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Critiques de Karin Serres (123)
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Les silences sauvages

Trois nouvelles. Trois portraits de femmes. Des discrètes, de celles qu’on ne voit pas, transparentes, sans histoire exposée. Et porteuses d’un lourd secret.



C’est la plume de l’auteur qui les révèlent dans leur vie intérieure chahutée. Les drames y sont là, présents ou passés, inavouables, indicibles et pourtant si réels.



Impossible de faire l’économie de la compassion, tant leur histoire est poignante. et de l’admiration pour la force qui les maintient hors de l’eau. L’eau, qui prend une place primordiale au coeur de ces tranches de vie.





Très belle écriture qui sublime ces récits émouvants.
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Tricot d'amour

Toute la classe se gausse de Kévin, le nouveau, dont le papa est boucher. Pourquoi ? A l'heure des sweats, il arbore toujours des pulls aux couleurs et motifs improbables, tricotés avec amour par sa mémé. Mira compatit : elle-même se fait traiter de 'pouilleuse' par ses camarades, sa tête étant souvent envahie de petites bêtes...

La fillette a beau être végétarienne, et imaginer les proches de Kévin comme de dangereux et impitoyables tueurs, les deux enfants sympathisent autour de leurs punitions, infligées par une institutrice vraiment pas subtile...



Encore une réussite dans la collection Zig-Zag des éditions du Rouergue, destinée aux 8-10 ans : une jolie histoire d'amitié, de tolérance, de respect, de dignité chez les enfants, avec des dessins pleins d'humour et insérés dans le texte de manière pertinente.
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Lou la brebis

Un joli petit album qui commence mignonnement sur un sol de neige où sont imprimées des petites pattes de brebis, une petite brebis qui marche toute seule … il faut dire que Lou, et oui c’est son prénom, est exclue de sa communauté à cause de ce fichu prénom, elle ne peut se faire d’amis parmi ses congénères, alors elle part à la recherche d’un ami…



Vous l’aurez compris, un album très parlant et émouvant sur l’exclusion et la tolérance, sur les idées reçues et le jugement. A proposer à vos enfants et à utiliser comme base de réflexion ou à lire simplement pour s’émouvoir et parfois sourire en observant les illustrations.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Monde sans oiseaux

C’est un village isolé au bord d’un lac. Un village sur roulettes où chaque maison peut être déplacée quand les eaux montent pour éviter l’inondation. Un village où les cochons sont fluorescents et savent nager. Au fond du lac repose une forêt de cercueils, ceux des habitants morts qu’on laisse glisser sous les flots sombres en guise d’enterrement. Dans ce village est née « Petite boîte d’os », la fille du pasteur. A l’adolescence, la gamine est en crise : « Je ne les supporte plus, tous, leurs vies, nos vies ordonnées, régulières et policées. Je déteste notre joli village aux maisons multicolores, bien droites et propres au-dessus de leur joli reflet. Je hais les jours qui se succèdent, toujours les mêmes. Le temps passe, je grandis, mon destin se dessine au-dessus de l’eau plate, planche après planche, pas après pas : mariage, enfants, promenade, vaisselle… et je n’en veux pas. » Mais quand le vieux Joseph réapparaît comme par enchantement, la donne change. Le vieux Joseph que la légende qualifie de cannibale et qui va devenir l’amour de sa vie.



Ce premier roman est magique. Une bulle hors du temps et des modes. Karin Serre vous prend par la main et vous emmène dans un univers étrange, à la fois improbable et tellement réel. Elle raconte une histoire d’amour et de mort(s), la fin d’un monde. Sa prose au lyrisme contenu est ciselée, très musicale. On traverse avec délice l’existence de Petite boîte d’os, ses joies et ses peines. L’originalité tient dans le ton choisi, ce souffle de liberté que l’on ressent dans chaque phrase. Aucune timidité dans cette écriture qui allie poésie, sensualité et réalisme mais au contraire beaucoup d’audace. Forcément je suis fan.


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Happa no ko : Le peuple de feuilles

Difficile de ne pas avoir l'oeil attiré par l'illustration de la couverture: les bras aux mains vertes qui se tendent vers une boule formée de feuilles mortes. Ça interpelle. En plus, un titre japonais, avec écriture kanji s'il vous plaît. Le tout par une écrivain française. Hop, dans mes bras!



Classé en catégorie jeunesse, Happa no Ko (littéralement, enfants du feuillage, très évocateur) se destine à un plus large public. Sa dimension philosophique, écologique, sa réflexion sur le système instauré pour régler le quotidien, voilà autant de thèmes propices à une lecture adulte.



