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Citation de Tempsdelecture


Les vacances de Noel et les célébrations du Nouvel An de 1943 furent sinistres. Les Allemands avaient investi la ville, faisant régner une tension extrême qui allait se transformer rapidement en terreur, Saint-Girons étant un lieu de passage stratégique entre la France et l’Espagne pour qui était capable de traverser à pied les Pyrénées. La ville attirait de nombreux candidats à l’exil : Juifs ou opposants politiques en fuite ; soldats alliés en déroute ou jeunes Français fuyant le travail obligatoire. Ils espéraient rejoindre Londres ou les zones de combat en Afrique. Les autorités allemandes, rendues plus agressives par leurs premières défaites contre les Alliés en Méditerranée, avaient donc envoyé en force à Saint-Girons les troupes de la Zollgrenzschutz, la police des douanes, installée au château de Beauregard, en bordure de la ville. Là, les soldats allemands et autrichiens dressaient des chiens féroces qu’ils emmenaient en patrouille dans les montagnes afin de donner la chasse aux fugitifs et à leurs passeurs, pour la plupart des bergers et montagnards aguerris des environs.

En raison des nombreux réseaux de résistance qui s’étaient développés dans le pays du Couserans, les attaques contre l’occupant s’étaient multipliées. En réaction, un commando de la Gestapo, dirigé par le capitaine SS Dreyer, était arrivé en ville et y avait pris ses quartiers. Il surveillait également la frontière, traquait et réprimait opposants et fugitifs.

Le capitaine s’était empressé de recruter des espions et des hommes de main parmi les Saint-Gironnais, créant dans toute la ville une atmosphère de suspicion atroce. La haine et la délation apparurent au sein d’une population qui, jusqu’alors, vivait en bonne entente. Dreyer installa son QG dans une villa dont la forme mauresque lui valut le surnom de « Mosquée ». Non loin de la bâtisse, la Milice française investit une maison dominant la gare, d’ou elle surveillait les allées et venues des voyageurs.
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