inoubliable qui commence sur des notes de piano, et des shots d’une vodka peu importe sa provenance.



Faut-il comprendre la musique pour apprécier ce roman. Comprendre l’amour ? Comprendre le froid… ou la vodka ? La musique qui y baigne n’efface pas les peines, n’amoindrit pas le chagrin du deuil, mais ces notes distillées dans le blizzard, laissent des traces de vie dans le monde intérieur, celui de la pensée et de l’âme.



La musique classique devient aérienne dans ces latitudes élevées, elle rencontre les lueurs boréales et s’emparent de la vie d’un grand pianiste aux contrées du classique et du jazz, Ketil Bjørnstad. Il clôt ainsi sa trilogie commencée une dizaine d’années plus tôt, avec autant de fluidité dans sa plume que dans son toucher pianistique. J’ai autant envie d’écouter ses disques, « Pianology » par exemple – musique lunaire bleue nuit, que de découvrir au plus profond de moi-même Rachmaninov.



Des histoires d’amour et de deuil, une partition musicale du Grand Nord autour de la peine et de la vodka.



Merci.
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La Société des Jeunes Pianistes

Le narrateur, Aksel, jeune homme tourmenté, passionné de musique classique.



- Sur un air de Debussy, joué sur un Steinway -



Le cheminement, les errances, les "élucubrations" d'un club de jeunes gens et jeunes filles à l'aube de leur vie d'adulte.

Groupés en une "Société de jeunes pianistes" ; jeunes concertistes liés par le même impérieux désir, la réussite.

Mais, dans ce milieu très particulier de la musique classique, aucune erreur n'est permise, pas la moindre fausse note, et, ne seront admis que les meilleurs.



Des jeunes qui vont essayer de se dépasser, s'épauler, s'accompagner ; des liens d'amitié, d'amour vont se nouer autour d'une portée "fa, si , la , do" et parfois, noyer leurs doutes, leurs espoirs, leurs désillusions, leurs désespoirs dans un verre de vin ou des bras accueillants.



L'Auteur est aussi compositeur,

Sans doute la raison de ce rythme de phrases qui se lit comme une partition

où les doigts courent sur les touches de piano comme autant de mots avec des nuances lentes, puis plus vives, tendres et plus appuyées, quelquefois féroces.



Passions et renoncements, tâtonnements, hésitations, habitent ce récit où l'Amour Est Musique !



Ce livre m'a plongé avec ravissement dans la musique classique même si je ne connaissais pas toutes les références ni tous les compositeurs cités.



J'ai aimé m'abandonner aux mots, aux notes, aux accords du piano !



" Ce roman est parfois feutré comme du Vermeer, parfois criant de douleur comme une toile de Munch" (André Clavel, L Express).

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La Société des Jeunes Pianistes

Un très beau roman emprunté à la médiathèque grâce à mes ami(e)s de Babelio que je remercie.

Ils se reconnaîtront .





Une œuvre d’initiation , à propos de l’adolescence et le passage délicat à l’âge adulte sur fond de drame familial mais le lecteur sent dès le début que ce ne sera pas le seul, dans la Norvège méconnue des années 60 ..où là jeunesse admirait KIM Novak, Audrey Hepburn, Nathalie Wood....



Une histoire de deuil, d’amour, de passage sur scène parfois dramatique ....sur fond de musique classique : Debussy, Brahms, Bach , Ravel...



Portés par la musique qui imprègne ce récit , à la fois universel et intime : un groupe de jeunes garçons et filles surdoués décident de créer une sorte de confrérie : « La Société des Jeunes Pianistes » leurs idoles sont Arrau ou Rubinstein ....

A la fois amis et rivaux, Ils pensent, rêvent, vivent , travaillent, s’angoissent pour le piano !



Ils s’entraînent et progressent dans la douleur ou l’exaltation .



Ils ont du mal à s’extraire de la MUSIQUE qui est leur vrai langage , parfois en proie à la désespérance.



Haxsel , seize ans, jeune pianiste virtuose , adolescent en construction, prépare un prestigieux concours :«  Mon piano m’a transformé en loup solitaire. », (l’auteur est lui même pianiste et compositeur) nous fait partager ses angoisses, hésitations, contradictions, émotions , atermoiements et doutes multiples face aux peintures monumentales de Munch. ....jusqu’à plus soif,,...