Dans l'univers créé par Karin Serres, il n'y a plus qu'un seul et même État, divisé selon les frontières des anciens pays eux-mêmes répartis en secteurs, une seule ville, une seule langue. Et une seule activité : jouer. Les termes de métiers ou professions appartiennent aux langues anciennes. Tout est effectué par des machines. Chaque citoyen possède un bracelet connecté à l'école, la résidence, le service de restauration à domicile. Les humains n'ont plus qu'à jouer, dans des salles d'arcade, à la maison, ou pratiquer du sport. L'énergie dépensée est accumulée dans le bracelet qui nourrit via une borne de transfert l'alimentation générale en courant électrique.



Dans ce monde futuriste d'où la vraie nature a disparu, une jeune fille Madeleine, Française, se réveille un jour avec les mains se teintant de vert. Panique! Est-elle malade? Allergique? Quand Kenjirô, un lycéen japonais survient comme par magie à ses côtés avec les mêmes mains vertes, leur rencontre marque le début de péripéties qui vont leur faire découvrir le fonctionnement de leur système de gestion planétaire dans sa réalité, les pouvoirs offerts par cette subite coloration des mains et l'amitié. Sans compter les Happa no Ko.



Un récit initiatique très beau, d'une belle écriture et qui sonne juste. Le monde tel qu'il apparaît sous la plume de l'auteur fait froid dans le dos mais donne à réfléchir sur la place de la robotique et des machines dans l'humanité. Ou bien la question est-elle la place de l'humanité dans la robotique? Et la Nature dans tout ça? La société instaurée autour des jeux m'a fait penser au "Panem et circensem" de la Rome impériale.



Ce bref roman donne en tout cas matière à réflexion et offre également de beaux portraits avec ces deux adolescents et les créatures ancestrales en voie de disparition. Comme tant d'espèces actuelles sur la Terre. A lire, à diffuser, à partager, et à relire.
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Monde sans oiseaux

Nous sommes au milieu de nulle part dans un village de paysans où « Petite boîte d’os » nous raconte la vie de sa famille, de son père pasteur, de sa mère qui se baigne nue, au clair de lune, dans le lac où reposent les cercueils des morts. Après le déluge, la petite communauté s’est retrouvée isolée, les oiseaux ont disparus :

« Il paraît qu’autrefois certains animaux traversaient le ciel grâce à leurs ailes, de fins bras couverts de plumes qui battaient comme des éventails. Ils glissaient dans l’air, à plat ventre, sans tomber, et leurs cris étaient très variés. Ils étaient ovipares, comme les poissons ou les lézards, et les humains mangeaient leurs œufs. On les appelait les oiseaux ».



En grandissant, « Petite boîte d’os » se pose des questions simples et fondamentales : « Mais si mon corps change, va-t-il aussi changer mes pensées ? ».



Elle se lie d’amitié avec Blanche, puis d’amour avec le vieux Joseph, et à son tour d’enfanter, c’est Knut qui arrive dans ce monde où les oiseaux ne sont plus qu’une lointaine légende. La vie suit son cours au rythme des saisons.

En nous plongeant dans un univers peuplés de créatures étranges, tels les cochons amphibiens et fluorescents, Karine Serres signe un texte à la fois poétique, et cauchemardesque.

Un premier roman qui laisse présager du meilleur !







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Monde sans oiseaux

Je m'interroge encore à propos de ce monde sans oiseaux, mais avec cochons aquatiques fluorescents...

Une histoire pas assez élaborée, une écriture certes poétique, mais où est le liant, la magie, pour aller où ?

Déçue !
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Monde sans oiseaux

Attention coup de cœur pour cet ouvrage, coup de foudre pour l'auteure. Oui, oui, tout ça. Le court récit de madame Serres nous emmène dans un monde post-déluge à la rencontre de Petite Boîte d'Os, une héroïne dont je suis littéralement tombée amoureuse. Durant ma lecture, je n'ai cessé de penser à Un Coeur Simple de Flaubert -rien que ça-. Car indéniablement, Karin Serres parvient à nous rendre le fil d'une vie sans le briser, avec un style d'une poésie aussi discrète qu'émouvante. La rencontre entre cette existence presque ordinaire avec un contexte mystérieux et onirique donne au roman un ton unique et surprenant. Le grand amour de Petite Boîte d'Os m'a transportée tellement il ressemble à ce que l'on peut vivre dans la réalité. Cette authenticité des sentiments rend la dérive de l'Humanité encore plus tragique. Car si Monde sans oiseaux semble quelque peu naïf au premier abord, on comprend vite que le récit est plus profond que l'on pourrait le croire. Au détour d'une page, l'ironie de l'auteure nous surprend pour nous mener à une réflexion sur ce qu'est la Nature, l'écriture, l'Humain, la Vie. Et la plume de Serres se montre à la hauteur de son ambition littéraire.