Des pages pétries du fantôme de parents disparus et d’étangs meurtriers , d’alcool , de pression et de désir adolescent ....

Cette œuvre poignante et poétique ——fataliste——-au fond, nous happe de bout en bout ....

Elle nous questionne sur l’amour, la mort, le sens de la vie, les rivalités et les non dits ——-nous plonge surtout et avant tout ——au sein du domaine si particulier de la musique classique .....

À lire pour la beauté des émotions, le désir présent partout , la grâce et la mélodie subtile que nous joue l’auteur, Debussy, Brahms, Ravel , Schubert et le concours«  Jeune Maestro du Piano » ....la peur de sa vie pour Aksel...Notre Héros ...

Mais ce n’est que mon avis, bien sûr !
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Fugue d'hiver

Si sur la scène du Philharmonique d'Oslo, Aksel Vinding fait des débuts fracassants, en coulisse, un nouveau drame se joue pour le jeune concertiste déjà marqué par la perte de sa mère et de son grand amour, Anja Skoog. Sa dernière note de piano n'a pas fini de retentir que Marianne Skoog, son épouse depuis six mois à peine, quitte la salle pour retrouver sa villa, la cave et la corde qui va lui servir à se pendre alors qu'elle est enceinte de leur enfant. Déstabilisé par cet énième coup du sort, le pianiste ne pense plus à la brillante carrière qui s'ouvre à lui. Des femmes de la famille Skoog, il ne reste que Sigrun, la sœur de Marianne, une femme médecin, une femme mariée, une femme qui lui rappelle tant Anja et Marianne. Il annule sa tournée dans les capitales européennes pour s'approcher au plus près de celle qu'on surnomme ''la Dame de la vallée''. Dans le grand nord, aux confins de la Norvège, il tente d'apprivoiser la douleur, le manque mais aussi la vodka, Sigrun et Rachmaninov.



Pour la troisième et dernière fois, nous retrouvons le jeune prodige Aksel Vinding dont la vie est marquée par des drames successifs. Comment pourra-t-il se reconstruire après cette dernière perte, celle de Marianne et de son enfant à naître ? En se consacrant entièrement à sa carrière de soliste comme le lui conseillent sa professeure, son agent et Rebecca, son amie de toujours ? Non, c'est une autre voie que choisit Aksel : la fugue vers Kirkenes, l'alcool et une femme, la dernière femme qui le rattache à ses amours défuntes. Anesthésié par le froid et la vodka, il y apprend à dompter son chagrin, à se contenter du présent en attendant de pouvoir envisager un avenir...

Pour cette dernière virée musicale, Ketil Bjørnstad nous emmène aux confins de la Norvège, à la frontière russe, dans la région du froid mortel et des aurores boréales. Sur fond de Rachmaninov et d'improvisations jazzy, il convoque l'âme russe, la guerre froide, le deuil et l'amour éternel pour entraîner son jeune héros dans une quête désespérée du goût de vivre. Entre culpabilité et séduction, entre répétitions et réflexions, le pianiste profite de cette parenthèse pour redonner un sens à sa vie et faire la paix avec lui-même et ses mortes qu'il continue de chérir et de chercher dans le sourire ou le regard de la dame de la vallée, sa dernière conquête avant de prendre enfin son envol.

Une trilogie de toute beauté, bercée par la musique classique et les grands sentiments, assombrie par les peines et les drames mais illuminée par l'amour et la musique. Difficile de quitter la Norvège et Aksel Vinding, Rachmaninov et Beethoven mais il est sans doute temps pour le pianiste de laisser les drames derrière lui et d'avancer vers la sérénité.
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Fugue d'hiver

Aksel Vinding est un jeune et brillant pianiste de vingt ans.Au soir de son premier concert triomphal avec l'orchestre philharmonique d'Oslo,sa femme Marianne se suicide.Elle était enceinte et de quinze ans son aînée.Les passés de Marianne et d'Aksel sont chargés de drames successifs et ce dernier événement désoriente complètement le jeune homme à l'orée d'une brillante carrière.Il décide alors de quitter Oslo pour le Grand Nord où il ira retrouver Sigrun ,la soeur de Marianne.Sera-t-elle son salut ou sa déchéance ?...Une histoire où la musique classique est omniprésente et une métaphore constante des états d'âme d'Aksel.Un brillant roman,dont j'ai aimé l'humour,l'intelligence des propos directes et la musique de fond.Les mélomanes peuvent le lire comme une partition de musique.L'auteur lui-même est à la fois auteur,compositeur et musicien.Ce livre est la troisième d'une trilogie,dont j'ai lu que le premier,"la société des jeunes pianistes" et que j'ai beaucoup aimé.Toutefois,on peut le lire ,sans avoir lu les deux premiers.
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L'appel de la rivière

J'avais gardé un bon souvenir de "La Société des Jeunes Pianistes". Logiquement, même longtemps après cette lecture, j'ai eu envie de lire sa suite.



Aksel Vinding ne se remet pas de la mort d'Anja Skoog, une jeune pianiste elle aussi extrêmement douée. Il a 18 ans et on est en 1970, à Oslo. Il ne sait que faire de son avenir. Il n'a pas travaillé pendant l'été son jeu autant qu'il l'aurait dû. Son éminente professeure sera cruelle avec lui mais lui propose de faire le pari de se remettre sérieusement au travail et de prévoir un programme digne d'un début prestigieux pour le mois de juin suivant. Aksel n'est pas un jeune homme très conséquent. Il aura des liaisons, y compris avec la mère d'Anja, Marianne qui a mis à sa disposition sa maison et surtout son grand piano de concert.



J'ai trouvé le ton de cette suite bien sombre pour un si jeune homme et une époque tellement pleine d'énergie... Les drames s'enchaînent sans répit.



Ketil Bjornstad est lui-même pianiste, né en 1952 comme son héros. Sa narration est belle, emportée par son sujet. Seul problème en ce qui me concerne, je n'ai pas été très intéressé par les déboires sentimentaux d'Aksel. Les pages consacrées à la musique sont toutefois très belles, qu'il s'agisse de musique classique ou bien de la pop de cette année-là, notamment Joni Mitchell qui pour moi aussi a été une artiste majeure.
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La Société des Jeunes Pianistes

Voici un autre livre que je n'aurais pas lu de moi-même. Et pourtant se fut une belle découverte. Etrange, mais belle.



Dans La Société des jeunes pianistes, le lecteur traverse la période tourmentée de l'adolescence d'Aksel, jeune pianiste virtuose. La 1ère scène est tout simplement splendide ! Si riche en émotions, elle préfigure tout le reste du roman : beaucoup d'amour et de souffrance, des émotions très fortes. La relation parent/enfant est évoquée, la fratrie, le désir charnel, le sentiment d'amour, le questionnement sur l'avenir, la souffrance de ceux qui se cherchent.



Les personnages secondaires ont tous une telle consistance ! Grâce à eux j'ai de suite été happée dans ce monde si particulier de la musique classique. Je ne suis pas tellement amatrice, bien que j'apprécie certains morceaux, mais nul besoin de s'y connaître pour apprécier. La musique devient ici vitale, elle exprime des sentiments. Pour moi, la musique classique était avant tout une technique. J'ai découvert qu'elle était surtout transmission d'émotions.



Mais il faut bien dire que l'ensemble est très noir, très fataliste, très tourmenté. Il faut être bien dans sa peau pour continuer jusqu'au bout... J'avoue avoir un peu décroché en milieu de livre, à cause de toute cette angoisse. J'ai fait une overdose mais j'ai pu ensuite repartir de plus belle.



A découvrir pour la beauté des émotions et de l'écriture, dans un moment serein, en prenant son temps.



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La Société des Jeunes Pianistes

Oslo, fin des années 60. La famille Vinding se disloque après la mort tragique de la mère. Cette femme fantasque et perpétuellement insatisfaite, qui passait son temps à boire et à se disputer avec son mari, avait pourtant transmis à son fils Aksel sa passion pour la musique. Seul et perturbé, l'adolescent décide d'arrêter le lycée pour se consacrer au piano et à la préparation d'un concours de jeunes talents. Mais la concurrence est rude. Ils sont quelques uns à vouloir sortir vainqueur de ce concours. Aksel se sait doué mais est-il le meilleur? Et saura-t-il garder son sang froid lorsqu'il découvrira qu'Anja Skoog, la fille qu'il convoite en secret, est elle aussi une des participantes?