Tu le sais ami lecteur, j'aime la subtilité en littérature, la délicatesse. Rien ne me heurt plus que l’abus que l'on fait de ces qualificatifs dans la presse quand on parle bouquin. Il suffit qu'un écrivain fasse dans le style si à la mode -phrases courtes, images naïves, simplicité grammaticale- pour qu'on s'écrie que vraiment tout ça est délicat, que ça coule, que c'est de la littérature. Généralement ce genre de critique me fait mourir de rire et même m'agace franchement. Pour le coup, Monde sans oiseaux mérite vraiment que l'on parle de délicatesse et de subtilité. Et je redécouvre ce que peut être la simplicité lorsqu’elle n'est qu'apparence et sert si bien le récit. Merci, madame Serres.





NOTE GLOBALE : 18 / 20



Sur le blog, une interview de l'auteure.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Monde sans oiseaux

Dans un futur où les oiseaux ont disparu et n’appartiennent plus qu’au folklore et aux légendes, une femme que l’on surnomme « petite boîte d’os » nous raconte sa vie, dans ce décor de fin du monde, avalé peu à peu par la montée des eaux. Un décor composé de cochons modifiés génétiquement, d’un vieil homme cannibale, d’une petite fille rêveuse et solitaire, d’un village isolé, d’un lac rempli de cadavres et de maisons à roulettes…



Avec ce premier roman plein de finesse et de pudeur, Karin Serres nous offre un joli conte empreint de poésie et de mélancolie. Une histoire à la fois belle et tragique dans laquelle une femme assiste, impuissante, à la disparition de tout ce qu’elle a connu. Une jolie découverte !
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Tag : Série théâtrale rock en 3 épisodes

Karin Serres m’avait enchanté avec son premier roman, Monde sans oiseaux, un texte inclassable à l’écriture sensuelle et poétique. J’ai donc eu très envie de poursuivre ma découverte de cette auteure en me penchant sur sa production théâtrale, un domaine dans lequel elle exerce son talent depuis plus de dix ans.



Tag est une pièce qui emprunte aux codes des séries télé actuelles. Des épisodes qui se terminent en plein suspense, une action permanente sans aucun temps mort, de nombreux flash-backs, des révélations inattendues, etc. L’histoire est celle du lieutenant de police Giuseppe Ensam, membre de la brigade criminelle. Quelques lettres rouges sang taguées chaque nuit sur les commerces de son quartier lui rappellent de terribles souvenirs d’enfance. A la fin du premier épisode, le mystère est résolu lorsqu’un ultime rebondissement va relancer l’intrigue : une tagueuse a disparu, son copain punk demande de l’aide au lieutenant. Mais Giuseppe n’est plus dans son état normal, il semble se transformer en chien…



Les personnages sont très nombreux (Guiseppe, sa sœur Christel, leur mère morte, un punk, un garagiste et sa femme, un SDF, une restauratrice ambulante, une patronne de pompes funèbres, une brigade entière de police…) mais l’auteur précise que l’ensemble de la pièce peut se jouer « à partir de 4 comédien /ne/s ». Tout se déroule à une vitesse effrayante et il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil. On a parfois l’impression d’être dans un puzzle dont chaque pièce s’emboîte sous nos yeux sans que l’on sache vraiment à quoi va ressembler le résultat final. C’est déstabilisant mais, un peu comme dans Monde sans oiseaux, je me suis laissé porter par cette narration légèrement "nébuleuse". Un homme-chien, un homme-femme, un fantôme, des animaux qui parlent, une musique rock omniprésente, les ingrédients peuvent paraître de prime abord indigestes mais il faut se laisser embarquer par le rythme endiablé sans trop se poser de questions.



Difficile d’imaginer un tel texte sur scène. La pièce a pourtant été montée fin 2013 par la compagnie Bouche Bée et jouée pendant plusieurs jours au Nouveau Théâtre d’Angers. Au départ prévu en trois épisodes de 50 minutes, Karin Serres a finalement composé une version compressée de deux heures. J’aurais aimé voir ça !