Ambiance étrange et froide pour ce roman qui nous entraîne dans le monde des jeunes concertistes qui pensent, rêvent et vivent pour le piano. Leur quotidien c'est Beethoven, Vivaldi ou Ravel. Leurs idoles sont Arrau ou Rubinstein. Leur monde tourne autour de la musique, des grands compositeurs, des sublimes interprètes, des professeurs de renom. Tels les grands sportifs, ils s'entraînent et progressent dans la douleur. La musique devient une compétition où le moindre faux pas est fatal. Ils vivent leur passion au point de s'en rendre malade. Ce sont des adolescents, presque des enfants encore, et déjà ils ont des préoccupations d'adultes, doivent faire des choix cruciaux pour leur avenir et cela ne se passe pas sans drames.

Chronique douce-amère, mélancolique et langoureuse, La société des jeunes pianistes se laisse lire avec lenteur et pourquoi pas un adagio de Bach en fond sonore...
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La Société des Jeunes Pianistes

Un roman bien mené avec ces pianistes adolescents norvégiens qui vont découvrir l’amour, l’amitié, la sexualité, les préoccupations des adultes et de leurs futurs. Beaucoup de répétitions : il a 16 ans est répété presque 10 fois. Rien de sensationnel, se lit facilement sans prise de tête.
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L'appel de la rivière

La Société des jeunes pianistes n'est plus. Ses membres se sont éparpillés. Irene-Margrete a quitté la Norvège et Rebecca s'est lancée dans des études de médecine. Quant à Anja Skoog, elle est morte, bien sûr, tout comme son père qui s'est tiré une balle dans la tête. Reste Aksel. Anéanti par la perte d'Anja, il a passé l'été au calme avec Rebecca et rentre à Oslo plus seul que jamais. Septembre est le mois des grandes décisions. Il sait que Selma Lynge, sa terrible professeure de piano, l'attend de pied ferme avec un programme de répétitions chargé. Mais il n'est plus certain de vouloir devenir pianiste. De réflexions en errances dans les rues de son enfance, il tombe par hasard sur une petite annonce. Marianne Skoog, la mère d'Anja, loue une chambre dans sa maison désormais bien vide. Aksel se présente chez elle et s'installe dans la chambre de la jeune fille décédée. Minés tous les deux par le deuil, Marianne et Aksel se rapprochent et entament une relation.





Le premier volume de la trilogie de Ketil Bjørnstad était déjà sombre et éprouvant et rien ne s'arrange dans ce deuxième tome. Au contraire, j'ai trouvé l'ambiance malsaine. Aksel, tout jeune mais déjà bien malmené par la vie, se retrouve ici entre deux femmes, les deux bien plus âgées que lui mais tout aussi perturbées. La première, Selma Lynge, fonde tous ses espoirs sur les futurs débuts d'Aksel, qu'elle a programmés le jour même de son anniversaire. Pour qu'il réussisse, elle est prête à tout et ses leçons virent à la correction pure et simple. Bien sûr, on sent ses failles, ses craintes mais cela n'enlève rien à ses incroyables accès de colère. La seconde, Marianne Skoog, l'entraîne inexorablement dans son deuil, son chagrin, sa folie. Leur relation contre nature met mal à l'aise et l'on pressent qu'elle sera dévastatrice. Son mari et sa fille décédés, elle aurait pu être touchante mais s'attacher Aksel la rend dangereuse.

Tout au long du roman, la tension est palpable, le drame est là, latent, et on attend avec angoisse le moment où il éclatera et fera ses ravages. Les seuls moments de grâce sont ceux où la musique prend toute la place. Aksel écoute Mahler, Chopin, Beethoven, Marianne s'évade avec les disques de Joni Mitchell et évoque ses souvenirs de Woodstock.

Une lecture éprouvante.

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La Société des Jeunes Pianistes



A Oslo, des adolescents partagent leur temps entre le lycée et les gammes au piano. Il y a Aksel, le narrateur, qui a acquis l'amour de la musique grâce à sa mère, la mystérieuse Anja qui a des relations très fortes avec son père neurochirurgien, Rebecca appartenant à une riche famille, mais aussi Ferdinand et Margherete Irene. Ils sont à la fois amis et concurrents, passent des auditions en particulier le concours Jeunes Maestro du Piano. Tous les cinq vont fonder la Société des Jeunes Pianistes.

C’est aussi une histoire d’amour, celui d’Aksel pour Anja. Et celui d’Aksel pour sa mère disparue lors d’une baignade dans des courants trop forts.

Ce roman (d'inspiration autobiographique ?) parle de l’adolescence et de la découverte de l’amitié, de l’amour, de la sexualité, d’ambition et d’échec, de la mort…



Il y a évidemment beaucoup de notations sur les œuvres étudiées, c’est sans doute ce qui m’a le plus plu. Un roman dont je conseille la lecture pour la musique mais aussi pour la plongée dans l’adolescence et dans la nature, très présente. Un roman complet en quelque sorte.













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La Société des Jeunes Pianistes

Qu'est-ce qui différencie un bon musicien d'un concertiste?

Le talent? La chance? La passion? L'acharnement? La rigueur? Tout ça à la fois! c'est ce que va nous démontrer ce livre.

Aksel est le petit dernier d'une famille assez banale mais qui cache un grand mal-être. Un père rêvant d'affaires faramineuses mais looser dans l'âme, une mère passionnée de musique mais dont les choix de vie ont été stoppés net avec la naissance de catherine, sa fille ainée, ce qui entraîne entre elles une relation tendue pleine de ressentiments.

Et la mort de cette mère particulière va venir chambouler la vie de chacun des membres de la famille.

Aksel, jeune adolescent à l'époque va décider de participer au concours des jeunes maestro de Oslo, concours de piano, véritable tremplin vers une carrière, pour sa maman.

Autour de lui va se créer cette société des jeunes pianistes qui comprend les participants à ce concours. Entre amitiès, rivalités, amour mais surtout partage de ce destin si spécial qu'ils ont choisis.

Premier tome d'une trilogie, c'est le passage de l'adolescence avec ses idéaux et ses déceptions, une transition initiatique.

Une vraie découverte, un grand moment de lecture musicale, vivement la suite.
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Fugue d'hiver

Est ce que vraiment le chagrin maintient les morts en vie ?

Peut on vivre avec cette idée ?

Le rescapé d'un suicide est il en vérité un mort car une nouvelle vie commence après ?

Pour moi, c'est invraisemblable. Les morts sont morts et nous, nous sommes vivants.

C'est peut être d'être capable d'énoncer cette simple phrase qui fait que je n'ai jamais envisagé de me suicider !

Ces réflexions qui ont émaillé ma lecture, montrent certainement que ce n'est pas un livre optimiste qui clôturera la trilogie relatant la vie d'Aksel.

Les pages s'enchaînent avec la vodka, la vodka et la musique, et encore la vodka dans un paysage surnaturel à l'extrême nord de la Norvège tout près de la frontière russe.

On ressent le désespoir, c'est comme la descente que l'on pense fatale d'une piste de ski, on attend la chute finale comme une explosion de notes symphoniques ... et ... le miracle a lieu, on comprend pourquoi ce livre vient clore la trilogie, comment la musique est le remède miracle pour redonner un sens à la vie, non pas en en étant le but mais comme compagne en procurant des émotions sans avoir à prouver l'exploit ou la performance.

La musique pour certains est l'ouverture à la vie .... c'est le cas d'Aksel ou de Ketil.
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L'appel de la rivière

Ketil Bjornstad est norvégien, musicien et écrivain. Je l'ai découvert avec "la société des jeunes pianistes", magnifique roman où l'on suit le parcours de futures jeunes prodiges préparant le concours d'Oslo.

Son héros Aksel Winding nous revient dans ce deuxième volet toujours consacré à l'étude du piano en particulier et à la musique en général. La vie d'Aksel est assombrie par plusieurs drames parmi sa famille et ses proches dont son amour de jeunesse et la série noire se poursuit tout au long de cette nouvelle période de sa vie alors qu'il prépare son premier grand concert en soliste.

Si la musique omniprésente adoucit les épreuves d'Aksel et nous aide, nous lecteurs, à supporter la morbidité de son histoire, il n'en reste pas moins vrai que l'atmosphère est douloureusement sombre avec des personnages aux confins de la folie.

Roman superbe où l'art est au premier plan, mais il s'en dégage une telle tristesse que je vais laisser passer un peu de temps pour faire retomber la pression, avant d'entamer le troisième volet.
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La Société des Jeunes Pianistes

Emmaus, des étagères pleines de livres, bien rangés, pas vraiment classés, des prix dérisoires, un nom parfaitement inconnu "Ketil Bjørstad", un titre aguicheur "la société des jeunes pianistes", un auteur norvégien, une ville Oslo, la fin des années 60 .....