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Mongol

Une histoire attendrissante, drôle, affligeante et vraie.

Attendrissante car on l'aime bien ce Ludovic qui vit dans un monde qui n'est pas fait pour lui, où il a du mal à trouver sa place. On lui ferai bien des câlins pour le protéger (oui, j'ai pas trouver mieux comme mesure de protection).

Drôle, car son entêtement est drôle pour la Mongolie, son attitude, son obsession, la réaction de ses parents...

Affligeante car on lui mettrait des baffes au Fabrice. Et puis à la maîtresse aussi. Tiens et au père, et à la sœur des fois (pourquoi s'arrêter en si bon chemin?).

Vraie, et là pas besoin de vous faire un dessin (de toute façon, il serait pourri mon dessin).
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Louise/les ours

Quand l'imaginaire prend le pas sur la réalité...ou l'inverse…



Alberta, au Canada. Louise s'apprête à franchir la high way et sens une présence derrière elle; elle se retourne et voit un ours blanc transparent et tout cotonneux. Elle ne va avoir de cesse de le présenter à son entourage. Puis peu à peu elle en voit derrière chaque personne.



L'ours représente l'ami imaginaire qu'ont parfois les enfants pour se rassurer. Louise vit avec son père et sa grande sœur, on ne sait rien de sa mère.

Cette présence annoncée d'ours dans les parages va affoler la population car nous sommes proche de la forêt et cette menace est prise au sérieux. L'effet comique n'est pas loin.

Durant toute la pièce, l'imaginaire de l'enfant et la rationalité des adultes vont s'affronter. On doute à un certain moment de la véracité de l'histoire car la famille est envahie de poux. On sent le père démuni, la grande sœur inquiète pour la santé mentale de Louise.

Louise pourtant nous fait rêver avec ses descriptions; ça a l'air si beau, si doux. Le père est prêt à se laisser porter lui-aussi.



Un texte qui pose des questions. Cependant j'ai un peu de mal à voir la théâtralité de ce texte, une mise en scène possible. Puis il me semble difficile pour de jeunes lecteurs qui ne vont pas pousser l'analyse aussi loin. S'arrêter au premier degrés n'apporte aucun intérêt.

Je ne demande qu'à voir une mise en scène réussie pour changer d'avis.
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Cécoi la mer ?

Un grand merci à Locus Solus et à Babelio pour cette découverte poétique !

Il s'agit d'un recueil de saynètes, c'est donc du théâtre que j'ai eu l'occasion de lire.



7 histoires qui parlent de la mer.

Elles sont toutes très poétiques, font rêver et amènent les enfants à réfléchir sur différentes thèmes en plus que celui de la mer : la perte d'un proche, la musique, l'esclavage...



Vraiment un très bon choix de plumes car elles sont toutes magnifiques et impossibles à départager si je devais en choisir une.



En tant que maîtresse d'école, je lirai ce recueil à mes élèves surtout que je ne manque jamais l'occasion d'aborder le théâtre avec eux.

En plus de "L'ogrelet" de Suzanne Lebeau, j'ai trouvé un autre livre à leur présenter.



Belle découverte !

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Marguerite, reine des prés

La famille Bourgol est probablement apparentée aux célèbres Groseille.

Madame est une mégère qui régente son monde, houspille son mari mollasson et son fils idiot, mais prend soin (heum) de sa fille Marguerite en qui elle place de grands espoirs.

L'abominable bonne femme distribue généreusement des insultes au mari, des baffes à son grand benêt de fiston, et de la bouffe en surdose, bien grasse, bien salée, bien sucrée à sa Marguerite. Elle la gave comme une oie pour un concours de type 'foire agricole'. D'ailleurs le lecteur en vient à se demander s'il est bien question d'une jeune fille et non d'une vache. Même interrogation pour "la Marie-Ange" dont le fils est amoureux.



Une pièce loufoque, facile à lire certes, mais aussi lourde et indigeste que ce que doit ingurgiter la pauvre gamine. Le texte propose néanmoins des réflexions intéressantes sur la famille, la fratrie, les paroles toxiques qui figent dans un rôle, les ambitions des parents pour leurs enfants - parfois destinées à combler leurs propres frustrations.