Tous les ingrédients sont là pour me faire saliver.

Merci à cette inconnue, Marie Astrid B qui a permis que je trouve ce titre au milieu de tous ces rayonnages !

Pour commencer, il faut savoir que je ne suis pas une adepte de musique, ni de musique classique et que je ne joue d'aucun instrument.

Et pourtant j'ai adoré ce bouquin.

Un plongeon dans les années de ma jeunesse, dans le centre ville d'une grande de ville, lui c'était Oslo et moi c'était Paris.

Un plongeon dans les ressentis d'un adolescent avec les premiers émois que l'on croit amoureux et qui ne sont peut être que du désir d'idéalisme mais qu'importe, on y croit !

Un plongeon dans l'espoir de ce qu'on fera de sa vie, dans les craintes qui nous ont terrorisés pendant de longues nuits, arrivera t on à réaliser tous nos rêves, à sortir de la vie mesquine de nos familles qui nous semble si dérisoire !

Un plongeon au milieu des plus belles notes que j'ai entendu depuis longtemps. Bien que j'aime lire dans le silence absolu, je vous certifie que cette découverte a été accompagnée par des morceaux de musique, des symphonies, des sonates, que sais je encore !

Un plongeon au milieu de longues descriptions des efforts, des privations, des répétitions, encore et encore les mêmes morceaux, des recherches effectuées pour réussir à rendre la musique vivante ....

C'était un orchestre de mots qui joue encore plusieurs jours après cette lecture dans ma tête !

Je suis maintenant rassurée, après enquête, j'ai constaté que cet auteur a continué à raconter cette vie aventureuse dans deux autres romans, alors vite, très vite je vais les rechercher pour repasser quelques heures avec ce piano qui continue encore de faire entendre sa mélodie !
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La Société des Jeunes Pianistes

J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce roman, même suffisamment pour ressentir le désir d'en savoir davantage et lire le tome 2: L'appel de la rivière. Par contre, si beaucoup de sujets forts et de drames sont traités: l'adolescence, la mort, le deuil, le premier amour, la sexualité, l'anorexie, l'abandon, la culpabilité, l'inceste, l'homosexualité etc, les émotions sont effleurées, à peine évoquées. C'est dommage, je me sentais constamment sur ma soif d'en connaître un peu plus...



Je me suis attachée aux personnages et j'ai éprouvé de la compassion pour ce qu'ils vivent, aussi détestables et antipathiques que certains puissent l'être (je pense à Anja). J'ai aimé découvrir chez chacun la trame de leur drame personnel et chercher à comprendre ce qui a forgé les fondements de leur personnalité.



Ce qui m'a le plus touchée dans ce roman est sans doute la relation entre les jeunes pianistes. Cette «Société de jeunes pianistes» qu'ils créent, la passion commune qui les unit et les liens qui se tissent entre eux, complexes et riches comme peuvent l'être les relations adolescentes. Au-delà de leur volonté de gagner le concours «Jeune Maestro», je crois que l'auteur voulait nous illustrer le monde «différent» dans lequel ces jeunes évoluent. Les défis auxquels ils sont confrontés chaque jour. Ketil Bjornstad a lui-même étudié le piano et gagné le Grand concours des jeunes pianistes d'Oslo alors qu'il avait 14 ans. C'est dire qu'il sait de quoi il parle et ça se sent. Des notes glissent sur le papier tout au long de la lecture. Sa passion nous est communiquée avec force et beauté.


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La Société des Jeunes Pianistes

Ce roman d'apprentissage se déroule sur fond de musique classique mais il pourrait aussi bien se jouer dans les vestiaires de sportifs ou dans une école de comédie musicale.

Car ce qui se dit ici c'est le désir fou d'adolescents qui veulent être les meilleurs, qui sont prêts à sacrifier leur jeunesse pour leurs ambitions et leurs passions, qui ont choisi un parcours de l'excellence.

Mais ce qui se dit aussi ce sont les échecs et les pressions qui s'exercent contre eux par les familles et les enseignants. Pressions qui peuvent mener à l'anorexie ou même à l'anéantissement.

Heureusement une belle amitié et de l'amour les unissent, là où il n'est pas question de performance.

Et puis la beauté de cette musique, dont l'auteur parle en initié, nous donne l'occasion précieuse d'abandonner un instant les mots pour écouter les sons.



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La Société des Jeunes Pianistes

Etrange roman qui revêt l'apparence d'un polar de par sa froideur, ses événements tragiques et ses personnages mystérieux.

J'ai lu ce roman pour son rapport avec la musique et j'ai beaucoup aimé redécouvrir sous un nouvel angle les émotions d'un récital, d'un concert, ce qui se passe derrière les rideaux...



Loin d'être facile à lire, il rend compte de la réalité très dure de la vie de prodige musicien, des sacrifices à faire, du danger parfois que peut représenter le métier.



Mais ce roman finit par embrasser le sujet de la musique pour mieux cerner les personnages et se resserrer autour d'eux jusqu'à faire ressentir un danger arrivant, une aura de malheur. Il devient alors polar.



Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de lectures. En un mot, "étrange", mais prenant et intéressant. Une belle lecture.
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La Société des Jeunes Pianistes

Prix des lecteurs du Livre de Poche 2008



Aksel, le jeune narrateur, est-il en fait l'auteur ? Ce qui semble sûr, c'est que ce qui nous est raconté là a été vécu de l'intérieur, pas seulement imaginé... Jeune prodige norvégien du piano comme K. Bjørnstad, Aksel Vinding a seize ans quand l'histoire commence ; il s'est récemment produit un dramatique accident au cours duquel sa mère est morte. C'était elle la musicienne de la famille - elle chantait et écoutait de la musique à toutes les heures du jour et de la nuit - et il essaie de suivre ce qu'elle aurait voulu, devenir un concertiste de grande valeur.



Le récit des aventures et pensées de ce tout jeune homme est prenant dès le début ; se lisant un peu comme un thriller - la tension et le suspens sont assez forts - le livre nous plonge dans un groupe de jeunes gens des années soixante, qui vivent essentiellement pour la musique mais qui n'en sont pas moins à une période de leur vie qui détermine leur avenir, relations entre garçons et filles comprises.



Dans la famille Vinding, il ne reste donc que le père et Cathrine, la soeur aînée ; elle a comme lui, laissé tombé l'école, mais personne n'arrive à savoir ce qu'elle fait de ses journées. Lui, Aksel travaille comme un fou en vue du grand Concours des Jeunes Pianistes d'Oslo ; il y a d'abord une épreuve éliminatoire qu'il réussit, ainsi que quelques adolescentes et adolescents qu'il connaît plus ou moins. Plusieurs ont la même professeure, Mme Selma Lynge, une ancienne concertiste à la réputation exceptionnelle, qui a abandonné sa carrière pour se marier et avoir des enfants. Aksel a repéré une jeune fille qui lui plaît, Anja Skoog, la fille d'un neurochirurgien connu ; le jour de l'épreuve elle apparaît et semble réussir parfaitement. Et pendant longtemps, elle garde son mystère...



Roman d'initiation puisque le jeune héros devient un homme adulte après avoir vécu un certain nombre d'expériences autour de la vie, la mort, l'amour, les questionnements existentiels et les choix d'avenir, ce livre bien écrit retrace les émotions et les doutes qui nous ont tous parcourus entre 16 et 18 ans ; mais dans ce milieu de concours musicaux de très haut niveau, on joue le tout pour le tout à un très jeune âge, et certains adultes, parents, professeurs et impressario jouent un rôle inconvenant et peu respectueux de la personnalité des jeunes artistes.



Une très belle lecture !



Extrait (p 130) : " J'entame les tierces grêles. En ré majeur. L'une de mes gammes préférées car pleines de tensions internes et qui a le secret de susciter l'attention, la curiosité du public. Debussy savait ce qu'il faisait. Les sentiments montent en moi, je le sens. Oui, je me sens en accord, en communion, j'ai les sens en éveil. Car au bout du compte, je joue pour gagner. Je ne dois surtout pas l'oublier. C'est ce qu'escompte le milieu. Le contraire relèverait du scandale. J'ai répété chaque jour plus longtemps que n'importe quel adolescent que je côtoie de près ou de loin. La musique est devenue une passion dévorante, une désespérance..."


Lien : https://les2bouquineuses.can..
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