--- clin d'oeil plus que probable à Eugène Ionesco, avec la voisine ex-cantatrice et la mère qui perd ses cheveux ---



Mon enthousiasme sur cette collection "Théâtre" de L'École des Loisirs retombe, après trois déceptions. Je poursuis néanmoins ma découverte.
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Monde sans oiseaux

Ca commençait très fort: les oiseaux disparus, la naissance d'un enfant et ses premières sensations, décrites avec originalité et réalisme. Les descriptions: "la peau du lac frémit, frise, se creuse comme une tôle ondulée", "ma mère a les yeux bleu rivière gelée". J'ai tout de suite été happée par l'originalité et la poésie de l'écriture.

Petite Boîte d'Os grandit entourée de son père pasteur, de sa mère et de son frère Fabrice, dans un village isolé du reste du monde, autour d'un lac qui ne cesse de grandir et de toute inonder régulièrement. Les maisons ont été repêchées et sont maintenant posées sur des roues. On y élève des cochons phosphorescents. Un jour revient le vieux Joseph, soupçonné de cannibalisme; il amène Petite Boîte d'Os à la pêche, puis aller voir les cadavres jetés au fond du lac.

Cet univers un peu glauque, humide et tout autant onirique fait bien sûr penser à l'Arrache-Coeur de Boris Vian.



J'ai commencé à avoir plus de mal quand Petite Boîte d'Os grandit et qu'on perd toute cette partie sensorielle si authentique. Puis j'ai été gênée par l'intrusion, dans cet univers imaginaire et non situé dans le temps, de fours micro-ondes, de grille-pain, sandwichs, et autres objets ou situations tellement banals et modernes!

J'aurais préféré que Karin Serres choisisse, tant qu'à faire, un monde totalement étranger au nôtre et c'est un peu comme si elle hésitait entre deux histoires et deux genres, mais ce n'est pas vraiment surprenant pour un premier roman dans lequel on voudrait, je pense, absolument tout mettre.



Cependant, il y a de très belles descriptions, et j'aime ce rythme de plus en plus rapide, ces années qui s'enchaînent à un rythme de plus en plus effréné.



Karin Serres a écrit beaucoup de pièces de théâtre pour enfants, et ce premier roman me donne envie d'aller y jeter un coup d'oeil.
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Monde sans oiseaux

En lisant ce court mais troublant roman, j'ai ouvert une porte sur un monde aussi étrange et inquiétant que rempli de tendresse et d'amour.

Ce monde est celui de Petite boîte d'os, petite fille à la fois très romantique et farouche.

Elle vit entre un père, Pasteur qui a donné à sa fille ce prénom peu commun et sa mère qui "a des yeux bleu rivière gelée, de fins cheveux blonds sévèrement tirés et de hautes pommettes au sang à fleur."; Sans oublier Fabrice son frère tout aussi fantasque.

Leur village sur pilotis est posé sur un lac dont la montée des eaux les menace ; la mort rôde tout autour.

Petite boîte d'os grandit et va s'éprendre fougueusement de Jeff, pêcheur accompli dont la venue attire les inquiétudes.

Jeff qui ose lui raconter les oiseaux mystérieusement et totalement disparus.



Romantisme fiévreux et beauté évanescente d'une féérie sont au rendez-vous de ce premier roman de Karin Serres.

Un très grand coup de coeur !



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Extraordinaires enfants de l'écume des vents

Avec cet album relié aussi doux au toucher que beau à regarder, j’ai fait un voyage extraordinaire aux côtés de personnages qui ne le sont pas moins…



En des temps reculés, à moins qu’ils ne soient immémoriaux, existait une cérémonie étrange et belle à la fois, une cérémonie où les bruits multiples du vent entraient en harmonie avec les sons et les rires des enfants. Mais parce que le monde est protéiforme et la nature généreuse, les enfants n’avaient pas forcément deux jambes, deux bras et une tête, ils étaient de différentes espèces et de formes variées. Les enfants humains côtoyaient ainsi, durant la célèbre cérémonie de L’écume des vents, des enfants animaux, qu’ils soient poissons, oiseaux ou autres, des enfants végétaux…



Légendaire et féérique, L’écume des vents rythmait la vie des enfants, depuis son annonce aux différentes étapes avant son avènement, appelé le Grand Jour Dit. Si vous vous plongez dans ce petit ovni littéraire poétique mélangeant onirisme, légende, douceur, collages pleins de fantaisie et ambiance colorée, vous aurez d’ailleurs la chance d’assister à une cérémonie de L’écume des vents, et ressentir la joie de tous ces enfants qui l’ont attendue et préparée dans la joie, le bonheur et la bonne humeur.



Extraordinaires enfants de l’Écume des vents



Ode poétique et subtile à la nature et aux éléments, au partage et au vivre-ensemble, cet album transporte les lecteurs de tous les âges dans un conte fabuleux où les rêves sont à portée de main, de nageoire ou de nuage, où des sardines peuvent devenir poissonnes volantes, où les membres d’une forêt d’enfants peuvent s’enraciner et se déraciner au gré de leurs envies, où l’on rencontre des korrifées joyeuses et conductrices de bus, et même une créature géante qui vit dans une grotte remplie de livres et qui se nourrit exclusivement de desserts, de miel et de fruits. Laissez-moi vous dire que le vent m’aurait vite portée vers une telle créature !



La dimension onirique est d’une telle importance qu’en parcourant les pages colorées de ce bel album, votre esprit ne pourra que se laisser porter vers ce monde de légende et de fantaisie. Un monde magique, protecteur et lumineux que l’on parcourt les yeux et le cœur grands ouverts, prêts à faire bon accueil à des enfants-jardiniers, des enfants-musiciens, des loups magiques, et même à un scaphandrier fantôme qui pourrait vous surprendre si vous osez l’approcher. Les plus téméraires pourront même partir à la rencontre d’un requin à trois têtes, prêt à vous aider à surmonter vos cauchemars.



Et toujours, en trame de fond, cette fête et cérémonie de L’écume des vents, source de tous les rêves et des plus belles réalités. Doux, tendre, poétique et onirique, voici un magnifique album, aux accents très marins, à offrir à des enfants pour leur transmettre l’art du rêve, leur montrer la force de l’imagination et le pouvoir de l’évasion. Quant aux adultes, ils devraient apprécier les thématiques sous-jacentes abordées avec autant de subtilité que de délicatesse et cette impression de vivre un rêve éveillé où tout peut arriver.



Je remercie Babelio et les éditions Locus Solus pour m’avoir envoyé ce bel ouvrage en échange de mon avis
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Happa no ko : Le peuple de feuilles

Madeleine vit dans un monde où chacun est contraint de jouer. Elle-même est encore trop jeune pour se spécialiser mais ses parents sont excellents en tennis virtuel mais aussi en jeux de rôle historique.



L'énergie ainsi dépensée est reversée à la communauté. 



Mais la jeune fille aime aussi s'isoler dans les derniers parcs virtuels. Mais si elle le fait aujourd'hui, c'est surtout parce qu'elle est inquiète...l'extrémité de ses doigts est devenue verte et la couleur semble se propager.



Quel est cet étrange signe ? Que faire ? A qui en parler ? C'est alors que Madeleine rencontre Ken, un jeune garçon qui affirme venir du Japon et qui présente les mêmes symptômes...



Un roman poétique et réflexif qui nous entraîne dans un monde froid où les rapports humains sont superficiels et dans lequel les machines contribuent à satisfaire la plupart de leurs besoins. 



Un monde de solitudes, fortement règlementé qui révèle une relation à la nature perdue. 



J'ai été attirée par la couverture et la thématique ainsi que l'originalité de cet univers consacré aux jeux. Alors si le contenu était plus philosophique que ce que j'avais imaginé, j'ai toutefois trouvé le livre beau et intéressant. 



A vous de le découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Monde sans oiseaux

L'histoire d'une vie, comme une plume portée par le vent...

"Petite boite d'os" nait, prénommée par l'écho de la voix de son père pasteur... elle grandit dans ce village au bord d'un lac en perpétuel mutation où nagent les cochons fluorescents puis y rencontre l'homme de sa vie, amour improbable et tellement sincère...

Cela se lit d'un seul souffle, celui de la brise qui porte la plume... c'est frais, c'est gai, c'est triste... c'est la vie... hors du temps dans un futur probable ou improbable.
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Monde sans oiseaux

Une merveille, un éblouissement de poésie. La délicatesse y croise la profondeur sourde des pensées et de l'eau noir, tandis qu'une vie passe comme un vol d'oiseaux... Un futur étrange, parsemé des lumières des cochons fluorescents, un futur pas si éloigné de nous, qui nous ressemble tellement... Ou bien est-ce une réalité alternative ? Tout s'étage à merveille, jouant à la balle avec notre cerveau mou dans sa boite d'os; est ce ici ou là-bas ? Au final peu importe, les feuilles, le temps ou même les pensées; seuls restent les cadavres rongés et l'amour qui vibre dans le vent....
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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